Les rebelles ont capturé mercredi une vingtaine d'observateurs d'une force de l'ONU stationnée sur le Golan à la frontière israélienne, une première dans la guerre en Syrie.
L'ONU à New York n'a pas précisé la nationalité des observateurs mais l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, une ONG qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins sur le terrain, a indiqué qu'ils étaient Philippins.
"Environ 30 combattants armés ont arrêté et capturé près de 20 observateurs" de l'ONU qui menaient une "mission ordinaire d'approvisionnement" sur le plateau du Golan, a dit un porte-parole de l'ONU à New York.Selon l'OSDH, les ravisseurs exigent, pour les libérer, le retrait de l'armée syrienne des abords du secteur de Jamla. Dans une vidéo amateur tournée par des insurgés, un rebelle accuse même la Force chargée de l'observation du désengagement sur le Golan (FNUOD) "d'aider l'armée syrienne".
Le Conseil de sécurité a exigé leur libération.
La majeure partie du Golan est occupée par Israël depuis 1967 et la FNUOD est chargée depuis 1974 de faire respecter un cessez-le-feu entre Israël et la Syrie. Elle compte un millier de soldats venus de cinq pays (Autriche, Croatie, Inde, Japon, Philippines).
Alors que le conflit s'apprête à entrer dans sa troisième année, les Nations unies ont évoqué une "catastrophe absolue" dans le pays, en annonçant que le cap du million de réfugiés syriens avait été franchi.
La guerre civile, provoquée par la militarisation d'une révolte populaire face à la répression du régime, a connu une première avec la capture par les rebelles d'une vingtaine d'observateurs de FNUOD.
L'ONU avait en décembre 2012 dénoncé la présence de rebelles dans la zone démilitarisée du Golan où la FNUOD patrouille, de même que les incursions de l'armée pour les pourchasser.
Raqa sous l'emprise des rebelles
Devant l'impuissance de la communauté internationale à s'entendre sur les moyens d'arrêter le conflit qui a fait plus de 70.000 morts selon l'ONU, les troupes du régime et les rebelles sont décidés à se battre jusqu'au bout.
Des dizaines de personnes ont été tuées ou blessées dans des raids menés par l'aviation du régime sur la ville de Raqa, proche de la frontière turque, ce qui n'a pas empêché sa prise totale par les rebelles.
Cette ville, chef-lieu de la province de Raqa, "est entièrement hors du contrôle des forces du régime après la reddition des derniers membres des renseignements militaires après deux jours de combats", a affirmé Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.
"Le siège des renseignements militaires était le dernier bâtiment encore aux mains des forces du régime", a-t-il précisé.
C'est la première capitale provinciale à tomber aux mains des insurgés depuis le début du conflit, selon lui.
L'OSDH a affirmé être inquiète quant au sort de "centaines" de miliciens pro-régime et membres des troupes loyalistes qui se sont rendus aux rebelles dans la ville.
Selon cette ONG, l'aviation a par ailleurs bombardé des bastions rebelles dans la province d'Idleb, dans la banlieue est de Damas, à Homs et dans la province d'Alep.
A Bruxelles, un chef de la rébellion a exhorté les Européens à lever l'embargo sur les armes. Washington a affirmé que de "nombreux pays" entraînaient les rebelles et Londres a décidé de leur fournir voitures blindées et gilets pare-balles.
(Pour mémoire : Réfugiés syriens : le Liban au bord de l'implosion)
Les répercussions du conflit sont désastreuses pour la population.
"Avec un million de personnes en fuite, des millions de déplacés à l'intérieur du pays, et des milliers de personnes traversant les frontières chaque jour, la Syrie est entrée dans la spirale d'une catastrophe absolue", a affirmé Antonio Guterres, chef du Haut Commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR).
Quelque 400.000 Syriens ont fui leur pays depuis le début de l'année, selon le HCR. "Ils sont traumatisés, sans rien et ont perdu des membres de leur famille. Près de la moitié des réfugiés sont des enfants, en majorité âgés de moins de 11 ans".
Ils ont fui pour la plupart vers les pays voisins: Liban, Jordanie, Turquie et Irak.
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commentaires (6)
C'est la guerre les potes! La bêtise humaine ne connait pas de limite, ce qui nous différencie des animaux instinctifs. Mais Les vrais comptes se feront après la guerre... et c'est le gagnant qui écrira l'histoire.. J'espère que les gagnants seront tous les Syriens à travers des négociations entre eux et la répudiation des mercenaires étrangers... entretemps, souffrance, souffrance, souffrance! Qu'Allah et la communauté humaine viennent en aide à tous ceux qui souffrent aujourd'hui en Syrie et aux déplacés et réfugiés à cause ce conflit dont on ne voit encore le bon bout.. Qu'on leur envoi du pain et des mots apaisants.. PAS DE ARMES!
Ali Farhat
19 h 32, le 06 mars 2013