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À La Une - Conflit

Assad peut encore tenir deux ans au pouvoir, estime Bagdad

Remaniement ministériel en Syrie sur fond de crise économique ; raids intensifs sur la province de Damas.

Des rebelles syriens utilisent un fusil de chasse pour lancer une grenade artisanale contre les forces du régime Assad. Goran Tomasevic/

Le président Bachar el-Assad peut encore se maintenir au moins deux ans au pouvoir en Syrie malgré les prédictions américaines de chute imminente, déclare samedi le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki.

 

Dans un entretien accordé à la chaîne de télévision saoudienne Asharq al-Awsat, le chef du gouvernement, d'odébience chiite, révèle que le président américain Barack Obama, le vice-président Joe Biden et l'ex-secrétaire d'Etat Hillary Clinton lui ont affirmé, à une date qu'il n'a pas précisée, que le "raïs" syrien tomberait "d'ici deux mois".

 

Pour le Premier ministre irakien, Bachar el-Assad, aux prises avec une insurrection armée depuis mars 2001, ne tombera pas "y compris après deux ans". "Je connais très bien la Syrie", ajoute cet homme considéré comme proche des chiites au pouvoir en Iran, principal pays allié de Damas.

Nouri al-Maliki a toutefois toujours pris soin de ne pas prendre ouvertement parti du régime Assad, qui s'appuie sur la minorité alaouite, une branche du chiisme.

 

L'Irak est en proie à une grave crise politique sur fond d’appels à la démission du Premier ministre Maliki, lancés par les manifestants dans les régions à majorité sunnite. Hier, des dizaines de milliers de sunnites ont une nouvelle fois battu le pavé à Mossoul, Samarra ou encore Ramadi, le chef-lieu de la province, pour réclamer "la chute du régime", lançant des slogans comparant Nouri al-Maliki au président syrien.

 

Remaniement ministériel

En Syrie, le président Assad a procédé samedi à un remaniement au niveau des ministères économiques et sociaux alors que la vie quotidienne devient particulièrement difficile en raison des violences et des sanctions économiques.

 

Le pays connaît en effet une crise économique sans précédent qui se traduit selon la Banque mondiale (BM) par une contraction de 20% du Produit intérieur brut (PIB), un déficit des comptes courants qui atteint 7,1% du PIB et un taux de chômage de 37% qui pourrait atteindre 50% fin 2013.

 

M. Assad, qui a déjà procédé à plusieurs remaniements ministériels depuis le début de la révolte a décidé de séparer les ministères du Travail et des Affaires sociales et de changer les titulaires des portefeuilles du Pétrole, des Finances, de l'Habitat, de l'Agriculture et des Travaux publics

 

Les dommages infligés à l'économie par la crise et les violences représentent 55% du PIB ; il y a pénurie d'essence, de fréquentes pannes d'electricité et une inflation dépassant 50% en glissement annuel. En outre, selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le secteur agricole, qui emploie près de 40% de la population, a vu sa production baisser de moitié.

 

Dialogue sans "condition préalable"

Sur le terrain, si le régime s'est déclaré prêt à dialoguer avec ses adversaires, sous réserve que cela se fasse à Damas et sans "conditions préalables", les combats ne connaissent pas de répit.

Des raids aériens ont visé la province de Damas et des combats ont eu lieu à la lisière de Jobar, un quartier de l'est de la capitale. La province centrale de Homs était la cible de bombardements, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Cette organisation, qui s'appuie sur un important réseau de militants et de médecins à travers le pays, a recensé 136 morts -- 58 civils, 48 soldats et 30 rebelles -- pour la journée de vendredi. Samedi, un premier bilan très provisoire faisait était de 15 morts -- 3 civils et 12 rebelles.

 

"La porte est ouverte, la table de négociations est là, bienvenue à tout Syrien qui veut dialoguer avec nous, nous sommes sérieux concernant la question du dialogue", a affirmé vendredi soir le ministre syrien de l'Information, Omrane al-Zohbi, à la télévision.

 

Le chef de la Coalition de l'opposition, Ahmed Moaz al-Khatib, avait proposé d'entamer des discussions directes avec des représentants du régime n'ayant pas "de sang sur les mains", précisant que tout dialogue devait porter nécessairement sur le départ de M. Assad. M. Khatib avait également exigé la libération d'ici dimanche de toutes les prisonnières détenues par le régime, à défaut de quoi il retirerait son offre de dialogue.

 

Le nouveau secrétaire d'Etat américain John Kerry a promis vendredi une nouvelle initiative "diplomatique" pour tenter de stopper la guerre en Syrie, mais les Etats-Unis excluent toujours d'armer les rebelles, l'idée ayant divisé en 2012 jusqu'au plus haut niveau à Washington. "Tout le monde au gouvernement et ailleurs dans le monde est profondément ébranlé par la violence qui se poursuit en Syrie (...). Nous regardons quelles mesures, notamment diplomatiques, pourraient être prises pour s'efforcer de réduire cette violence", a-t-il déclaré.

 

 

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