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À La Une - Crise

Dix ans après son invasion, l'Irak s'arme tous azimuts

Plus de 16 milliards de dollars du budget sont consacrés cette année à la Défense.

L'Irak consacre 16 milliards de son budget 2013 à la Défense. Ahmad aL-Rubaye/AFP

Dix ans après la chute du régime de Saddam Hussein et le démantèlement de son armée, l'Irak a ressurgi sur le marché de l'armement et s'équipe à coup de milliards de dollars en chasseurs et en chars.

 

Ironie de l'histoire : l'Irak est devenu du même coup client des sociétés qui avaient fourni en 2003 l'armement utilisé pour l'envahir.

 

A l'époque, les forces de la coalition emmenées par les États-Unis n'avaient fait qu'une bouchée de l'Irak, dont l'armée, considérée un temps comme l'une des plus puissantes de la région, avait encaissé le conflit contre l'Iran entre 1980 et 1988 et la première guerre du Golfe en 1991.

 

Quelques jours après que le président américain George W. Bush eut annoncé la fin des combats le 1er mai 2003, l'administrateur civil Paul Bremer dissolvait l'armée irakienne.

 

Le geste, très controversé, a alimenté la rébellion armée en combattants, de nombreux soldats devenus chômeurs ayant rejoint les rangs des insurgés.

 

Et, si au fil du temps l'armée s'est reconstruite, son équipement laisse encore à désirer.

"L'armée irakienne est partie de zéro, elle a besoin d'énormément de matériel", expliquait la semaine dernière à l'AFP le général Babaker Zebari, chef d'état-major de l'armée irakienne, lors d'un salon de l'armement à Bagdad.

 

Selon le ministère de la Défense, 54 sociétés originaires de 13 pays ont participé au salon, soulignant les énormes besoins de Bagdad en matière de chasseurs, drones, missiles ou ... masques à gaz.

Et avec les 16,4 milliards de dollars du budget irakien consacrés cette année à la Défense, les fournisseurs potentiels se frottent les mains.

 

"De notre point de vue de vendeurs, entre les financements irakiens et américains, beaucoup d'argent a été dépensé pour acheter des armes dans ce pays", juge Chris King de la firme britannique BAE Systems.

"Le marché irakien est en pleine expansion, ou tout du moins c'est un marché qui va continuer à acquérir (des armes) à un rythme soutenu, voire encore plus vite à l'avenir", souligne-t-il.

 

L'Irak "achète énormément" d'armement, renchérit Moussab Alkatib de la société américaine Honeywell International. Le pays "s'équipe assez pour éveiller l'intérêt de sociétés étrangères", conclut-il.

Au cours du salon de Bagdad, les groupes aéronautiques, enhardis par l'achat par Bagdad de 36 chasseurs américains F-16, étaient particulièrement enclins à montrer les prouesses de leurs appareils.

 

D'ailleurs, malgré le retrait américain finalisé en décembre 2011, les États-Unis sont toujours le premier fournisseur d'armes de Bagdad.

 

La Russie devait s'adjuger une place tout en haut de la liste, mais des contrats d'armement colossaux d'une valeur de 4,2 milliards de dollars avec Moscou ont été annulés en novembre dernier en raison de soupçons de corruption.

Officiellement, les armements doivent servir à protéger les frontières du pays et assurer une meilleure sécurité, selon le gouvernement de Nouri al-Maliki.

 

Mais les violences perpétrées par les insurgés sont restées peu ou prou au même niveau qu'au moment du retrait américain. En février, 220 personnes ont ainsi péri dans des attaques à travers le pays, selon des chiffres compilés par l'AFP sur la base de données fournies par des sources médicales et sécuritaires.

En outre, soldats et policiers en faction aux nombreux barrages érigés sur les routes sont sous-équipés et mal défendus.

 

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