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À La Une - Révolte

Syrie : 57 pays demandent au Conseil de sécurité de saisir la CPI

Journée terriblement sanglante pour les enfants : 26 morts.

À Daraya, des militants antirégime inspectent une mosquée endommagée et recouverte de neige. Photo Kenan el-Derani/Reuters

Hier a été une journée particulièrement sanglante pour les enfants en Syrie : 26 d’entre eux ont péri dans les violences selon une ONG, régime et rebelles s’accusant mutuellement d’être responsables de leur décès. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) qui s’appuie sur un large réseau de militants et de médecins, douze enfants ont été tués dans la province de Damas, dont huit, âgés de six mois à 14 ans, dans des raids de l’aviation du régime sur Mouadhamiya el-Cham, une localité au sud-ouest de la capitale. Des vidéos mises en ligne par des militants montrent des corps ensanglantés ensevelis dans des décombres d’immeubles éventrés. Mais les médias officiels ont accusé les rebelles d’avoir tiré des roquettes sur les habitations à Mouadhamiya el-Cham, entraînant la mort de plusieurs femmes et enfants. Huit enfants ont aussi péri à Alep et dans sa région, deux dans la région de Homs, trois autres à Hama et un à Idleb, selon l’OSDH. Cette ONG a recensé plus de 3 500 enfants tués depuis le début de la révolte contre le régime de Bachar el-Assad en mars 2011. Au total, 127 personnes – 67 civils, 31 rebelles et 29 soldats – ont trouvé la mort lundi, selon un bilan provisoire de l’organisation basée en Grande-Bretagne. Du côté de la Turquie, un obus tiré depuis la Syrie s’est écrasé hier sans faire de victime, selon les télévisions locales.


Médecins sans frontières a par ailleurs indiqué hier qu’au moins 20 personnes avaient été tuées et 99 autres blessées dans le raid aérien mené dimanche contre un marché à Azaz. L’OSDH avait fait état dimanche de dix morts.
Sur fond de craintes de voir le conflit syrien devenir purement confessionnel, l’agence vaticane Fides a indiqué hier que le village de Yaacoubia, à l’ouest de Jisr el-Choughour, était assiégé par l’ASL depuis plus d’un mois. Comprenant plus d’un millier de chrétiens, ces derniers seraient, selon l’agence, « menacés de génocide » par les rebelles.

 

(Lire aussi : Les rebelles étrangers pour un État islamique en Syrie)

 


Réfugiés
Au niveau humanitaire, la Ligue arabe va envoyer une mission en Irak, en Jordanie et au Liban pour évaluer les besoins des pays d’accueil des réfugiés syriens, avant un sommet des donateurs fin janvier à Koweït. Le conflit a poussé à la fuite des centaines de milliers de Syriens dont plus de 600 000 sont enregistrés auprès de l’ONU. La directrice exécutive du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies, Ertharin Cousin, est d’ailleurs arrivée hier en Turquie pour visiter aujourd’hui dans le sud-est du pays un camp de réfugiés syriens, victimes des conséquences d’une crise nécessitant de plus en plus de moyens financiers.

 

(Pour mémoire : Une situation effroyable pour les réfugiés syriens à Saïda)

 

La Turquie, qui a rompu avec le régime syrien avec lequel autrefois elle avait tissé une étroite coopération, abrite 153 000 réfugiés syriens dans 14 camps répartis dans sept provinces du sud-est du pays, a indiqué le ministre turc de l’Économie, Zafer Caglayan. 75 000 autres Syriens sont hébergés par leurs propres moyens ou chez des proches, a souligné M. Caglayan, qui a ajouté que le gouvernement turc avait jusqu’à présent déboursé 360 millions de dollars pour les réfugiés syriens.

 

(Lire aussi : Les réfugiés palestiniens venus de Yarmouk et la sécurité au camp de Beddaoui)

Vers Téhéran
Sur le plan diplomatique, le Premier ministre syrien Waël el-Halaqi est attendu aujourd’hui en Iran, son principal allié régional, a annoncé le ministère iranien des Affaires étrangères, sans donner de précisions sur la durée de cette visite et les sujets qui seront abordés.


Face à l’escalade continue de la violence, un groupe de 57 pays mené par la Suisse a demandé au Conseil de sécurité de l’ONU, profondément divisé, de saisir la Cour pénale internationale (CPI) sur les crimes commis lors des 22 mois de conflit syrien. La Syrie n’ayant pas adhéré à cette Cour, il faut une intervention du Conseil de sécurité pour qu’elle soit saisie. « Il faut enquêter sur les nombreuses accusations de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre en Syrie et poursuivre en justice les responsables, de quelque côté qu’ils soient », a indiqué dans un communiqué le porte-parole de la mission suisse à l’ONU, Adrian Sollberger. « Le meilleur moyen de garantir la justice serait de saisir la CPI de la situation en Syrie ». « La Suisse est persuadée qu’il n’y aura pas de paix durable en Syrie sans une action résolue contre l’impunité », a-t-il encore indiqué. Human Rights Watch (HRW) a d’ailleurs « appelé les autres pays, notamment les nations arabes qui ont de façon répétée exprimé leur inquiétude sur les tueries », à se joindre à cet appel. HRW a également affirmé que les troupes au sol utilisaient désormais également des bombes à sous-munitions, armes bannies par une convention internationale que Damas n’a pas ratifiée.


Dans ce contexte, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU auront une réunion sur la Syrie fin janvier, probablement en marge de la présentation d’un rapport de l’émissaire international pour la Syrie Lakhdar Brahimi, a déclaré hier le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, à l’agence Interfax. Interrogé sur le rang des participants à cette rencontre, M. Bogdanov a déclaré que Moscou était ouverte à « toute idée ». M. Bogdanov a par ailleurs indiqué que le secrétariat de l’ONU examinait différentes variantes pour envoyer des observateurs internationaux en Syrie.

Hier a été une journée particulièrement sanglante pour les enfants en Syrie : 26 d’entre eux ont péri dans les violences selon une ONG, régime et rebelles s’accusant mutuellement d’être responsables de leur décès. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) qui s’appuie sur un large réseau de militants et de médecins, douze enfants ont été tués dans la...

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