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À La Une - Crise

L'opposition syrienne à Istanbul pour désigner un Premier ministre en exil

L'aviation syrienne bombarde des banlieues de Damas.

Un bâtiment endommagé par l'aviation du régime syrien près de Damas. REUTERS/Bassam Al-Erbeeni/Shaam News Network

La Coalition de l'opposition syrienne, reconnue par plusieurs pays occidentaux et arabes, était réunie dimanche à Istanbul pour tenter de désigner un Premier ministre en exil.

 

Les débats portent sur le principe même de la constitution d'un gouvernement en exil, qui fait l'objet de controverses parmi les membres de la Coalition, et sur le nom de l'éventuel chef de cet exécutif, a indiqué à l'AFP un des représentants de la Coalition, parlant sous le couvert de l'anonymat. "Une proposition a été faite pour nommer Riad Hijab, mais elle est très critiquée", a ajouté la source.

 

Ex-Premier ministre du régime du président syrien Bachar el-Assad, Riad Hijab a fait défection cet été et s'est installé en Jordanie.

 

Au cours de cette réunion, à huit clos, "on parle aussi de la situation et de l'avenir de la Coalition" et notamment des promesses non tenues par les pays soutenant l'opposition syrienne en matière d'aide financière, de livraisons d'armes et d'ouverture de représentations diplomatiques, a souligné la même source.

La majorité des composantes de l'opposition a signé le 11 novembre à Doha un accord créant une "Coalition" visant à lutter de façon unifiée contre le régime de Bachar el-Assad.


Dimanche, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a annoncé qu'une réunion de l'opposition syrienne se tiendra lundi 28 janvier à Paris, en présence de ses principaux dirigeants.

Le ministre qui intervenait dans une émission de la radio Europe 1 avec le quotidien Le Parisien-Aujourd'hui en France et la chaîne iTélé a ajouté que les principaux soutiens à la Coalition nationale syrienne seraient également présents à cette réunion. Il a rappelé que la coalition avait été reconnue par plus d'une centaine de pays.

Le président syrien Bachar el-Assad "ne regagne pas du tout de terrain", a estimé Laurent Fabius.

 

La révolte populaire contre le régime syrien, déclenchée en mars 2011, s'est militarisée au fil des mois sous le coup de la répression du régime. Plus de 60.000 personnes ont été tuées et plus de 650.000 réfugiés syriens ont fui les violences vers les pays voisins, en Afrique du Nord et en Europe, selon l'ONU.


Mission humanitaire de l'ONU en Syrie
Dans ce contexte, une mission humanitaire des Nations unies dirigée par le directeur de l'Office de l'ONU pour l'aide humanitaire (Ocha), John Ging, est depuis vendredi en Syrie pour évaluer les besoins humanitaires de ce pays en proie à un conflit armé depuis 22 mois.

 

Les membres de cette mission ont été reçus dimanche par le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Meqdad et par les ministres des Affaires sociales, de l'Agriculture et de la Santé. Ils devaient se rendre ensuite dans la ville de Homs, dans le centre de la Syrie. M. Ging souhaite "évaluer directement l'étendue de la crise et l'assistance humanitaire" requise, a indiqué un responsable de l'ONU à Damas.

 

Environ quatre millions de Syriens, dont deux millions de déplacés, ont besoin d'une aide d'urgence. Alors que les violences font rage à travers le pays, ils font face à un hiver rigoureux, qui se traduit par de fortes pluies et des températures en dessous de zéro, et sont souvent privés de nourriture convenable, d'eau et de soins médicaux, selon un communiqué de l'ONU.

Les combats se poursuivent à travers le pays
Sur le terrain, les violences se poursuivent sans répit. La périphérie de Damas était dimanche sous le feu des chasseurs-bombardiers syriens, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Au moins treize civils, dont trois enfants, y ont péri notamment lors de raids aériens sur Daraya, au sud-ouest de la capitale, où l'armée envoyait de nouveaux renforts, affirme cette ONG qui fait également état de combats et de bombardements dans d'autres localités proches. Selon le réseau de militants anti-régime de la Commission générale de la révolution syrienne (CGRS), l'aviation a mené cinq raids sur Daraya en une demi-heure.

 

Le journal al-Watan, proche du régime, affirmait dans son édition de dimanche que "les terroristes à la périphérie de Daraya et de Mouadamyat al-Cham ont lancé des appels à l'aide après avoir reçu des coups très durs de l'armée syrienne qui a détruit plusieurs repaires dans lesquels ils se barricadaient".

Les autorités assimilent les rebelles à des "terroristes" armés et financés par l'étranger.

"L'armée a poursuivi hier ses attaques contre ces repaires qu'elle a entièrement détruits et elle prévoit de mener une opération terrestre qualitative afin d'extirper ce qui reste des terroristes", poursuit le quotidien.

