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À La Une - Mois de la francophonie - Rencontre

Carole Bouquet veut être une osmallya...

Carole Bouquet sera au Liban vendredi 1er mars pour donner le coup d’envoi au mois de la francophonie avec la lecture des « Lettres à Génica », d’Antonin Artaud. L’artiste multiple a accordé une entrevue téléphonique exclusive à « L’OLJ ». Prélude à une soirée qui s’annonce magique.

Carole Bouquet

Carole Bouquet aime se dire épicurienne. Elle aime aussi les mots et se délecte en savourant la richesse de la langue française. Elle aime la cuisine et ses arômes, plus particulièrement l’orientale qu’elle dit abondante et généreuse. «Je préfère la senteur de la coriandre et de l’ail au parfum en flacon», insiste-t-elle au passage en riant. Carole Bouquet aime le cinéma avec tout ce qu’il offre comme voyages. «On s’embarque nombreux dans cette aventure.» D’ailleurs, tout au long de sa carrière, la comédienne n’a cessé de travailler avec des réalisateurs non pas pour ce qu’ils lui offrent comme rôles, mais pour ce qu’ils lui présentent comme propositions intéressantes.


Sa vie jusqu’aujourd’hui ne se présente pas comme un livre où l’on tourne des pages, mais comme un gâteau où chaque tranche compose un tout. Elle aimerait même qu’on la compare à «cette pâtisserie orientale où des cheveux d’ange sont couronnés par une crème voluptueuse». Une «osmallya», lui précise-t-on, se rappelant bien sûr ses affinités sentimentales avec le Liban puisqu’elle a eu un fils, Dimitri, avec le producteur d’origine libanaise Jean-Pierre Rassam. Elle ajoutera toutefois qu’elle espère que cette vie soit aussi délicieuse que la crème.

La lumière au fond des yeux
Comédienne au théâtre et sur grand écran, ex-ambassadrice de Chanel, ex-James Bond Girl, mais aussi porte-parole de l’association La Voix de l’enfant, propriétaire d’une maison sur l’île de Pantelleria en Sicile et productrice du vin «Sang d’or», Madame Bouquet porte bien tous les rôles et les embrasse un à un.


Pourquoi le choix d’Artaud, cet auteur maudit qu’on disait fou, malade et dont le génie n’a été reconnu qu’après sa mort? «Parce que ses textes sont des lieux communs, des lieux familiers où je me retrouve, confie-t-elle simplement. J’ai de la tendresse, de l’admiration pour ce poète, un ravissement devant sa poésie. Quand j’étais jeune, je ne le comprenais pas, mais à présent il ne me fait pas peur car, avec le temps, il devient à mes yeux plus limpide. J’aime son authenticité et sa manière de se débattre en toute sincérité avec ses fantômes et sa douleur. De plus, les lettres adressées à Génica Athanasiou, son grand amour, sont à la fois une poésie et un journal.»


Depuis presque deux ans, l’artiste balade ces lettres et les présente à un public à chaque fois différent. «Au fur et à mesure que je les lis, tout se clarifie dans mon esprit, et cette correspondance devient plus simple. Alors que je pensais que c’était ma dernière lecture, j’ai reçu cette invitation à Beyrouth comme un cadeau. Cependant, cette fois-ci la capitale libanaise sera définitivement la destination finale de ces lettres. Il faudra que je laisse Artaud tranquille, dit-elle en riant. Je sais qu’elles vont me manquer, mais je devrais m’en détacher un jour.»


Comment lit-on des lettres d’amour écrites par un autre? lui demande-t-on. «La lecture de lettres est un exercice totalement différent du jeu théâtral, répond la comédienne. On ne joue pas un rôle car ce serait trahir leur auteur. Il ne faut pas non plus être personnel et savoir mettre une certaine distance entre ces textes et soi.»
«Par contre, poursuit-elle, il n’y aura pas de distance entre le public et moi car nous serons foule sur scène. Autant de personnes dans la salle qui écoutent intensément cette correspondance qui nous touche à tous.»
Tout en sachant qu’on la retrouvera sur les planches de la salle Montaigne le vendredi 1er mars, on a pourtant envie que cet appel téléphonique se prolonge car dans la voix chaude de notre interlocutrice filtre une lumière méditerranéenne. Carole Bouquet a en effet quelque chose en elle (non de Tennessee) mais de la Mare Nostrum. «Un rêve à elle avec ses mots à lui». Et comme si elle avait deviné nos pensées, elle dira tout en soupirant avant de nous quitter: «La Méditerranée est une promesse de bonheur. Et moi, j’ai tellement besoin de sa lumière.» «Savez-vous, ajoute-elle, qu’Antonin Artaud est un peu méditerranéen car sa grand-mère vient de Smyrne?

Carole Bouquet aime se dire épicurienne. Elle aime aussi les mots et se délecte en savourant la richesse de la langue française. Elle aime la cuisine et ses arômes, plus particulièrement l’orientale qu’elle dit abondante et généreuse. «Je préfère la senteur de la coriandre et de l’ail au parfum en flacon», insiste-t-elle au passage en riant. Carole Bouquet aime le cinéma avec...

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