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À La Une - Liban

Loi électorale : à la sous-commission ad hoc, les premières notes optimistes

Les propositions de scrutin mixte commencent à être examinées à la loupe l’une après l’autre.

Aparté entre les députés Alain Aoun (à gauche) et Samy Gemayel.

Au lendemain de la reprise des réunions de la sous-commission parlementaire ad hoc en charge de la loi électorale, les premières notes optimistes ont été enregistrées hier alors que les propositions de scrutin mixte, comportant une dose de majoritaire et une autre de proportionnelle, commençaient à être examinées dans le détail.


La sous-commission, qui avait repris ses travaux lundi, a jusqu’à la fin de la semaine prochaine pour qu’un compromis soit trouvé entre ses membres. Hier, ces derniers ont étudié une proposition écrite présentée par le délégué joumblattiste, Akram Chehayeb. Elle prévoit l’élection de 82 députés au scrutin majoritaire et de 46 selon le mode proportionnel et sur la base du découpage adopté dans le projet de loi soumis par le gouvernement à la Chambre.
Aujourd’hui, ce sera au tour du délégué berryste, Ali Bazzi, de soumettre à ses collègues une version écrite de la sienne, qui propose une parité totale entre modes majoritaire et proportionnel (64/64).


À l’issue de la réunion, à l’exception d’une réplique du député Serge Tersarkissian au délégué du CPL Alain Aoun, contestant à ce dernier le droit exclusif de défendre les intérêts de la communauté arménienne, l’ambiance était au beau fixe. Le président de la sous-commission, Robert Ghanem, a affirmé devant les journalistes que le climat était « très positif » et que tous les membres de la sous-commission étaient « conscients de leur responsabilité ».


Réaffirmant que l’espace commun en vue d’un compromis réside dans le scrutin mixte, M. Ghanem a précisé une fois de plus que la sous-commission ad hoc était désormais tenue de concentrer ses travaux sur ce type de scrutin hybride et qu’en conséquence, la proposition de loi présentée lundi par le courant du Futur et qui est fondée exclusivement sur le mode majoritaire ne pouvait être examinée en tant que telle que dans le cadre des commissions parlementaires.


Le député Samy Gemayel a annoncé pour sa part qu’il avait décidé dans un premier temps de se retirer de la sous-commission, mais qu’il a changé d’avis au cours de la séance d’hier, en raison du fait que « le travail technique et législatif sérieux et réel a commencé ».
M. Gemayel a indiqué qu’il présentera lui-même lundi prochain une mouture de scrutin mixte au nom de son parti.
Quant au délégué des Forces libanaises, Georges Adwan, il s’est explicitement déclaré « optimiste ». « Il y a eu sans nul doute un pas en avant », a-t-il dit, soulignant que « tout le monde a admis que le scrutin mixte était le seul susceptible de conduire à un consensus ».

 


A. Aoun et Fatfat
Avant la réunion de la sous-commission, le délégué du CPL, Alain Aoun, avait présenté lors d’une conférence de presse un bilan détaillé et sévèrement critique de la proposition de loi soumise à la Chambre par le courant du Futur.
M. Aoun a qualifié cette proposition, qui prévoit un découpage du pays en 37 circonscriptions, de « mini-1960 », en référence à la législation en vigueur. Il a affirmé que, selon ses calculs, cette formule ne permet à des électorats chrétiens d’élire effectivement que 36 à 38 députés chrétiens sur 64.


Après avoir présenté son analyse du découpage région par région, M. Aoun a conclu en estimant que le Futur cherche par le biais de cette proposition à provoquer une « division dans les rangs chrétiens » et qu’il se montre complaisant à l’égard du chef du PSP, Walid Joumblatt.
« Le Futur entend principalement conserver son poids, même si cela doit se faire aux dépens de la bonne représentation chrétienne », a-t-il encore dit.


Ces conclusions de M. Aoun lui ont attiré une cinglante réplique de la part du représentant du bloc du Futur au sein de la sous-commission, Ahmad Fatfat. Ce dernier a suivi le même procédé que le député aouniste, démontant région par région les arguments de M. Aoun et en particulier l’affirmation selon laquelle cette formule ne permettrait aux chrétiens d’élire que 36 à 38 députés.
Concédant seulement que le découpage adopté au Chouf pouvait être amélioré, le député de Denniyé a rappelé que son bloc ne considère pas cette proposition comme inaltérable et qu’il est disposé à discuter et à « accepter tout autre découpage plus juste » qui respecterait les conditions générales posées par le Futur.
M. Fatfat a conclu que la conférence de presse de M. Aoun avait un caractère « incitatif » et que son objectif était de « faire dire aux chiffres ce qu’ils ne disent pas ».


Le député de Denniyé et ses collègues Nabil de Freige, Jean Oghassabian et Ghazi Youssef, ainsi que l’ancien ministre Mohammad Chatah avaient été reçus en matinée par le chef des Kataëb, le président Amine Gemayel, au siège central du parti, à Saïfi. Étaient présents les députés Samy Gemayel, Élie Marouni, Fady Habre et Samer Saadé.
La délégation a exposé aux dirigeants Kataëb la proposition du Futur ainsi que les autres points de l’initiative lancée jeudi par l’ancien Premier ministre Saad Hariri.


À l’issue de la rencontre, M. Fatfat a affirmé en réponse à une question sur le point de savoir si la présidence du Sénat était déjà réservée à une communauté bien déterminée : « Cela ne figure pas dans notre proposition. On parle d’accords politiques conclus antérieurement à ce sujet, mais il n’y a rien là-dessus dans notre texte. »


On sait que la communauté druze ambitionne de se voir attribuer la présidence du Sénat, mais une compétition est d’ores et déjà lancée avec les grecs-orthodoxes. Signalons à ce sujet que le dirigeant de l’Association des familles grecques-orthodoxes de Beyrouth, Gaby Ferneini, a réclamé dans un communiqué l’attribution de la présidence de cette deuxième assemblée à sa communauté, quatrième numériquement dans le pays après les sunnites, les chiites et les maronites.

 

 

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