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À La Une - Reportage

Faute d’espace, des habitants de Gaza cultivent des légumes sur leurs toits

Sur les toits on trouve des laitues, des poivrons, du brocoli, du céleri et des herbes aromatiques. Mohammad Abed/AFP

Abou Ahmad regarde la mer grise des toits de Gaza, puis sourit à la vue de l’abondante verdure qui pousse au sommet de son immeuble. Grâce à un projet de l’ONU, il fait pousser des légumes sur les hauteurs d’une des zones les plus densément peuplées au monde.


La plus grande partie de son toit est occupée par un système d’aquaponie alimenté par des réservoirs remplis de poissons tilapias et reliés à des jardinières remplies de gravier. Il produit ainsi des laitues, des poivrons, du brocoli, du céleri et des herbes aromatiques, fertilisés avec les déchets produits par les tilapias. Les plantes absorbent les matières nutritives des déchets des poissons, nettoyant l’eau qui ruisselle à travers le gravier, avant de repartir vers le réservoir.
« Nous voulons ainsi venir en aide aux plus pauvres à Gaza afin qu’ils produisent leur propre nourriture, une nourriture saine et sans pesticides », explique Mohammad al-Chatali, directeur adjoint du projet, qui vise à enseigner aux Palestiniens comment cultiver en l’absence de terres. L’expérience a été concluante, puisque Abou Ahmad, 51 ans, a relié son système d’aquaponie à d’autres cultures du voisinage alimentées par la même eau. Cet été, il a pu subvenir aux besoins en légumes et poisson des 13 membres de sa famille. « Le poisson est bon. Mais je veille à ne pas en consommer trop pour pouvoir élever mes tilapias et ne pas avoir à en acheter », dit-il.
Il ajoute que l’ombrage du système rafraîchit en outre les appartements en contrebas. « C’est super pour les enfants. Ils s’intéressent à présent à l’agriculture », se réjouit-il.


La bande de Gaza compte 1,7 million d’habitants entassés sur un territoire de 360 km2, dont 35 % des terres cultivables se trouve dans la « zone tampon » frontalière décrétée par Israël. Depuis l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas au pouvoir à Gaza, entré en vigueur le 21 novembre, Israël permet aux agriculteurs palestiniens de venir à pied jusqu’à 100 mètres de la frontière pour y cultiver leurs terres. Mais des incidents répétés s’y produisent avec des soldats israéliens ayant ouvert le feu sur des Palestiniens qui étaient selon eux à moins de 100 mètres de la frontière.


En outre, dans le reste de l’enclave, les constructions de tours d’habitations accaparent les rares terrains libres, réduisant l’agriculture à la portion congrue.
C’est pour pallier ce manque que l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) cherche à maximiser la production dans des espaces restreints. Dans le quartier de Zeïtoun à Gaza, Imane Nawfal, 34 ans, s’occupe du petit jardin attenant à son appartement pour produire des poivrons dans des bacs. « C’est formidable. C’est vraiment facile, et les enfants m’aident à m’occuper des plantes, dit-elle, c’est vraiment beau. Parfois, je sors simplement pour profiter de cette verdure et voir les poissons jouer, ça me détend. »


Mais il y a parfois des coups durs, comme cette coupure d’électricité de 12 heures d’affilée qui a paralysé la pompe transférant l’eau depuis le réservoir jusqu’aux jardinières. Les nouveaux participants au programme seront dorénavant dotés d’une batterie prenant le relais durant les coupures de courant.
Actuellement, ce programme d’aquaponie concerne 15 familles de Gaza, et doit être étendu à 80 autres.

Abou Ahmad regarde la mer grise des toits de Gaza, puis sourit à la vue de l’abondante verdure qui pousse au sommet de son immeuble. Grâce à un projet de l’ONU, il fait pousser des légumes sur les hauteurs d’une des zones les plus densément peuplées au monde.
La plus grande partie de son toit est occupée par un système d’aquaponie alimenté par des réservoirs remplis de poissons...

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