Rechercher
Rechercher

À La Une - Révolte

Syrie : Khatib prêt à négocier avec Farouk el-Chareh

Six enfants tués par un raid de l’aviation près de Douma.

Dans la banlieue de Damas, un rebelle membre de la brigade Tahrir el-Cham tire sur l’armée loyaliste. Goran Tomasevic/Reuters

Le chef de l’opposition syrienne, Ahmad Moaz el-Khatib, a proposé hier d’ouvrir des négociations avec le vice-président Farouk el-Chareh comme représentant du régime de Damas pour chercher une issue au conflit meurtrier dans le pays.

Évoqué tour à tour par la Ligue arabe, les Nations unies et la Turquie pour remplacer M. Assad en cas de transition négociée, M. Chareh, 73 ans, avait affiché ouvertement en décembre ses divergences avec Bachar el-Assad en se prononçant pour une solution négociée, alors que, selon lui, le président syrien opte pour l’option militaire afin d’écraser la rébellion armée.

« M. Chareh, depuis le début de la crise, voit que les choses ne vont pas dans le bon sens », a affirmé M. Khatib à la chaîne satellitaire al-Arabiya. « Si le régime accepte l’idée du dialogue, je lui demande de déléguer Farouk el-Chareh pour qu’on discute avec lui. »
Plus tôt dans la journée, le chef de l’opposition avait exhorté le régime à répondre positivement à son initiative de dialogue pour mettre fin au bain de sang qui a fait, selon l’ONU, plus de 60 000 morts en près de deux ans.

 

M. Khatib avait créé la surprise fin janvier en se disant prêt, pour la première fois, à dialoguer avec des représentants du régime qui n’ont pas « du sang sur les mains ».

Damas n’a pas encore réagi officiellement à sa proposition. M. Khatib a aussi répondu à ceux qui avaient critiqué sa politique de la main tendue au sein de son propre camp, refusant « que ceux qui parlent de négociations soient accusés de trahison ». 

 

(Lire aussi : Les grandes ONG pointent enfin le bout du nez en Syrie)


Des responsables iraniens, qui ont rencontré ces derniers jours pour la première fois le chef de l’opposition, ont d’ailleurs salué la proposition de dialogue de M. Khatib, emboîtant le pas à la Russie, l’autre grand allié de Damas qui a également entamé une ouverture inédite à l’égard de l’opposition. Selon le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, Téhéran veut poursuivre les discussions avec l’opposition syrienne. « Je pense qu’il est temps que chaque côté s’engage réellement, car la confrontation n’est certainement pas la solution, la confrontation ne va qu’exacerber la situation dans toute la région », a encore déclaré le chef de la diplomatie iranienne.

Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a lui aussi affirmé hier que la guerre n’était « pas la solution » en Syrie, appelant Damas et l’opposition à une « entente nationale ». Téhéran ne cesse toutefois de soutenir son allié syrien, en particulier après le raid aérien mené par son ennemi juré, Israël, contre le principal centre syrien de recherche sur les armes biologiques et chimiques près de Damas le 30 janvier, et que l’Arabie saoudite a vivement condamné hier.

 

(Lire aussi : 49 membres du Hezbollah et des gardiens de la révolution auraient été tués dans le raid israélien, selon « as-Siyassa »)


Moallem à Pékin
Parallèlement, le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué que des « extrémistes » syriens ont libéré dimanche deux ressortissants russes et un Italien enlevés le 12 décembre dernier, en échange de « combattants ». Les deux Russes, Victor Gorelov et Abdel Sattar Hassoun, sont « en bonne santé » et se trouvent « déjà à l’ambassade de Russie à Damas », a-t-il ajouté. « Le ressortissant italien, Mario Belluomo, qui avait été enlevé avec eux, sera remis à des représentants de son pays par le ministère syrien des Affaires étrangères », selon le communiqué.
Sur le plan diplomatique, le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Moallem, entamait hier une visite en Chine qui s’achèvera jeudi, a annoncé le ministère chinois des Affaires étrangères, précisant que « cela s’inscrit dans le cadre des efforts chinois en faveur d’une solution politique à la question syrienne ».
Ce ballet diplomatique intervient alors que la population syrienne est épuisée par près de deux ans de tueries, de destructions et d’une terrible dégradation de la situation humanitaire. Hier, sept civils dont six enfants ont été tués par un bombardement de l’aviation syrienne près de la ville rebelle de Douma, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). À travers le pays, les violences ont fait au moins 81 morts hier, selon un bilan provisoire de l’OSDH.
(Sources : agences)

 

Lire aussi

Joumblatt met en garde contre la contagion du feu syrien

Le chef de l’opposition syrienne, Ahmad Moaz el-Khatib, a proposé hier d’ouvrir des négociations avec le vice-président Farouk el-Chareh comme représentant du régime de Damas pour chercher une issue au conflit meurtrier dans le pays.
Évoqué tour à tour par la Ligue arabe, les Nations unies et la Turquie pour remplacer M. Assad en cas de transition négociée, M. Chareh, 73 ans, avait...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut