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À La Une - Révolte

Le chef de l’opposition syrienne prêt à « des discussions directes » avec le régime

Des pays donateurs promettent 1,5 milliard de dollars d’aide aux civils affectés.

À eux seuls, le Koweït, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite ont promis chacun 300 millions de dollars lors de la conférence à laquelle participaient une soixantaine de pays. Photo AFP

Le chef de la Coalition nationale syrienne (opposition) a créé une surprise de taille en annonçant hier être prêt à dialoguer avec le régime. Dans un texte publié sur sa page Facebook, Ahmad Moaz al-Khatib a ainsi affirmé « qu’en signe de bonne volonté », il était « prêt à des discussions directes avec des représentants du régime syrien au Caire, en Tunisie ou à Istanbul ». Il ajoute prendre cette décision car « la révolution continue et il n’est plus question de chercher à gagner du temps alors que les citoyens syriens vivent une crise sans précédent ». « Il s’agit de ma vision personnelle et j’en assume la responsabilité », dit-il, précisant que la Coalition se réunira aujourd’hui pour déterminer sa position officielle.


M. Khatib, qui affirme « avoir appris par les médias que le régime en Syrie avait appelé l’opposition à dialoguer », pose toutefois deux conditions préalables au dialogue : la libération « des 160 000 personnes » détenues dans le cadre du soulèvement contre le régime et le renouvellement des passeports des Syriens de l’étranger, dont beaucoup ont quitté le pays de façon illégale, dans les ambassades afin qu’ils ne soient pas arrêtés à leur retour. « On ne peut faire aucun compromis sur la liberté pour laquelle notre peuple a payé chèrement de son sang (...) nous ne discuterons pas du maintien du régime mais de son départ, avec le moins de sang et de ruines possibles », prévient-il.
Dans un long texte, M. Khatib dénonce en outre « des États (...) qui disent aux Syriens : Attaquez ! Et les abandonnent au milieu de la bataille », ceux « qui promettent de l’aide aux révolutionnaires (...) et les laissent mourir » et d’autres qui « s’assoient sans rien faire et disent : Attaquez, ne négociez pas ! » « Je dis en toute franchise qu’il y a des brigades (rebelles) sur le terrain qui n’ont pas de quoi acheter du pain et qui protègeront la révolution jusqu’à leur dernier souffle, elles sont le bouclier de la révolution qui a défié le fer, le feu, le terrorisme et la prison », lance-t-il encore.


Cependant, si M. Khatib assure s’exprimer en son nom, ses déclarations n’en ont pas moins semé la stupeur et suscité le rejet d’une partie de l’opposition, notamment du Conseil national syrien (CNS), principale composante de la Coalition. Le CNS a ainsi tenu à souligner dans un communiqué qu’elles « ne reflètent en aucun cas la position de la Coalition et va à l’encontre des principes fondateurs de la Coalition (...) qui refuse de discuter avec le régime meurtrier ».

 

(Lire aussi : Raid israélien en Syrie contre un convoi d’armes destiné au Hezbollah)

Après le massacre
Sur le terrain, au lendemain de la découverte de quelque 80 corps de jeunes hommes exécutés à Alep, l’opposition a dénoncé un « nouveau massacre » du régime encouragé par « le laxisme international » et « la complaisance extrême » de nombreux pays. Cette inaction de la communauté internationale accorde « un feu vert aux auteurs de génocide afin qu’ils le poursuivent », a encore jugé la Coalition. Elle a appelé le Conseil de sécurité à saisir la justice internationale pour que le président « Bachar el-Assad et tous ceux qui ont contribué à ce massacre répondent de crimes contre l’humanité ». De son côté, la France a exprimé sa « consternation », souhaitant que les auteurs de ces crimes « en rendent compte devant la justice pénale internationale ». La Russie, pour sa part, s’est déclarée « indignée » et a souhaité une enquête « minutieuse », dans un communiqué qui met l’accent sur la version officielle du régime de Damas.
Les violences se pousuivaient toujours à travers le pays, au moins 47 personnes ayant trouvé la mort hier, selon des activistes.


Parallèlement, face à une crise humanitaire sans précédent, des pays donateurs ont promis 1,5 milliard de dollars d’aide aux civils syriens affectés par le conflit, lors d’une réunion à Koweït parrainée par l’ONU. « Nous avons dépassé l’objectif de 1,5 milliard de dollars », s’est réjoui le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, à la fin de cette réunion d’une journée. Pendant les travaux, le Koweït, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite ont promis chacun 300 millions de dollars. Le ministre koweïtien des Affaires étrangères, cheikh Khaled al-Ahmad al-Sabah, a toutefois souhaité plus de contributions. « La porte est ouverte pour les pays qui n’ont pas annoncé d’aide pour le faire », a-t-il ainsi déclaré tout en se félicitant du niveau des dons faits à Koweït.

 

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