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À La Une - Révolte

Les USA débloquent 60 millions de dollars d’aide à l’opposition syrienne

L’UE prolonge les sanctions contre Damas et annonce un soutien technique aux rebelles.

Le secrétaire d’État américain John Kerry et le chef de la Coalition syrienne Moaz el-Khatib s’entretenant à Rome, en marge de la réunion des Amis de la Syrie. Remo Casilli /Reuters

Les États-Unis ont annoncé hier une aide supplémentaire de 60 millions de dollars à l’opposition politique syrienne et, pour la première fois, des aides directes non létales à la rébellion, sans toutefois franchir le pas de la livraison d’armes. « Les États-Unis vont fournir 60 millions de dollars d’aide non létale pour soutenir les besoins opérationnels quotidiens de la Coalition de l’opposition syrienne, alors qu’elle continue à œuvrer à une transition politique », a ainsi déclaré à la presse le secrétaire d’État américain John Kerry, en marge d’une conférence internationale à Rome. Il s’exprimait aux côtés du chef de la Coalition nationale syrienne (CNS), Ahmad Moaz el-Khatib, qu’il avait rencontré pour la première fois dans la matinée. « La Coalition de l’opposition peut réussir à mener une transition pacifique, mais elle ne peut pas le faire seule, elle a besoin de davantage d’appui », a plaidé le ministre américain, qui s’est dit « confiant » pour avoir le feu du Congrès à l’allocation de ces fonds. Cette aide est principalement destinée à administrer les zones récemment libérées en Syrie, a expliqué M. Kerry. Et pour éviter aussi que ces régions ne tombent entre les mains d’« extrémistes », ont précisé des responsables américains.


M. Khatib a pour sa part rappelé que la rébellion avait besoin d’armes et jugé irrecevable l’argument de la présence de jihadistes pour les refuser : « Beaucoup de gens, et surtout les médias, font plus attention à la longueur des barbes des combattants qu’à l’effusion du sang des enfants et aux bombardements du régime. »
Par ailleurs, et pour la première fois, le secrétaire d’État a annoncé « qu’il y aura(it) une aide directe, mais non létale, au Conseil suprême militaire » syrien (CSM), qui chapeaute les rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL) sous forme d’« aide médicale et de nourriture ». Washington fournissait déjà depuis des mois une aide non létale d’une valeur de 50 millions de dollars (équipements de communication, aide médicale, formations), mais cette assistance était acheminée indirectement aux rebelles via l’opposition politique syrienne et des ONG, à l’extérieur du pays.
Les États-Unis ont également débloqué au total depuis près de deux ans 385 millions de dollars d’aide humanitaire pour les déplacés syriens dans leur pays et les réfugiés dans les pays frontaliers, via les agences internationales et l’ONU. « Tous les Syriens doivent savoir qu’ils peuvent avoir un futur », a lancé M. Kerry, espérant une nouvelle fois « changer le calcul que fait M. Assad (...) qui doit quitter le pouvoir ».

 

(Lire aussi : Poutine-Hollande au Kremlin : les divergences sur la Syrie persistent, mais l’objectif reste le même)


Auparavant, les onze pays de la conférence des « Amis du peuple syrien » – États-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie, Turquie, Égypte, Jordanie, Arabie saoudite, Qatar et Émirats arabes unis – avaient promis dans un communiqué « plus de soutien politique et matériel à la Coalition, représentante unique et légitime du peuple syrien, et à apporter plus d’aide concrète à l’intérieur de la Syrie ». Les onze pays « ont souligné la nécessité de changer l’équilibre du pouvoir sur le terrain » et ont « déploré les livraisons continues d’armes au régime (syrien) par des pays tiers », en allusion à la Russie qui livre armes et munitions à Damas.


Dans la foulée, l’Union européenne (UE) a formellement reconduit hier pour trois mois le régime de sanctions contre la Syrie et autorisé la fourniture d’équipements non létaux et d’une aide technique à l’opposition pour assurer la protection des civils en amendant l’embargo sur les armes, a-t-on appris de sources européennes. Il sera ainsi possible, par exemple, de fournir des véhicules de protection à des membres des mouvements de l’opposition. L’entraînement au maniement d’équipements militaires, tels que des défenses antimissiles, sera également rendu possible s’il vise à protéger la population, a-t-on indiqué de source diplomatique. Cette évolution de la position des 27 résulte d’un compromis entre les pays qui, à l’instar de la Grande-Bretagne, réclamaient un assouplissement marqué de l’embargo sur les armes à destination des rebelles, et d’autres pays, soucieux de prévenir une militarisation accrue du conflit.

 


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