 

A Damas même, un homme a été abattu dans le quartier de Qadam (sud) où des combats opposaient soldats et rebelles, a ajouté l'OSDH, qui s'appuie sur un important réseau de militants et de médecins en Syrie. De même source, l'armée bombardait violemment des quartiers de Homs (centre) qu'elle assiège depuis plusieurs mois, la CGRS affirmant que "plus d'un millier de bombes et de roquettes se sont abattues" dimanche matin sur ces quartiers.

Et, selon l'OSDH, de violents combats se déroulaient également dans cette ville surnommée par les militants anti-régime la "capitale de la révolution".

 

Des affrontements et des bombardements étaient également signalés dans les provinces d'Alep (nord), d'Idleb (nord-ouest), de Deir Ezzor (est) et de Lattaquié, sur la côte.

Samedi, 138 personnes ont été tuées en syrie, d'après l'OSDH.

(Reportage : Liban : Désespérés, les Syriens n’écoutent plus que les astres...)


Signe de l'intensification des violences près de la capitale, des résidents syriens et des opposants ont indiqué dimanche que la mère du président syrien Bachar el-Assad a rejoint à Dubaï sa fille Bouchra, installée depuis plusieurs mois aux Emirats arabes unis. Selon des résidents, Anissa Makhlouf se trouve depuis une dizaine de jours à Dubaï.

Elle s'est installée près de sa fille, l'unique soeur du président syrien, Bouchra, qui s'est établie à Dubaï au cours des derniers mois avec ses enfants.

Bouchra est la veuve de l'un des principaux responsables de l'appareil sécuritaire en Syrie, le général Assef Chawkat, tué en juillet dans un attentat qui avait également coûté la vie à trois autres hauts responsables syriens.

"Son départ de Syrie est une nouvelle indication qu'Assad perd ses appuis même au sein de la famille", a déclaré à l'AFP l'opposant Ayman Abdel Nour, président du groupe "Chrétiens syriens pour la démocratie" et rédacteur en chef du site all4syria.com.

Selon des analystes, le président syrien s'appuie de plus en plus sur un dernier carré d'irréductibles, dont son unique frère encore en vie, le colonel Maher el-Assad (44 ans), chef de la 4ème division du 1er corps d'armée en charge de Damas.


Samedi soir, le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem a refusé toute discussion portant sur le départ du président Bachar el-Assad, affirmant à la télévision d'Etat que ceux qui posaient cette condition comme préalable voulaient la poursuite des violences.

Selon lui, les Américains et les Russes ne sont pas parvenus à s'entendre pendant leur dernière rencontre à Genève à propos de la Syrie parce qu'ils "n'ont pas la même conception de la période de transition".

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Reportage
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La Coalition de l'opposition syrienne, reconnue par plusieurs pays occidentaux et arabes, était réunie dimanche à Istanbul pour tenter de désigner un Premier ministre en exil.
 
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commentaires (4)

MORT DE RIRE !!!

Robert Malek

08 h 12, le 21 janvier 2013

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Commentaires (4)

  • MORT DE RIRE !!!

    Robert Malek

    08 h 12, le 21 janvier 2013

  • Une foire totale pour une guerre civile de plus en plus désastreuse .. Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    07 h 19, le 20 janvier 2013

  • Que cherchent donc les terroristes que certains defendent ici dans les zones controlées par les Kurdes au fin fond de la Syrie à l'opposée de Damas où se trouve leur cible: L'inébranlable président Assad. Que veulent ces fanatiques financés et assistés par les "arabies démocratiques" du golfe Persique ainsi de leurs amis français et américains ainsi que les islamistes turques au pouvoir? Monsieur Assad qui aime sa famille n'a pas la bassesse, LUI, d'enseigner à ses enfants comment trancher la tête des prisonniers, mains liés dans le dos à leur avec une épée de fortune ou un couteau de table... Monsieur Assad et les honnêtes Syriens Défendent LEUR pays, ces habitants non armés et les institutions de l'état afin de passer avec à un Système politique meilleur. QUE DEFENDENT LES AMIS DU QATAR SOUVENT ETRANGERS ENTRE AUTRE QUI PRENNT REFUGE PARMI LES POPULATIONS CIVILES??

    Ali Farhat

    06 h 59, le 20 janvier 2013

  • "Prix terrible payé par les enfants en Syrie", dénonce l'UNICEF. Qu'importe ! Les deux enfants de Bacher el-Assad et de Mme Asma el-Assad jouissent de tranquillité et de tous les avantages. Mais que diront-ils ces enfants de leur père et de leur mère lorsqu'ils grandiront et l'histoire leur apprendra que durant la dictature de leur père et pendant qu'ils jouissaient de tout le confort possible, les enfants de Syrie, leurs collègues, étaient massacrés par les armes du dictateur ?

    Halim Abou Chacra

    22 h 05, le 19 janvier 2013

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