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À La Une - Syrie

La guerre civile syrienne arrive aux portes de l'Irak

L'ONU se dit prête à "faciliter un dialogue" entre gouvernement et opposition syrienne.

Le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem avec le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, le 2 mars 2013 à Téhéran. Photo AFP

Des affrontements survenus dans la nuit de vendredi à samedi entre l'armée syrienne et des rebelles à un poste-frontière du nord-est du pays ont rapproché le conflit syrien de l'Irak, dont les soldats ont tiré en l'air pour les éloigner, ont rapporté des habitants, des responsables et un journaliste de Reuters.

 

Les rebelles ont pris le contrôle de la moitié de la ville syrienne de Yaarabia et d'un poste-frontière avec l'Irak au terme d'affrontements avec les forces fidèles à Bachar el-Assad, a rapporté samedi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDE).

 

Un chef des rebelles syriens a déclaré à la chaîne de télévision al-Arabia que l'armée irakienne avait ouvert le feu en direction de la Syrie, mais des habitants de Rabia et des sources proches de l'armée irakienne ont démenti l'information.

"Nous entendons le bruit des explosions et des armes à feu à Yaarbia depuis trois jours, mais il ne se passe rien à Rabia et l'armée irakienne campe sur ses positions", a déclaré Ali Chibaïb, qui vit à 300 mètres seulement du poste-frontière.  "Les forces de l'armée régulière syrienne sont cantonnées entre l'armée irakienne et l'Armée syrienne libre (insurgés)", a ajouté cet habitant.

 

Le conflit syrien a déjà débordé en Irak par le passé. En septembre, une fillette de cinq ans a été tuée dans l'explosion de roquettes tombées sur une ville frontière du secteur d'Al Kaïm.

 

 

Deux Palestiniens pendus à Damas

Le Premier ministre irakien, le chiite Nouri al-Maliki, déclare que l'Irak observe une position de non ingérence à l'égard de la Syrie, mais ses intérêts sont étroitement alignés sur ceux de l'Iran chiite, allié de Damas. 

 

"Les troupes irakiennes ont commencé à tirer sur les rebelles", a affirmé un chef rebelle syrien, le général Selim Idris, à la chaîne panarabe al-Arabia, sans donner de précisions.

Selon le général, des soldats de l'armée syrienne ont fui en Irak après la prise du poste-frontière par les insurgés. C'est le deuxième poste à la frontière avec l'Irak à tomber aux mains des rebelles syriens.

 

(Reportage: « Nous luttons pour nous débarrasser d’un dictateur, non pour laisser des étrangers nous en imposer un nouveau »)

 

L'armée syrienne a toutefois fait subir samedi un sérieux revers aux rebelles en parvenant à desserrer leur étau autour d'Alep et de son aéroport, fermé depuis début janvier.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a confirmé la reprise de cette route par l'armée, indiquant qu'elle doit lui "permettre d'acheminer des renforts et des armes de Hama vers Alep", ce qui l'aidera à "se maintenir dans l'aéroport d'Alep et même dans la ville".

 

A Damas, deux Palestiniens soupçonnés de collaborer avec le régime ont été pendus par des rebelles dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, ont indiqué cette organisation et des Palestiniens.

Des pendaisons similaires ont déjà été signalées à Hama et à Alep, mais selon l'OSDH, c'est la première fois qu'une telle exécution est annoncée, photo à l'appui.

Les violences ont fait samedi 133 morts à travers le pays, dont 65 rebelles, selon un bilan provisoire de l'OSDH, qui s'appuie sur un réseau de militants et de sources médicales en Syrie.

 

 

Assad candidat aux élections de 2014

Sur le plan diplomatique, l'ONU s'est dite prête samedi à "faciliter un dialogue" entre gouvernement et opposition syrienne, selon un compte-rendu de la rencontre samedi en Suisse entre le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et le médiateur international pour la Syrie Lakhdar Brahimi.

Le chef de la Coalition nationale d'opposition s'est dit prêt fin janvier à un dialogue avec le régime, portant sur le départ du président syrien Bachar al-Assad, et Damas a accepté fin février un dialogue avec l'opposition, y compris armée, mais ces déclarations n'ont pas été suivies d'effet.

 

Signe que M. Assad n'envisage pas de partir, l'Iran, allié régional de la Syrie, l'a présenté samedi comme le président légitime, annonçant sa participation à l'élection présidentielle de 2014.

"Le président Assad, comme d'autres, participera à la prochaine élection", a affirmé le chef de la diplomatie iranienne Ali Akbar Salehi lors d'une conférence de presse à Téhéran en présence de son homologue syrien Walid Mouallem.

 

M. Assad a toujours rejeté les appels lancés par les Occidentaux et de nombreux pays arabes à quitter le pouvoir en vue d'un règlement du conflit qui a fait plus de 70.000 morts en deux ans selon l'ONU.


 

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