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À La Une - conflit

Syrie : le chef de l'opposition veut entamer le dialogue avec Chareh

"La guerre n'est pas la solution", déclare Ahmadinejad.

A partir de la cuisine d'une maison, dans une banlieue de Damas, un combattant rebelle tire sur l'armée syrienne, le 22 janvier 2012. REUTERS/Goran Tomasevic

Le chef de l'opposition syrienne, Ahmed Moaz al-Khatib, a proposé lundi d'ouvrir des négociations avec le vice-président Farouk el-Chareh comme représentant du régime de Damas pour chercher une issue au conflit meurtrier dans le pays.


Évoqué tour à tour par la Ligue arabe, les Nations unies et la Turquie pour remplacer M. Assad en cas de transition négociée, M. Chareh, 73 ans, avait affiché ouvertement en décembre ses divergences avec Bachar el-Assad en se prononçant pour une solution négociée, alors que, selon lui, le président syrien opte pour l'option militaire afin d'écraser la rébellion armée.


"M. Chareh, depuis le début de la crise, voit que les choses ne vont pas dans le bon sens", a affirmé M. Khatib à la chaîne satellitaire arabe al-Arabiya. "Si le régime accepte l'idée (du dialogue), je lui demande de déléguer Farouk el-Chareh pour qu'on discute avec lui".


Plus tôt dans la journée, le chef de l'opposition avait exhorté le régime à répondre positivement à son initiative de dialogue pour mettre fin au bain de sang qui a fait, selon l'ONU, plus de 60.000 morts en près de deux ans.
"La balle maintenant est dans le camp du régime (...), il doit dire oui ou non. Nous tendrons la main dans l'intérêt du peuple et pour aider le régime à partir en paix", a-t-il dit à la chaîne al-Jazira.


M. Khatib avait créé la surprise fin janvier en se disant prêt, pour la première fois, à dialoguer avec des représentants du régime qui n'ont pas "du sang sur les mains". Damas n'a pas encore réagi officiellement à sa proposition.

 

Au cours de son intervention à al-Jazira, le chef de la Coalition a insisté: "Je dis à Bachar el-Assad: +regarde dans les yeux de tes enfants et essaie de trouver une solution+. Nous nous entraiderons alors dans l'intérêt du peuple".

M. Khatib a aussi répondu à ceux qui avaient critiqué sa politique de la main tendue au sein de son propre camp, refusant "que ceux qui parlent de négociations soient accusés de trahison".

 

Son initiative avait fait grincer des dents au sein de la Coalition. Mais dimanche, le porte-parole de cete dernière, Walid al-Bouni, a affirmé que "la majorité" de ce rassemblement soutenait cette voie. La Coalition "espère" que Moscou fera pression sur son allié syrien, a-t-il ajouté, en appelant la Russie à penser "à ses véritables intérêts futurs dans la région".

 

(Lire aussi : Les grandes ONG pointent enfin le bout du nez en Syrie)

 

Le vice-président Chareh, chef de la diplomatie syrienne pendant 22 ans, avait affirmé en décembre qu'aucune partie n'était en mesure de l'emporter par les seules armes. Selon des experts, il jouit d'un soutien total de l'Iran, allié de la Syrie.


Des responsables iraniens, qui ont rencontré ces derniers jours pour la première fois le chef de l'opposition, ont d'ailleurs salué la proposition de dialogue de M. Khatib, emboîtant le pas à la Russie, l'autre grand allié de Damas qui a également entamé une ouverture inédite à l'égard de l'opposition.

La Turquie, un des principaux soutiens de l'opposition, a, quant à elle, affiché son scepticisme, le ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, doutant que des négociations permettent de trouver une solution au conflit.

 

 

"La guerre n'est pas la solution"

Lundi en soirée, Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad a affirmé dans une interview que la guerre n'était "pas la solution" en Syrie.
"Le gouvernement qui gouverne par la guerre aura une tâche très difficile et ceux qui arriveront au pouvoir (par la guerre) auront également une tâche très difficile", a-t-il dit à la chaîne panarabe Al-Mayadeen basée à Beyrouth, en allusion au régime et à l'opposition.
"Il ne doit pas y avoir de guerre confessionnelle en Syrie", pays à majorité sunnite dirigé par un clan alaouite, a-t-il affirmé, ajoutant qu'il "faut parvenir à une entente nationale".

Interrogé si le président Bachar el-Assad faisait partie de la solution ou devait quitter le pouvoir, M. Ahmadinejad a répondu: "je pense qu'il revient au peuple syrien de déterminer qui reste et qui part".
Le président iranien s'est défendu de toute ingérence. "Nous n'intervenons pas. C'est le peuple syrien qui doit choisir à travers des élections. Comment organiser des élections libres? Il faut que la sécurité règne, et s'il n'y a pas d'entente nationale, il n'y aura pas de sécurité", a-t-il souligné sur Al-Mayadeen, une chaîne connue pour ses positions pro-iranienne et syrienne.

 

 

Mouallem à Pékin

Parallèlement, le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué que des "extrémistes" syriens ont libéré dimanche deux ressortissants russes et un Italien enlevés le 12 décembre dernier, en échange de "combattants". Le ministère ne donne aucune autre précision sur ces "combattants".

 

Les deux Russes, Victor Gorelov et Abdel Sattar Hassoun, sont "en bonne santé" et se trouvent "déjà à l'ambassade de Russie à Damas", a-t-il ajouté. "Le ressortissant italien, Mario Belluomo, qui avait été enlevé avec eux, sera remis à des représentants de son pays par le ministère syrien des Affaires étrangères", selon le communiqué.

Les trois ex-otages travaillaient dans une fonderie syrienne privée, Hmisho and Co, située près de Homs.

 

Sur le plan diplomatique, le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid el-Mouallem, entame ce lundi une visite en Chine qui s'achèvera jeudi, annonce le ministère chinois des Affaires étrangères. "Cela s'inscrit dans le cadre des efforts chinois en faveur d'une solution politique à la question syrienne", a déclaré Hua Chunying, porte-parole du ministère, lors d'un point de presse quotidien. Walid al Mouallem devrait notamment rencontrer son homologue chinois, Yang Jiechi. Walid el-Mouallem s'était rendu en Chine pour la dernière fois en avril 2012.

 

Membre permanent du Conseil de sécurité, la Chine a bloqué à trois reprises avec la Russie des résolutions visant à favoriser le départ du président Bachar el-Assad ou à faire pression sur lui pour mettre fin au conflit syrien.

 

Ce ballet diplomatique intervient alors que la population syrienne est épuisée par près de deux ans de tueries, de destructions et d'une terrible dégradation de la situation humanitaire.
Lundi, sept civils dont six enfants ont été tués par un bombardement de l'aviation syrienne près de la ville rebelle de Douma, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui s'appuie sur un réseau de militants et de sources médicales. A travers le pays, les violences ont fait au moins 81 morts lundi - 32 civils, 25 rebelles et 24 soldats - selon un bilan provisoire de l'OSDH.

 

 

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Moscou parait toujours influente et avec la Chine Assad a toujours donc une chance pour rester et dialoguer . Antoine Sabbagha

Sabbagha Antoine

05 h 42, le 04 février 2013

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Commentaires (1)

  • Moscou parait toujours influente et avec la Chine Assad a toujours donc une chance pour rester et dialoguer . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    05 h 42, le 04 février 2013

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