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À La Une - L'homme de la semaine

Yaïr Lapid, la grosse surprise laïque des législatives israéliennes

Ancien journaliste, son parti centriste devient la deuxième formation du Parlement avec 19 sièges.

Yaïr Lapid a axé sa campagne électorale sur la défense de la classe moyenne israélienne. Ahmad Gharabli/AFP

Yaïr Lapid, un ex-journaliste vedette de la télévision, au physique de beau gosse, a raflé la mise lors des élections législatives mardi en Israël en se présentant comme le porte-drapeau des classes moyennes.

 

Le centriste Yaïr Lapid, 49 ans, a créé une énorme surprise en arrivant en deuxième position avec 19 élus et s'impose comme le partenaire incontournable de toute future coalition gouvernementale. Les derniers sondages prédisaient à sa liste entre 11 et 13 sièges.

 

Yaïr est le fils d'un ancien ministre de la Justice et lui aussi ex-journaliste, Yossef "Tommy" Lapid, survivant de l'Holocauste d'origine serbe, qui dirigea un parti laïque très hostile aux ultra-orthodoxes, le Shinouï. Ce parti avait réalisé une percée en 2003 en obtenant 15 sièges, avant de sombrer par la suite. Yossef Lapid est décédé en 2008.

 

Très populaire, Yaïr Lapid, qui pratique les arts martiaux, est également romancier, comme sa mère, et acteur à ses heures, même s'il n'a jamais terminé ses études. Il s'est remarié à une jolie photographe de 44 ans, Lihi. Le couple a deux enfants, dont une petite fille autiste.

 

"Nous ne sommes pas un parti de centre gauche, nous sommes un parti au centre du centre. Nous sommes le parti de la classe moyenne israélienne", expliquait-il au début du mois au quotidien Jerusalem Post.

 

Après une carrière à la télévision, Yaïr Lapid, qui fut un des éditorialistes du tabloïde Yédiot Aharonot, a quitté le journalisme il y a un an pour lancer un nouveau parti, Yesh Atid ("Il y a un avenir"), et préparer les élections législatives.

Il a fait campagne au nom des droits des laïcs et de la défense des classes moyennes -éprouvées entre autres par la hausse vertigineuse des loyers- et qui étaient descendues massivement dans la rue pendant l'été 2011, en particulier à Tel Aviv.

Yaïr Lapid est lui-même un enfant de Tel Aviv, le centre des affaires et la capitale des noctambules à la réputation hédoniste.

 

Visant les ultra-orthodoxes qui ne font pas leur service militaire ni ne paient d'impôts, il dit incarner ces contribuables qui ont servi dans l'armée puis travaillé toute leur vie et "qui ne peuvent offrir un appartement à leurs enfants parce que le fardeau n'est pas réparti équitablement avec les autres secteurs de la société".

Il veut que tout le monde serve dans l'armée, sans exception et, comme son père, relève le fossé croissant entre la majorité laïque juive et la minorité ultra-orthodoxe.

 

Kippa et drapeau arc-en-ciel

Cela n'empêche pas son parti de compter un élu haredi (ultra-orthodoxe), Dov Lipman, aux côtés notamment d'une handicapée, de deux députés d'origine éthiopienne, d'un Druze, d'une transfuge du parti de gauche Meretz et d'un ex-patron du Shin Bet (le service de sécurité intérieure).

 

A Tel Aviv, au QG de Yesh Atid, au moment des résultats télévisés, beaucoup d'hommes dans la foule portaient la kippa et certaines femmes avaient la tête couverte. Mais il y avait aussi le drapeau arc-en-ciel de la cause gay dont Yesh Atid est "l'un des rares partis en Israël à soutenir les droits", se félicitait une activiste.

 

Yaïr Lapid est un libéral aussi sur le plan économique. "Imaginez un gouvernement israélien qui soit transparent, aminci et responsable... Imaginez un système électoral qui permette à moins de petits partis catégoriels d'entrer à la Knesset", a-t-il plaidé dans une lettre au quotidien en ligne Times of Israel.

 

Il soutient Benjamin Netanyahu sur l'Iran, estimant que l'obtention par la République islamique de l'arme nucléaire serait un "scénario catastrophe".

 

Il est favorable à une relance des pourparlers de paix avec les Palestiniens, même s'il voit peu de chances de parvenir rapidement à un accord. Selon lui, il est "irresponsable" d'avoir gelé depuis autant de temps les négociations, au point mort depuis la fin 2010. "Ce que nous sommes en train de faire, c'est de transmettre le conflit le plus explosif de nos vies à la prochaine génération", déplore ce partisan d'une solution à deux Etats cohabitant côte à côte et du "divorce à l'amiable". Il souligne que son père "n'est pas venu du ghetto pour vivre dans un pays arabo-juif - il est venu pour vivre dans un pays juif".

 

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