L’Iran et le Hezbollah tentent de mettre en place un réseau de milices en Syrie afin de protéger leurs intérêts dans ce pays dans l’éventualité d’une chute du régime de Bachar el-Assad, a rapporté le quotidien Washington Post publié dimanche.
Citant des responsables américains et du Proche-Orient sous le couvert de l’anonymat, le journal affirme que le but de la République islamique était d’avoir des soutiens de confiance en Syrie en cas de partition du pays en enclaves.
L’Iran soutiendrait actuellement quelque 50.000 miliciens en Syrie. Les efforts pour mettre un terme à la guerre civile qui ravage le pays depuis près de deux ans sont dans l’impasse totale.
(Pour mémoire : Les troupes d’élite du Hezbollah combattent massivement en Syrie, selon l’« International Herald Tribune »)
"Il s’agit d’une opération d’envergure", a affirmé un haut responsable de l’administration américaine cité par le quotidien. "Le but immédiat est le soutien du régime. Mais il est important pour l’Iran d’avoir en Syrie une force sur laquelle Téhéran peut compter", dit-il.
Selon un responsable arabe cité sous couvert d'anonymat, l’Iran aurait deux buts, "le premier est de soutenir le régime syrien et le second est de préparer le terrain en cas de chute du president Assad".
L’Iran compte parmi ses alliés en Syrie les chiites et la communauté alaouite concentrés dans les provinces frontalières du Liban et à Lattakié, ajoute le Washington Post.
Le scénario le plus probable serait l’installation par le gouvernement Assad d’une enclave côtière liée à l’Iran. Cette enclave serait étroitement dépendante des Iraniens pour sa survie et les aidera à garder un lien avec le Hezbollah à travers la Syrie, toujours selon le journal.
(Pour mémoire : Le Hezbollah pourrait obtenir des armes grâce au "chaos" en Syrie, avertit Washington)
"La Syrie, en tant que nation, est en train de se désintégrer en groupes ethniques, tout comme le Liban dans les années 70 et l'Irak", a affirmé au Washington Post Paul Salem, directeur du Carnegie Middle East Center, basé à Beyrouth.
Des responsables américains et arabes cités par le journal accusent Téhéran de financer et d'armer la milice "al-Jaych al-Chaabi", un groupuscule formé d'hommes armés alaouites et chiites. Cette milice agit sous la supervision directe des Gardiens de la Révolution islamique et du Hezbollah, selon la même source.
En décembre, le Département du Trésor des Etats-Unis avait accusé l'Iran d'avoir fourni des millions de dollars en aide à la milice "al-Jaych al-chaabi", rappelle The Washington Post. "Al-Jaych al-chaabi a été formé à l'image du Basij, une milice liée aux Gardiens de la Révolution et responsable de la répression qui a suivi l'élection présidentielle iranienne en 2009, note encore le journal américain.
La semaine dernière, le quotidien koweïtien as-Siyassa avait rapporté qu’une cinquantaine de membres et cadres du Hezbollah et des gardiens de la révolution iraniens ont été tués dans le double raid israélien du 30 janvier en territoire syrien, dans une région de la province de Damas proche de la frontière avec le Liban.
Citant un haut responsable militaire de l’opposition syrienne à Homs (du « Parti des patriotes syriens libres »), le quotidien koweïtien a indiqué que plus de 35 cadres iraniens et du Hezbollah ont été tués dans le raid israélien mené contre le centre de recherches d’armes non conventionnelles, situé à Jamraya, à une quinzaine de kilomètres de Damas (le SSRC, Centre syrien d’études scientifiques et de recherches) et 14 autres membres du Hezbollah ont été tués dans le raid qui a visé un important convoi qui transportait des armes destinées au parti chiite.
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commentaires (5)
Et les AUTRES en SPECTATEURS ? Impossible à le CROIRE !
SAKR LEBNAN
10 h 38, le 12 février 2013