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À La Une - Liban

Nasrallah : Face à Israël, le Hezbollah n'a nullement besoin d'armes syriennes ou iraniennes

"Si le projet orthodoxe était soumis au vote, nous voterons en sa faveur", assure le chef du Hezbollah.

Discours du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, samedi, à l’occasion de la commémoration des martyrs de la Résistance. REUTERS/Sharif Karim

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a rappelé samedi lors d'un discours prononcé à l’occasion de la commémoration des martyrs de la Résistance, Abbas Moussaoui, Ragheb Harb et Imad Moghniyé, que le plus grand ennemi de la Résistance est Israël et le projet sioniste. "Notre seul et logique choix est la résistance populaire sous toutes ses formes, dont la résistance armée", a déclaré Hassan Nasrallah dans un discours diffusé en vidéo-conférence sur écran géant devant une foule de partisan. Et de poursuivre : "Au Liban, et depuis 30 ans, la Résistance a été la seule vérité solide, et ses exploits ont modifié les équations stratégiques et changé le cours de l'histoire. Ces exploits aboutiront à la victoire".

 

Hassan Nasrallah a en outre évoqué l'assassinat de Hessam Khoshnevis, également connu sous le nom de Hassan Shateri, chef de l’instance iranienne pour la reconstruction du Liban et l’un des hauts responsables des gardiens de la révolution en Iran, tué mercredi en Syrie alors qu’il s’apprêtait à regagner Beyrouth où il était en poste. Hassan Nasrallah a salué "un nouveau sacrifice de la République islamique qui soutient le Liban et sa reconstruction". 

 

Dans la seconde partie de son discours, le secrétaire général du Hezbollah a évoqué la désignation par Sofia du parti chiite comme étant responsable de l’attentat anti-israélien meurtrier du 18 juillet 2012 à Burgas. Affirmant qu'il "ne voulait pas aborder" les accusations des autorités bulgares, Hassan Nasrallah a en outre critiqué ceux qui, au Liban, en ont tiré profit.

"Certains au Liban nous ont mis sur la liste terroriste avant même l'Union européenne", a martelé Hassan Nasrallah, ajoutant que certains ont même évoqué la possibilité d'une attaque israélienne en guise de représailles.

Selon le dirigeant chiite, Israël n'a pas besoin d'une excuse pour mener une attaque contre le Liban. "Concernant l'attentat de Bulgarie, Israël a accusé dès le premier jour l'Iran et le Hezbollah d'en être responsables", a-t-il rappelé.

 

Lire aussi: Dossier bulgare : que fera le gouvernement ?)

 

Selon le chef du Hezbollah, depuis 2006, Israël y réfléchit à deux fois avant d'envisager une opération contre le Liban. Toutes les manœuvres militaires israéliennes, ainsi que les discussions politiques au sein de l’État hébreu, prouvent que cet État se prépare à une confrontation plus large, et non à une promenade de santé.

S'adressant à Israël et à ceux qui misent sur cet État, Hassan Nasrallah a déclaré : "Celui qui croit qu'en raison de la crise syrienne, la Résistance est affaiblie et que l'occasion se présente de l'attaquer, se trompe. La Résistance est aujourd'hui prête plus que jamais".

 

Alors que plusieurs pays, Israël en tête, craignent que des armes syriennes, dont des armes chimiques, finissent entre les mains du Hezbollah, Hassan Nasrallah a déclaré que la Résistance dispose de toutes les armes dont elle a besoin pour faire face à une attaque israélienne. "Nous avons tout ce qu'il faut au Liban, nous n'avons pas besoin de transporter (les armes) de Syrie ou d'Iran", a-t-il dit, en référence à son parrain politique et militaire.

Et de marteler : "Les Israéliens et leurs alliés le savent déjà, mais j'aimerais leur rappeler que la Résistance ne restera pas les bras croisés en cas d'attaque contre le Liban." Et de poursuivre : "Ils savent que leurs aéroports, leurs ports et leurs centrales électriques n'ont besoin que de quelques missiles pour qu'Israël plonge dans l'obscurité".

