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À La Une - Quatre questions à

Liban : « 2013 s’annonce bien plus difficile que 2012 »

Mohammad Choucair, président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture (CCIA)

Mohammad Choucair, président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture

Question - Quel message souhaitez-vous faire passer après vos deux derniers voyages avec les instances économiques en Arabie saoudite ?
Réponse - Nous voulions tout d’abord féliciter le prince Moqren ben Abdel Aziz pour la position à laquelle il a récemment été nommé, à savoir second vice-Premier ministre. Il s’agissait également de réitérer notre attachement au royaume et l’importance de maintenir des relations solides avec le Liban. Nous voulions montrer à nos partenaires qu’en dépit de tout, le secteur privé libanais est toujours actif.

De quelle manière le boycott des pays arabes a-t-il affecté l’activité économique ?
L’économie libanaise est basée sur les pays arabes, en particulier les pays du Golfe, lesquels représentent 40 % du taux d’occupation de nos hôtels et 65 % du chiffre d’affaires. Le Liban avait reçu entre 4,5 et 5,5 milliards de dollars d’investissements directs étrangers (IDE) dont 85 % provenaient des pays du Golfe. Aujourd’hui, ce chiffre est pratiquement nul. Ces visites en Arabie saoudite seront suivies de prochains déplacements aux Émirats, au Qatar et au Koweït, toujours dans l’objectif de redynamiser les échanges entre les pays et signer des accords de coopération.

Comment s’annonce 2013 ?
2013 s’annonce beaucoup plus difficile que 2012. On n’a jamais connu une telle situation économique. Même en pleine guerre civile, les affaires fonctionnaient mieux. Sans élections, il n’y aura pas de changement de gouvernement, pas de confiance, pas de tourisme et pas d’investissement. C’est un cercle vicieux.
L’été prochain risque d’être très difficile. Cette année, le chiffre d’affaires du secteur privé à déjà diminué de 30 % en comparaison avec la même période de l’an passé. Notre économie ne peut pas résister sans les touristes arabes, lesquels ne reviendront pas sans un changement de gouvernement.

Que pensez-vous de la crise sociale qui touche le Liban ?
Cette crise devient de plus en plus inquiétante, mais c’était à prévoir. Il est important de souligner que si le Liban n’a encore pas totalement plongé, c’est grâce à ces 500 000-600 000 familles libanaises qui travaillent dans les pays du Golfe et nous font bénéficier d’importants transferts d’émigrés. Ces derniers représentent 90 % du total des transferts d’émigrés. Sans eux, il y aurait une famine au Liban.
Chaque jour, la situation économique devient de plus en plus difficile. Inflation, chômage, précarité... Toutes ces difficultés, combinées au contexte politique, ont conduit à une crise sociale sans précédent. Et ce n’est qu’un début ; je pense que les choses risquent d’aller de pire en pire. Par ailleurs, le Liban doit également gérer la crise humanitaire des réfugiés syriens.

 

Pour mémoire

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Question - Quel message souhaitez-vous faire passer après vos deux derniers voyages avec les instances économiques en Arabie saoudite ?Réponse - Nous voulions tout d’abord féliciter le prince Moqren ben Abdel Aziz pour la position à laquelle il a récemment été nommé, à savoir second vice-Premier ministre. Il s’agissait également de réitérer notre attachement au royaume et...

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