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À La Une - Exposition

Samer Mohdad, conteur en images des mutations de Beyrouth

La galerie Mark Hachem propose, jusqu’au 29 janvier, un récit en images de la mutation de Beyrouth, signé Samer Mohdad.

La mutation de Beyrouth n’en finit pas d’inspirer artistes et créateurs. En premier lieu évidemment, les photographes qui, de par la nature de leur travail, en sont les principaux témoins. À la galerie Mark Hachem, Samer Mohdad en fait le récit en images.

La mutation de Beyrouth n’en finit pas d’inspirer artistes et créateurs. En premier lieu évidemment les photographes qui, de par la nature de leur travail, en sont les principaux témoins.
Samer Mohdad est de ceux-là. Plus de 25 ans de carrière au compteur et une caméra qui, entre deux voyages, deux projets (en France, en Belgique, en Suisse ou en Arabie), revient toujours sur Beyrouth, capturant par strates, par périodes ses modifications socio-géographiques.
Beyrouth, dont il raconte l’évolution depuis 1986, l’année où encore étudiant à l’école de photographie de Liège, en Belgique, il y retourne pour les vacances, jusqu’en 2012, celle de la publication chez Actes Sud d’un ouvrage (Beyrouth Mutations) narrant son vécu personnel du changement de visage de la capitale libanaise.
Entre les deux, Mohdad aura saisi et consigné, au gré de ses allers-retours, les moments-clés de presque trois décennies de transformations de cette ville. Sur laquelle il pose, dit-il, «un regard à la fois distancié et proche». Une ville qu’il «portraiture» essentiellement en noir et blanc pour mieux en faire percevoir les contrastes.
L’exposition qu’il présente à la galerie Mark Hachem* propose donc un parcours, en contrepoint, de la mutation de la capitale libanaise. Une sorte de documentaire artistique esquissant, à partir d’images factuelles mais toujours esthétiques, un récit. Une histoire contemporaine de Beyrouth qui démarre de «l’autre côté de la guerre» – celui des enfants embarqués à leur insu dans le conflit, auxquels Mohdad s’est particulièrement intéressé – et se clôture sur le visage actuel d’une ville qui camoufle ses fractures sous le maquillage glamour d’un centre-ville rénové. En passant évidemment par la cité des décombres et des miliciens, celle des chantiers en folie, des attentats humains et patrimoniaux et des manifestations...
Des gravats de la «Cité sportive» en 1986 ou de ceux de la place des Martyrs en 1992, jusqu’aux scènes pittoresques saisies au cours de la manifestation du 14 mars 2005; de l’enfant à l’intense regard poignant déambulant dans la décharge publique du Normandy en 1991 aux attitudes et visages de la foule présente aux funérailles de Samir Kassir; des imperceptibles signes de vie dans les quartiers et les édifices en ruines pas encore reconstruits en 1990 (Allemby, Zeitouni, le magnifique poste de police de la place des Martyrs, criblé d’impact d’obus) au clinquant neuf des vitrines rénovées du centre-ville en 2012... l’accrochage déroule une sorte de narration visuelle du destin de Beyrouth et de ses habitants.
Offrant, certes, un témoignage sur le chambardement architectural de la ville, la vingtaine de clichés accrochés, tirés de différentes séries et agrandis au format 165 x 110 cm, porte surtout un éclairage sensible, parfois même émouvant, sur le bouleversement de son tissu humain et social.
Samer Mohdad, qui indique dans la note d’intention de l’accrochage vouloir «faire vivre Beyrouth à celui qui regarde ces photos, en lui donnant le sentiment qu’il a réellement traversé et expérimenté sa réalité passée», peut se targuer d’avoir atteint son objectif!

* Mina el-Hosn, rue Salloum, imm. Capital Garden, rez-de-chaussée. Tél. : 70/949029.

 

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