 

Sur le plan local, Hassan Nasrallah a évoqué le dernier discours de l'ancien Premier ministre Saad Hariri, prononcé jeudi à l'occasion de la huitième commémoration de l'assassinat de Rafic Hariri, le 14 février 2005. Commentant les propos de M. Hariri qui a estimé que le Hezbollah "est prêt à suivre son allié, Michel Aoun, en soutenant la loi électorale orthodoxe pour garantir que le Parlement reste sous la mainmise des armes", le chef du Hezbollah a déclaré : "Nous soutenons complètement nos alliés mais jamais aux dépens des intérêts du Liban".

Il a ainsi rappelé que la priorité pour son parti est une loi basée sur la proportionnelle, tout en réitérant son soutien aux chrétiens (du CPL) qui voient dans le projet du Rassemblement orthodoxe une chance pour une juste représentation au sein de l’Assemblée.

 

(Lire aussi: Un document d’entente plus que jamais d’actualité)

 

Critiquant les déclarations de Saad Hariri selon lesquelles le Hezbollah est "prêt à se désister de sa part, offerte comme pot-de-vin au Premier ministre (Nagib Mikati), moyennant la formation d’un gouvernement qui n’aborderait pas la question des armes", Hassan Nasrallah a affirmé : "Quand nous avons dit à votre père, avant février 2005, que la question de la Résistance est une priorité, il nous avait répondu qu'il soutenait les armes du Hezbollah. Votre père se serait-il également vu offrir un pot-de-vin ?"

 

Le chef du parti chiite a dans ce contexte assuré que "si ce n'est pour combattre Israël, les armes pour nous n'ont aucune valeur". Et de poursuivre : "Nous voulons un Premier ministre libanais, qui réside au Liban et qui a le temps de consulter ses ministres", en allusion à Saad Hariri qui est installé à Paris pour des raisons de sécurité.

 

Évoquant brièvement le dossier syrien, Hassan Nasrallah a réitéré son soutien à la politique de distanciation du gouvernement libanais, affirmant que ce serait "une grave erreur d'exporter au Liban la guerre en Syrie et de nous livrer à une confrontation interne". "Cela n'est pas dans l’intérêt du Liban", a mis en garde le chef du Hezbollah.  

 

Hassan Nasrallah a en conclusion rejeté les accusations d'hégémonie portées contre son parti : "Nous avons accepté le projet orthodoxe par souci de véritable parité. Et si ce projet était soumis au vote, nous voterons en sa faveur, a-t-il déclaré. "Nous ne sommes pas pour la monopolisation du pouvoir, mais pour le véritable partenariat dans un pays fort et capable de se défendre", sans attendre le soutien des organisations internationales ou de la Ligue arabe.

 

 

Pour mémoire

Le Hezbollah et les affres de l’acte d’accusation bulgare

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a rappelé samedi lors d'un discours prononcé à l’occasion de la commémoration des martyrs de la Résistance, Abbas Moussaoui, Ragheb Harb et Imad Moghniyé, que le plus grand ennemi de la Résistance est Israël et le projet sioniste. "Notre seul et logique choix est la résistance populaire sous toutes ses formes, dont la résistance...

commentaires (8)

Toujours le même discours charismatique pour un pays trop divisé en courants politiques et religieux et qui n 'ont plus un dénominateur commun pour sauver le pays . Antoine Sabbagha

Sabbagha Antoine

06 h 34, le 17 février 2013

Tous les commentaires

Commentaires (8)

  • Toujours le même discours charismatique pour un pays trop divisé en courants politiques et religieux et qui n 'ont plus un dénominateur commun pour sauver le pays . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    06 h 34, le 17 février 2013

