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À La Une - Quatre questions à

Start-up au Liban : de beaux jours en perspective

Fadi Bizri, membre fondateur de l’accélérateur Seeqnce.

Fadi Bizri, membre fondateur de l’accélérateur Seeqnce

À quoi sert un accélérateur ?
Le concept d’accélérateur de start-up a vu le jour aux États-Unis dans la Silicon Valley il y a moins de dix ans avec TechStars et Y Combinator. Ces deux accélérateurs s’intéressent aux start-up web, qui ont des besoins spécifiques et nécessitent moins d’investissement initial en capital. Comme la compétitivité dans le domaine du web devient de plus en plus rude, l’important pour les jeunes entrepreneurs est de pouvoir exécuter un concept le plus rapidement possible. « L’accélérateur » va donc mettre en place un programme éclair pour lancer les start-up sélectionnées sur le marché : il dure en général trois mois, est intensif, se déroule dans un espace précis et avec des mentors qui guident et forment les participants qui s’y consacrent à temps plein. Au terme de cette première étape, les start-up présentent leur projet devant des investisseurs potentiels pour lever le plus de fonds possible.
Contrairement à un incubateur d’entreprises qui n’impose pas une limite temporelle ni un rythme soutenu, l’accélérateur tire son succès de cette rapidité à concevoir, exécuter et lancer une start-up sur le marché.
 
Comment Seeqnce a-t-il vu le jour ?
Par une série de hasards et de rencontres fructueuses. Tout a commencé en 2010, au cours de la première conférence de l’industrie du web arabe, ArabNet, où j’ai rencontré Samer Karam. On était tous les deux de jeunes entrepreneurs désireux de lancer une start-up et l’idée de louer un espace commun de travail s’est vite imposée. On s’est rendu compte de l’énorme valeur ajoutée qu’un tel espace, structuré, pouvait apporter. Un an plus tard, on emménageait dans nos locaux actuels à Hamra et Seeqnce voyait officiellement le jour avec une équipe de cinq directeurs : Samer Karam le fondateur, Maroun Najm, Michel Méouchi, Makram Raydan et moi-même. Nous avons des profils très variés brassant la stratégie et le marketing, l’expertise technologique ou le cadre légal.
Au début, on apportait notre aide technique à des start-up, au cas par cas selon les besoins. Mais au fur et à mesure, l’idée de mettre en place un programme plus structuré et englobant plusieurs start-up à la fois s’est imposée.
Au démarrage, on a organisé une levée de fonds avec ce qu’on appelle les « angels investors » et on a récolté 612 000 dollars, répartis à 50 % pour les salaires des mentors, le loyer et les charges de l’espace de travail, et 50 % en argent liquide aux start-up. En contrepartie, chacune des start-up s’engage à accorder 30 % de la part de sa société à Seeqnce et aux investisseurs. C’est un modèle gagnant-gagnant où toutes les parties ont un grand intérêt à voir les start-up prospérer. Nous restons aujourd’hui le seul accélérateur au Liban.

Vous avez lancé il y a un an le premier programme d’accélération qui arrive bientôt à terme : quel en est le bilan ?
Il y a un an en effet, le « Seeqnce Accelerator Program » voyait le jour, calqué sur le modèle américain, mais qu’on a adapté aux spécificités locales. La durée du programme est de six mois au lieu de trois aux États-Unis, car au Liban les jeunes ont certes du talent et des idées novatrices, mais il leur manque encore beaucoup de savoir-faire dans le domaine entrepreneurial. La phase de sélection a elle aussi été plus longue et les candidats pouvaient se présenter individuellement et pas forcément en équipe comme c’est le cas aux États-Unis. En août dernier, nous avons présenté à la presse, mais aussi et surtout aux investisseurs, nos huit équipes gagnantes. Dans un mois, au terme du programme, ces huit start-up présenteront de nouveau un pitch (courte présentation) devant des centaines d’investisseurs locaux et internationaux pour se détacher de l’accélérateur et voler enfin de leurs propres ailes. Aujourd’hui, quatre d’entre elles génèrent déjà des revenus, après seulement trois mois de travail, ce qui est pour nous un résultat extraordinaire. La clé de ce succès, je pense, est d’avoir identifié tous les obstacles qui empêchent les start-up au Liban de décoller et d’avoir ensuite créé un programme adapté, qui répond à chacun de ces obstacles.

De quelle success story Seeqnce est-il particulièrement fier ?
En 2011, Karim Safieddine, qui vient de démissionner du studio américain de distribution de films Miramax, rencontre Samer Karam et lui présente son idée : créer le nouveau Hulu (leader de la vidéo à la demande en ligne aux États-Unis) du monde arabe. Seeqnce va l’aider dans toutes les démarches techniques, administratives et professionnelles pour lancer son projet. Ainsi va naître Cinemoz, qui est aujourd’hui évalué sur le marché à 7,5 millions de dollars.

 

 

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