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À La Une - Vatican

Benoît XVI renonce au trône de saint Pierre

La décision du pape suscite le respect à travers le monde ; son successeur sera désigné « pour Pâques ».

Le pape Benoît XVI a annoncé sa démission fin février, une première dans l’histoire de l’Église moderne. AFP PHOTO/OSSERVATORE ROMANO

Le pape Benoît XVI a pris hier le monde entier au dépourvu en annonçant sa démission fin février, une première dans l’histoire de l’Église moderne, au motif qu’il n’a « plus les forces » pour la diriger en raison de son « âge avancé », 85 ans.
Un nouveau pape sera désigné « pour Pâques » le 31 mars, a précisé le porte-parole du pape, lors d’une conférence de presse convoquée à la hâte au Vatican.
Benoît XVI ne participera pas au conclave pour l’élection de son successeur et se retirera provisoirement dans la résidence d’été des papes à Castel Gandolfo puis dans un monastère dans l’enceinte du Vatican, selon le porte-parole, le père Federico Lombardi.
La démission inédite de Benoît XVI a été fixée « au 28 février, à 20h00 » (19h00 GMT), après quoi débutera la période dite de « sede vacante », siège vacant. Un conclave sera organisé dans les 15-20 jours suivant la démission, a indiqué le porte-parole.

 

(Portrait : Le pape théologien confronté aux scandales de l’Église)

 

La démission de Benoît XVI est une décision complètement inédite dans l’histoire de l’Église moderne.
Dans son annonce en latin traduite par le Vatican, Benoît XVI a dit être « parvenu à la certitude que (ses) forces, en raison de l’avancement de son âge (“ingravescentem aÉtatem” en latin), ne lui permettent plus d’exercer de façon adéquate le ministère » de pape et évêque de Rome.
Benoît XVI a fait son annonce dans une salle du palais apostolique au cours d’un consistoire, à la surprise générale. « Le pape nous a pris un peu par surprise », a reconnu son propre porte-parole.
Selon le père Lombardi, « personne ne lui a suggéré ni ne l’a poussé à cela » et « il n’y aucune maladie en cours qui aurait influé sur cette décision ». « Le pape a senti ses forces diminuer ces derniers mois et l’a reconnu avec lucidité », a-t-il ajouté.

 

(Repère : Les dix derniers papes et la durée de leur pontificat)


Le frère du pape, Georg Ratzinger, a confié au quotidien allemand Die Welt qu’il était au courant depuis des mois de cette décision : « Mon frère souhaite plus de tranquillité dans sa vieillesse », a-t-il expliqué.
Selon le directeur de l’Osservatore Romano, bien introduit dans son entourage direct, Benoît XVI a pris sa décision secrètement après son voyage éprouvant au Mexique et à Cuba en mars 2012.
Joseph Ratzinger a reconnu lundi que sa vigueur s’était « amoindrie ». « D’une telle manière que je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer le ministère qui m’a été confié », a-t-il ajouté.
Quand Benoît XVI aura démissionné, « il n’interviendra pas » sur le pontificat de son successeur. Les Journées mondiales de la jeunesse catholique (JMJ), prévues à Rio de Janeiro du 23 au 28 juillet, seront ainsi maintenues, a annoncé l’archidiocèse de la ville.

 

Un « coup de tonnerre dans un ciel serein »
Les réactions à ce « coup de tonnerre dans un ciel serein », selon les termes du doyen des cardinaux Angelo Sodano, n’ont cessé d’affluer du monde entier.
En pleine campagne électorale, le chef du gouvernement italien démissionnaire, Mario Monti, s’est dit « très secoué par cette annonce inattendue », et son rival Silvio Berlusconi a exprimé son « admiration face à un geste de grande responsabilité ».
Le président français François Hollande a qualifié la décision du pape d’« éminemment respectable », tandis que la chancelière allemande Angela Merkel a exprimé son « plus grand respect ».
De son côté, le président des États-Unis Barack Obama offre ses « remerciements » et ses « prières » au pape Benoît XVI.

 

(Retour sur la visite de Benoît XVI au Liban, en septembre 2012)

 


Du côté des autorités religieuses, le secrétaire de l’épiscopat de Pologne – pays du prédécesseur de Benoît XVI, Jean-Paul II –, Mgr Wojciech Polak, a qualifié de « grande surprise pour nous tous » l’annonce du pape.
Proche ami de Jean-Paul II, le père Adam Boniecki, relevait que « Benoît XVI a été témoin des derniers instants du pontificat de Jean-Paul II ». Selon lui, « il ne voulait pas refaire ces derniers mois dramatiques, quand le pape était resté à son poste mais était pratiquement incapable de remplir cette fonction ».
Le grand rabbin ashkénaze d’Israël, Yona Metzger, a jugé que Benoît XVI avait amélioré les relations entre le christianisme et le judaïsme, contribuant à « une diminution des actes antisémites dans le monde ».
L’Église orthodoxe russe se projetait déjà dans l’avenir, affirmant ne pas s’attendre à « des changements radicaux dans la politique du Vatican ou de son attitude envers les Églises orthodoxes ».
Le chef spirituel des Anglicans, Justin Welby, a déclaré avoir « le cœur lourd », soulignant « la dignité », la « clairvoyance » et le « courage » dont a fait preuve le pape au cours de son pontificat.
(Source : AFP)

 

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