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À La Une - Révolte

Pour l'opposition syrienne, tout dialogue doit porter sur un départ du régime Assad

Brahimi appelle le Conseil de sécurité à "sauver" la Syrie ; au moins 47 morts lors de combats dans le nord-ouest du pays.

Un Syrienne étendant du linge dans un camp de réfugiés près de la frontière turque. AAMIR QURESHI/

Lakhdar Brahimi, émissaire des Nations unies pour la Syrie, exhorte le Conseil de sécurité de l'Onu à prendre une initiative pour mettre fin au conflit meurtrier entre le président Bachar el-Assad et les insurgés, rapporte jeudi le quotidien arabophone al-Hayat.

 

 "Je suis en train de discuter avec le Conseil de sécurité, et je leur ai expliqué honnêtement que les Syriens sont incapables de négocier et de résoudre eux-mêmes leurs problèmes", a dit le diplomate algérien, désigné en août par l'Onu et la Ligue arabe comme successeur de Kofi Annani. "Il n'y a plus d'autre cadre que le Conseil de sécurité pour s'occuper de ce problème et chercher à sauver la Syrie", insiste-t-il.

 

(Analyse : Le réduit alaouite, seule option pour Assad ?)

 

Al-Hayat précise que Lakhdar Brahimi a présenté un programme en six points au Conseil de sécurité, dont l'adoption d'un "dialogue de principe" entre le gouvernement et les insurgés, sans aller jusqu'à évoquer un cessez-le-feu.

La Russie et la Chine ont opposé à trois reprises leurs vetos au Conseil de sécurité à des projets occidentaux de résolutions, destinées à mettre en place des sanctions contre le gouvernement de Bachar el-Assad.

 

 

L’opposition au Caire

Cette déclaration intervient au moment où l'opposition syrienne se réunit au Caire, après une déclaration surprise de son chef se disant "prêt" à discuter sous conditions avec des représentants du pouvoir.

Jeudi, la Coalition de l'opposition syrienne a affirmé dans un communiqué que "toute négociation ou dialogue doit porter sur le départ du régime et de tous ses piliers", ajoutant "accueillir toute solution politique ou effort international visant à atteindre cet objectif".

La veille, M. Khatib a affirmé qu'"en signe de bonne volonté", il était "prêt à des discussions directes avec des représentants du régime syrien au Caire, en Tunisie ou à Istanbul", tout en posant des conditions dont la principale est la libération des "160.000 détenus" par le régime.

 

Ces déclarations avaient aussitôt suscité le rejet d'une partie de l'opposition, notamment du Conseil national syrien (CNS), principale composante de la Coalition, qui refuse tout dialogue avant un départ du président syrien du pouvoir.

 

Joint au téléphone par l'AFP de Beyrouth, Walid al-Bounni, porte-parole de la Coalition, a affirmé qu'"il n'y a pas eu de dissensions lors de la réunion, il y a certes eu des éclaircissements apportés quant à la façon (dont M. Khatib a fait) ses déclarations, mais il n'y a pas eu de dissensions du tout". Il a ajouté que l'opposition "attendait" de voir les résultats de pourparlers russo-américains. "Nous adopterons alors une position. Il y a une solution qui prend forme et nous nous préparons politiquement à tout se qui pourra être dit", a-t-il ajouté sans autre précision.

 

(Pour mémoire : L'opposition syrienne veut des armes, pas une intervention étrangère)

 

La réunion de l'opposition devra se poursuivre vendredi au Caire pour aborder d'autres sujets liés à la guerre en Syrie, qui a fait plus de 60.000 morts depuis près de deux ans selon l'ONU et pour laquelle aucune solution n'est en vue en raison des divisions internationales notamment.

 

Le représentant de l'opposition syrienne en France, Monzer Makhous, avait expliqué "l'assouplissement" de M. Khatib par le fait que ce dernier "se sent une responsabilité particulière de tenter de débloquer la situation devant la catastrophe en Syrie". Il a précisé que les discussions se feraient sans le président Assad et son entourage qu'il a qualifiés de "criminels de guerre".

 

Selon des analystes, l'annonce surprise de M. Khatib traduit sa crainte d'un enlisement du conflit, faute d'une action ferme des Occidentaux pour aider l'opposition en raison de leur inquiétude du rôle croissant des islamistes au sein de la rébellion.

 

 

Plusieurs villes bombardées

Sur le terrain, au moins 21 rebelles et 26 soldats ont été tués en moins de 48 heures lors de combats pour la prise d'un barrage de l'armée dans la province d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, a rapporté jeudi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). "Des soldats et des rebelles du Front (jihadiste) Al-Nosra et des brigades Ahrar al-Cham et Daoud s'affrontent violemment" autour de deux check-points pris par les rebelles mercredi, a indiqué cette ONG qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins.

 

(Lire aussi : Raid israélien en Syrie contre un convoi d’armes destiné au Hezbollah)

 

Ailleurs dans le pays, des combats opposaient soldats et rebelles dans le sud de Damas, bombardé, avec la périphérie sud de la capitale, par l'artillerie du régime, selon l'OSDH.

 

Dans la ville de Homs, plus au nord, le quartier de Khaldiyé, assiégé depuis plus de six mois par l'armée, était sous les feu des roquettes, selon l'OSDH, tandis que sept rebelles ont péri dans des bombardements et combats autour de cette ville surnommée la "capitale de la révolution" par les militants.

 

Et des bombardements ont également visé les provinces de Hama (centre), Deraa (sud) et Deir Ezzor (est).

 

Un bilan provisoire de l'OSDH fait état de 37 morts à travers la Syrie jeudi.

 

 

Aide humanitaire

Parallèlement, face à une crise humanitaire sans précédent, des pays donateurs ont promis 1,5 milliard de dollars d’aide aux civils syriens affectés par le conflit, lors d’une réunion à Koweït parrainée par l’ONU. "Nous avons dépassé l’objectif de 1,5 milliard de dollars", s’est réjoui le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, à la fin de cette réunion d’une journée. Pendant les travaux, le Koweït, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite ont promis chacun 300 millions de dollars. Le ministre koweïtien des Affaires étrangères, cheikh Khaled al-Ahmad al-Sabah, a toutefois souhaité plus de contributions. "La porte est ouverte pour les pays qui n’ont pas annoncé d’aide pour le faire", a-t-il ainsi déclaré tout en se félicitant du niveau des dons faits à Koweït.

 

 

Reportage

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 "Je suis en train de discuter avec le Conseil de sécurité, et je leur ai expliqué honnêtement que les Syriens sont...

commentaires (2)

Un Départ.... de ASSMÂhhh et de BOUTAÏNÂhhh aussi ; en Sus de l'assadiot Bigleux bien sûr !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

09 h 12, le 01 février 2013

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Commentaires (2)

  • Un Départ.... de ASSMÂhhh et de BOUTAÏNÂhhh aussi ; en Sus de l'assadiot Bigleux bien sûr !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 12, le 01 février 2013

  • En Syrie soeur SEUL le DIALOGUE est à conseiller.

    SAKR LEBNAN

    10 h 46, le 31 janvier 2013

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