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À La Une - syrie

Paris tente de relancer l'opposition syrienne, sans illusions

La France organise lundi une réunion autour de l'opposition, dans un climat de pessimisme et d'indifférence généralisés.

L'ambassadeur de la Coalition nationale syrienne en France, Monzer Makhous, reçu par François Hollande, à l'Elysée, le 17 novembre 2012. BENOIT TESSIER/REUTERS

Engagé dans sa guerre au Mali, Paris essaye de montrer qu'il ne néglige pas le front syrien en organisant lundi une réunion autour de l'opposition syrienne, dans un climat de pessimisme et d'indifférence généralisés.
Car 22 mois après le déclenchement de la révolution syrienne, qui a tourné à la guerre civile, le constat est accablant : plus de 60.000 morts selon l'ONU, une communauté internationale figée et paralysée par ses dissensions, une opposition syrienne "légitime" déconsidérée.


"Les choses ne bougent pas", a d'ailleurs reconnu jeudi le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, qui estimait pourtant encore récemment que la fin du régime de Bachar el-Assad "se rapprochait".
"Il n'y a pas de signes récents positifs concernant la solution que nous espérons, c'est-à-dire la chute de Bachar et la venue au pouvoir de l'opposition syrienne", a-t-il ajouté, avant d'enfoncer encore le clou : "Les discussions internationales n'avancent pas non plus".


Un aveu d'impuissance inédit côté français, même si l'on assure rester "déterminé et actif" sur le dossier syrien.
Première puissance occidentale à avoir reconnu l'opposition syrienne constituée dans la douleur en novembre 2012, la France organise lundi une réunion internationale (une cinquantaine de pays) autour de l'opposition.
Mais le niveau même de la rencontre (hauts fonctionnaires) et son caractère "technique" en disent long sur les attentes.

 

"Je ne sais pas si l'on pourra parler de progrès remarquables", constate, désabusé, l'ambassadeur de la Coalition nationale syrienne en France, Monzer Makhous, auprès de l'AFP.
"L'objectif est de mettre la communauté internationale devant ses responsabilités, de rappeler aux Amis du peuple syrien qu'ils ont pris des engagements politiques et financiers qui n'ont pas été réalisés", souligne M. Makhous, en s'interrogeant sur "la passivité" internationale.


Lors de la réunion des Amis du peuple syrien le 12 décembre à Marrakech, pays arabes et occidentaux avaient reconnu la Coalition nationale syrienne comme "représentant légitime" du peuple syrien, et un total de quelque 145 millions de dollars d'aide avaient été promis. Le chef de la coalition Moaz al-Khatib avait même reçu une invitation à se rendre à Washington à la "première occasion". Sans suite jusqu'à présent.

 


"Personne ne cherche sérieusement une solution"
Malgré sa reconnaissance internationale, l'opposition syrienne peine à gagner ses lettres de créance, en raison des doutes sur son caractère représentatif, notamment sur le terrain en Syrie, et de son incapacité à s'organiser, notamment en créant un gouvernement transitoire.


"Nous voulons aider l'opposition à se structurer, mais c'est vrai que c'est une gestation pachydermique", reconnaît une source diplomatique.
"Pourquoi former un gouvernement si nous n'avons pas de soutien juridique, politique et financier de la part de la communauté internationale?", rétorque M. Makhous.


Les craintes occidentales de voir l'opposition syrienne phagocytée par les islamistes radicaux, et leur refus conséquent de livrer des armes à la rébellion, ont encore creusé le fossé avec l'opposition pour qui "le problème n'est pas de distinguer entre les combattants, mais d'arrêter les massacres", souligne M. Makhous.

 
Mais la communauté internationale semble résignée à l'attentisme. "C'est un conflit qui pour l'instant n'a été coûteux que pour les Syriens, pas pour les acteurs extérieurs. Pour le moment ces derniers se contentent de regarder, de voir où ça mène et de prendre quelques mesures velléitaires en attendant. Et personne ne cherche sérieusement une solution", estime Peter Harling, spécialiste de la Syrie à l'International Crisis Group.
Qui ne voit pas non plus d'issue à court terme du côté des protagonistes syriens. "Pour l'instant, les gens les plus raisonnables sont pris en otages par les éléments les plus radicaux", du côté du régime comme de l'opposition, relève-t-il.

 

 

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commentaires (3)

La france joue très salement ces dernières années. sa politique étrangère est désormais prisonnière des "Sayans" (mot yiddish) genre bernard h. levy, couchner, sarkosy et maintenant fabius, elle vient de refuser tout contact avec l'opposition Syrienne de l'intérieur au point de demander la suisse de refuser d'octroyer des visas autre qu'à celle qui vu le jour en éprouvette, en quête d'un utérus, dirigée par le docteur "Ayrault"(...) à Istanbul. Elle veut SA PROPRE opposition pour la Syrie pas celle des Syriens dans leur ensemble... hého, la sale colonie c'est terminé y très longtemps et je crois fort que les peuples éveillés et PUISSANTS de la région ne vous laisseront pas rentrer par la fenêtre.. coûte que coûte! Cela ne leur suffit pas d'avoir donner tout le matériel, les connaissances et toute l'assistance aux sionistes pour se doter de l'arme atomique??

Ali Farhat

15 h 06, le 27 janvier 2013

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Commentaires (3)

  • La france joue très salement ces dernières années. sa politique étrangère est désormais prisonnière des "Sayans" (mot yiddish) genre bernard h. levy, couchner, sarkosy et maintenant fabius, elle vient de refuser tout contact avec l'opposition Syrienne de l'intérieur au point de demander la suisse de refuser d'octroyer des visas autre qu'à celle qui vu le jour en éprouvette, en quête d'un utérus, dirigée par le docteur "Ayrault"(...) à Istanbul. Elle veut SA PROPRE opposition pour la Syrie pas celle des Syriens dans leur ensemble... hého, la sale colonie c'est terminé y très longtemps et je crois fort que les peuples éveillés et PUISSANTS de la région ne vous laisseront pas rentrer par la fenêtre.. coûte que coûte! Cela ne leur suffit pas d'avoir donner tout le matériel, les connaissances et toute l'assistance aux sionistes pour se doter de l'arme atomique??

    Ali Farhat

    15 h 06, le 27 janvier 2013

  • Relancer l'opposition syrienne ? Pourquoi ? où l'avait-on lancée initialement ? Vers la Lune ou vers Mars ?

    SAKR LEBNAN

    06 h 12, le 27 janvier 2013

  • Face aux islamistes radicaux, l 'Occident semble de nouveau pencher vers une certaine neutralité. Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    04 h 24, le 27 janvier 2013

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