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Le conflit en Syrie ternit les fêtes de fin d'année au Liban

En sus de l'attentat d'octobre à Achrafieh et de l'interdiction des Etats du Golfe à leurs ressortissants de se rendre à Beyrouth.

Dans les "Souks de Beyrouth", la plupart des promeneurs "se baladent et n'achètent rien". AFP PHOTO/ANWAR AMRO

La guerre civile qui fait rage en Syrie voisine et l'interdiction des Etats du Golfe à leurs ressortissants de se rendre au Liban ternissent le faste des fêtes de fin d'année au pays du Cèdre, privé de juteux revenus.


Sophie Salamé, qui tient une boutique de décoration, a même envoyé des e-mails personnalisés à ses clients du Golfe pour les convaincre de venir. Mais pour elle, paradoxalement, le salut est venu de la Syrie et de ses réfugiés. Si beaucoup d'entre eux sont des familles pauvres aux abois, d'autres, bien plus fortunés, mènent, selon elle, grand train au Liban.


En revanche, "les Arabes (du Golfe) nous boycottent. Ils veulent donner une leçon au gouvernement libanais pour sa position sur le dossier syrien", estime-t-elle, faisant allusion aux appels du gouvernement, dominé par le Hezbollah et ses alliés prosyriens, à "se dissocier" de la crise syrienne pour ne pas diviser encore plus le pays.


Cette décision du Golfe, traditionnellement premier pourvoyeur de touristes au Liban, a largement affecté l'économie libanaise, souligne Violette Balaa, analyste économique.
"Officiellement, cette décision a été prise pour des raisons de sécurité, par peur de l'instabilité et des enlèvements, mais c'est en fait une décision politique qui vise à sanctionner le Liban pour ses positions sur la crise syrienne", explique-t-elle.


L'attentat d'octobre à Beyrouth, dans lequel le chef des renseignements des Forces de sécurité intérieure (FSI), le général Wissam el-Hassan, a péri, rappelant les sombres heures des attentats ciblés qui ont ensanglanté le Liban, n'a pas arrangé les choses.
Le tourisme s'est effondré, sa part dans le PIB passant de 22% à moins de 10%, selon Mme Balaa. Quant aux produits de consommation, hors produits de base, leurs ventes ont chuté de près de 60%.

 

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Joanna, qui tient une boutique de lingerie, a dû faire de gros soldes car la frivolité n'est pas au rendez vous chez ses clients, principalement libanais ou syriens cette année en l'absence de touristes.


Mais malgré les circonstances, Mme Salamé a tenu à maintenir son rendez vous avec un designer venu spécialement de Londres pour composer sa vitrine. "Ca m'a coûté une petite fortune mais je ne pouvais pas laisser passer Noël comme ça", dit-elle, soulignant que "les Libanais aiment la vie et aiment dépenser de l'argent, même dans les moments les plus durs".


Dans les "Souks de Beyrouth", un nouveau quartier commerçant de luxe, on s'est bousculé comme d'habitude mais, explique Balegh qui travaille dans une boutique de vêtements, la plupart des gens "se baladent et n'achètent rien".

 

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Autre signe de pessimisme, cette année, pour la première fois, il n'y aura aucun feu d'artifice dans ce paradis du shopping.

"Si on laisse tomber la décoration des vitrines, les feux d'artifices, la publicité, les gens vont croire que c'est fini, que Beyrouth n'est plus une destination. Or ça n'est pas le cas!", regrette Tony Salamé, qui tient une boutique de luxe.
Mais les Libanais, dont le pays est connu pour ses discothèques et ses nombreux magasins, ont "toujours un plan B", assure Sophie Salamé.


Et cette année, il semblerait que les expatriés, soient venus plus nombreux que d'habitude.
Ainsi François, 49 ans, qui travaille en Arabie saoudite est revenu passer les fêtes au Liban avec sa famille par patriotisme économique. "Avec l'argent que nous dépensons, nous pourrions aller en Europe ou en Asie, mais nous venons ici pour aider l'économie", explique-t-il.

 

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