  • Au point où on se trouve actuellement je suis tenté de croire H.N, ça fait combien de temps qu'on nous annonce une attaque isrélienne , je pense depuis 2006 ils se disent prêts en se préparant, depuis 2008 ils annoncent des attaques sur l'Iran, et si ça ne vient toujours pas c'est que la trouille a changé de camp, je ne vois pas pourquoi avec la puissance militaire qu'ils disposent en plus d'une volonté criminelle bien affichée, ils ne passent pas à l'action, c'est pas faute de "provocation", parce que ce régime raciste n'a pas besoin de prêtexte, il en fabrique quand il sent être prêt.Alors pourquoi n'est il pas encore prêt ? un peu parce qu'il s'occupe à détruire notre société moyen orientale, en envoyant ses mercenaires faire le boulot qu'il n'est pas capable d'enclencher, vous voyez bien que les alqaida et al nosra et autres salafo wahabo qataris ne s'attaquent qu'à des musulmans et en tuent plus que les racistes ne le font, alors que d'après leur théorie l'ennemi c'est le yanky feuj ou chrétien ! c'est bien bizarre tout ça, mais en attendant le constat est que H.N ne parle pas dans le vent, du moins d'après ce que je constate.

    Jaber Kamel

    05 h 54, le 17 février 2013

  • Aujourd'hui je me contenterai de l'observation suivante : Selon sayyed Hassan Nasrallah, le président du Conseil des ministres de l'époque, Rafic Hariri, lui aurait dit : "Je suis pour la permanence de la Résistance et de ses armes non seulement jusqu'au retrait (d'Israel) des fermes de Chebaa et des collines de Kfarchouba, ainsi qu'au retour des prisonnniers, mais jusqu'à la signature d'un accord de paix juste et générale (entre les Arabes et Israel)". Mais alors ici une très importante question s'impose : Si Rafic Hariri est donc avec la permanence de la Résistance et de ses armes jusqu'à la fin des temps, comment et pour quelle raison des cadres du Hezbollah trament et exécutent son assassinat, comme les en accuse clairement le Tribunal international spécial pour le Liban ??

    Halim Abou Chacra

    00 h 06, le 17 février 2013

  • C'est ce qu'il fallait l'entendre dire. Le petit village phénicien n'envoie personne pour le dire. Qu'aucun criminel sioniste ou associés n'ose avec le Liban e/ou avec son défenseur résistant car le coup de massue partira tout seul! Les futuristes devraient revenir sur la planète terre et faire en sorte de ne pas trop compliquer la loi électorale (ce serait une perte inutile de temps avec un risque de bousculades dans les rues.. pour revenir comme d'hab après au point de départ), ni soutenir les jihadistes car bon, ils voulaient les Ikhwan (faux frères musu) mais ils ont eu (tolo3loun) annoussra! Grosse ERREUR! Leur alliés ont bien compris, eux.

    Ali Farhat

    17 h 35, le 16 février 2013

  • Prière lire dans ma réaction : Le Sayed a mis les points sur les Ï, comme il les voit Lui, de son propre point de vue, sans tergiversations etc... Merci.

    SAKR LEBNAN

    14 h 42, le 16 février 2013

  • Une vérification sinistre de plus .... ! notre avenir et l'avenir de nos enfants , est bien dans les mains d'un chef d'une milice privée..., vous dites immigration...?

    M.V.

    12 h 30, le 16 février 2013

  • «Un véritable partenariat»!!! Cet homme rigole ou quoi? Je ne crois pas qu'on puisse offrir un véritable partenariat quand la SG arrête des journalistes aux douanes parce qu'ils ont des livres dans leurs sacs de voyage... ni quand on fait des expositions sur ses armes et faits de guerre, ni quand les femmes sont traités comme des valeurs sous-traitantes... non mais vraiment, il a le sens de l'humour celui-là -ou- de la dérision je ne sais pas trop...

    Zacharie

    12 h 17, le 16 février 2013

  • Un discours franc et charismatique. Le Sayed a mis les points sur les Ï comme ils les voit, sans tergiversations et paroles vides comme le font certains de ses alliés. N'EST-IL PAS TEMPS QU'ON ARRANGE UN TÊTE A TÊTE ENTRE LE SAYED ET SAAD HARIRI pour APLANIR définitivement les choses et pour qu'un DIALOGUE CONSTRUCTIF commence et qu'on aboutisse à L'ENTENTE PERMANENTE ? Le Sayed doit l'accepter sans préconditions et Saad Hariri sans refus... En Syrie, après presque 90.000 morts, on parle de Dialogue... Chez nous ? Espérons !

    SAKR LEBNAN

    11 h 33, le 16 février 2013

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