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À La Une - Crise

Le sang, seul point d'accord entre le régime et l'opposition en Syrie

Damas connaît son attentat le plus sanglant : près de 60 morts

Le régime syrien a accusé hier des groupes « terroristes » liés au réseau el-Qaëda d’avoir perpétré l’attentat. SANA/AFP

Près de 60 personnes, en majorité des civils, ont été tuées à Damas hier dans un attentat-suicide à la voiture piégée. Vers 10h00 heure locale, heure de grande affluence dans le quartier commerçant de Mazraa, un kamikaze a fait sauter sa voiture remplie d’explosifs devant un barrage formé de blocs de béton obstruant l’entrée du siège du Baas, au pouvoir depuis un demi-siècle. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), au moins 59 personnes, en majorité des civils et dont 15 soldats, ont été tuées et 200 ont été blessées dans cette attaque, la plus meurtrière à Damas depuis le début de la guerre. Dans le même temps, 13 personnes, dont 10 membres des forces de sécurité, ont été tuées dans un double attentat à la voiture piégée à Barzé, dans le nord de la capitale.


La télévision officielle, qui a donné un bilan de 53 morts, a montré des voitures détruites et en feu, une épaisse fumée noire, des corps ensanglantés gisant au sol et des immeubles endommagés. Selon la chaîne officielle al-Ekhbariya, des enfants figurent parmi les blessés, « une école se trouvant à proximité ». « C’est ça la liberté qu’ils veulent ? C’est ça l’Armée syrienne libre (ASL) ? » s’élève un homme, interrogé par la télévision. « C’est du terrorisme ! C’est ça que vous appelez islam ? » fulmine un blessé. Ils faisaient référence aux groupes jihadistes et à l’ASL.
Le secrétaire général du Front démocratique pour la libération de la Palestine (FDLP), Nayef Hawatmeh, a été légèrement blessé dans l’attentat.


L’attentat a été suivi par les tirs de deux obus de mortier sur le siège de l’état-major dans le quartier des Omeyyades à Damas, au surlendemain de la chute d’obus près d’un palais présidentiel, pour la première fois depuis le début du conflit il y a près de deux ans.

El-Qaëda
L’attentat a fait exploser les fenêtres de l’ambassade de Russie, sans faire de blessés, selon des agences de presse à Moscou. Les autorités ont accusé des groupes liés à el-Qaëda d’être responsables de l’attentat. Le régime assimile systématiquement les rebelles à des « terroristes » financés par l’étranger, notamment l’Arabie saoudite et le Qatar. Le ministère souligne que le soutien à ces groupes est « contraire à la loi internationale et aux résolutions des Nations unies en matière de lutte contre le terrorisme ».


Le ministère des AE a en outre regretté que le Conseil de sécurité ne prenne pas en compte les actes terroristes.
La Coalition de l’opposition a dénoncé, elle aussi, un attentat « terroriste quel qu’en soit l’auteur », évitant d’accuser le régime comme elle l’a fait dans le passé pour ce genre d’attentat.


Les violences se poursuivent ailleurs dans le pays, où 18 personnes, dont huit rebelles, trois secouristes et une enfant, ont été tuées dans un raid aérien dans la ville de Deraa, berceau de la révolte devenue guerre civile. Selon un dernier bilan de la journée, au moins 138 personnes ont été tuées hier à travers le pays.

 

(Lire aussi : L’urgence de relever le défi économique face à l’afflux des réfugiés syriens)

Au Caire...
Entre-temps, l’opposition syrienne était réunie hier au Caire pour discuter notamment de la proposition de son chef Ahmad Moaz el-Khatib d’entamer des discussions directes avec des représentants du régime n’ayant pas « de sang sur les mains ». La réunion a commencé et durera deux jours, a confié l’un des participants, Khaled Nasser. La Coalition a réitéré que le président Bachar el-Assad ne peut être associé à un tel accord. Au sein de la Coalition, un puissant bloc dominé par les Frères musulmans, seul groupement organisé de l’opposition politique, a jugé que l’initiative était dommageable pour la révolution. Mais un responsable de la confrérie a confié que les Ikhwan ne saboteraient pas l’offre, car ils restent persuadés que M. Assad refusera un départ négocié, ce qui pourrait contribuer à convaincre la communauté internationale de venir en aide à la rébellion.


Enfin, la Turquie a regretté hier de ne pas avoir encore bénéficié des promesses d’aide financière internationale en faveur des réfugiés syriens qui fuient la guerre dans leur pays, renouvelées en janvier lors d’une conférence au Koweït.

 

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