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À La Une - Liban

Mia Farrow à « L’Orient-Le Jour » : Le Liban accueille le plus grand nombre de réfugiés syriens dans la région

Alors que la guerre en Syrie entre dans sa troisième année, l’Unicef lance une campagne pour mobiliser des fonds afin de venir en aide aux réfugiés syriens. L’organisation internationale a besoin de 195 millions dollars pour les six premiers mois de 2013.

Mia Farrow, entourée de petits réfugiés syriens dans un campement de fortune, lors de sa visite au Liban en janvier dernier. Photo d’archives

Dans un entretien téléphonique avec L’Orient-Le Jour, l’ambassadrice itinérante de l’Unicef, l’actrice américaine Mia Farrow, qui s’était rendue au Liban en janvier dernier, a souligné que « le Liban accueille le plus grand nombre de réfugiés syriens dans la région ». « Je sais que le nombre d’habitants du pays s’élève à quatre millions, alors que celui de ressortissants syriens ayant fui vers le Liban a atteint le million de personnes, indique-t-elle. Ce chiffre est appelé à augmenter. Chaque semaine, 10 000 personnes quittent la Syrie vers les pays voisins. Je voue une admiration particulière à votre pays envers lequel j’ai beaucoup de reconnaissance car il a fait preuve d’une grande générosité. Le Liban ne peut pas faire face, seul, à ce flot de réfugiés. Le Liban et ses communautés qui accueillent des réfugiés ont besoin d’aide. La communauté internationale devrait intervenir. »


« Je veux lancer un appel pour que l’on puisse aider les plus vulnérables. L’Unicef a mis en garde dans son rapport contre le risque d’avoir une génération perdue. Les enfants sont hors des écoles, ils ont perdu des membres de leur famille. Ils font face à un hiver rude. Nous avons un important défi à relever. Je ne lance pas uniquement un appel à la communauté internationale mais aussi aux individus pour qu’ils versent des fonds à l’Unicef, quelle que soit la somme qui pourrait être versée », a-t-elle dit, mettant l’accent sur « le manque à gagner entre la somme estimée par l’Unicef pour venir en aide aux réfugiés syriens et les montants actuellement disponibles ».
Mme Farrow, qui a rendu visite aux campements de réfugiés syriens au Liban en janvier dernier, se souvient en détail des plus démunis qu’elle avait rencontrés : « Je me rappelle d’une femme âgée qui tenait son petit-fils dans les bras. Elle avait les larmes aux yeux quand elle parlait de son village. Elle voulait tout simplement rentrer chez elle. Comme tous les réfugiés syriens, elle veut que la stabilité règne à nouveau dans son pays afin qu’elle puisse rentrer chez elle. »


« L’Unicef est en train d’intervenir auprès des réfugiés, relève Mia Farrow. L’organisation onusienne a besoin de fonds pour assurer leurs besoins et poursuivre son travail. Elle a notamment inscrit des enfants à l’école, elle leur assure de l’eau potable et les aide psychologiquement. L’impact de la crise en Syrie est énorme et nous avons besoin de fonds », a-t-elle souligné, appelant encore une fois « chaque personne à aider l’Unicef, quelle que soit la somme versée. Chacun de nous peut faire la différence ».
Mme Farrow, qui est l’ambassadrice de bonne volonté de l’Unicef depuis 2000 et qui a déjà été témoin d’autres catastrophes comme le séisme de Haïti, souligne, en réponse à une question, que « toujours, lors des crises humanitaires, les fonds manquent ». « L’on reçoit moins que les sommes demandées, mais avec la crise syrienne, les fonds sont encore plus maigres face aux besoins », précise-t-elle.

 

(Pour mémoire : Bouchra, la « réfugiée millionième » de la guerre syrienne)

Les pressions qui pèsent sur le Liban
Dans un rapport publié mardi dernier, l’Unicef a mis l’accent sur la situation alarmante en Syrie et dans les pays voisins. « La violence implacable, les déplacements massifs de population et les dégâts causés aux infrastructures et services essentiels par le conflit syrien font qu’une génération entière d’enfants risque d’être marquée à vie, affirme le rapport. En Syrie même et dans la région, des millions d’enfants voient leur passé et leur avenir disparaître sous leurs yeux, dans les décombres et la destruction, à l’ombre d’un conflit qui se prolonge et du risque qui s’accroît », a indiqué le directeur général de l’Unicef, Anthony Lake


« Au Liban, en Jordanie, en Irak et en Turquie, l’Unicef aide plus de 300 000 enfants réfugiés en leur procurant de l’eau potable, un assainissement adéquat, une éducation et des soins dispensés par des spécialistes, et en les protégeant contre l’exploitation et la maltraitance. Mais ces efforts sont menacés par une très grave pénurie de fonds. En décembre 2012, l’Unicef a lancé un appel à hauteur de 195 millions de dollars pour aider à sauver les enfants syriens et leurs familles jusqu’en juin 2013. Seulement 20 % des fonds demandés ont été recueillis jusqu’à présent », révèle le rapport.


« L’Unicef tente de trouver de nouveaux moyens pour parvenir aux réfugiés, lançant un appel à tous ses partenaires pour l’aide, sinon les services qui peuvent sauver des vies seront en danger et l’on ne pourra plus subvenir aux besoins grandissants des réfugiés, affirme le rapport. Depuis le début du conflit et jusqu’à la fin 2012, les chiffres disponibles montrent que quatre millions de personnes ont été directement touchées par le conflit à l’intérieur de la Syrie. Il faut également compter deux millions de réfugiés hors du pays, dont 800 000 enfants. Le nombre de ces refugiés pourrait facilement augmenter, car plusieurs milliers de personnes fuient chaque semaine la Syrie vers un pays voisin. »
« L’écart entre les besoins de la population en Syrie et les fonds qui ont été assurés est de 78 %, uniquement 22 % des fonds étant disponibles. Cet écart atteint les 79 % dans la région avec uniquement 21 % de fonds disponibles, et cela selon des études et des projections effectuées pour les six premiers mois de l’année 2013 », note le rapport.
L’Unicef s’inquiète de la situation des réfugiés syriens au Liban, leur nombre étant le plus élevé dans la région. Selon le rapport de l’Unicef, les aides parviennent à 327 000 réfugiés syriens au Liban, alors que 122 000 attendent toujours d’être enregistrés. Le texte de l’Unicef met en exergue également le fait qu’il existe un nombre important de ressortissants syriens, au Liban, qui ne sont pas inscrits comme réfugiés.
Le nombre des réfugiés palestiniens ayant fui les camps de la Syrie vers le Liban s’élève par ailleurs à 30 000 personnes.


Le rapport de l’Unicef met l’accent aussi sur la pression sécuritaire, humanitaire et économique que le nombre grandissant de réfugiés syriens fait peser sur le Liban.

 

 

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