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À La Une - Infrastructure

Urgence à Byblos : un brise-lame pour protéger le port antique

Depuis le rude hiver de 2011, une partie de la jetée qui entoure le vieux port de Byblos a été détruite. Un projet de réhabilitation attend le vote du budget nécessaire.

Un muret de blocs de béton construit pour protéger l’entrée du port sur le côté gauche.

Le port médiéval de Byblos est en danger. Durant l’hiver 2011, après la grande tempête qui s’est abattue sur le littoral libanais et qui a causé des dégâts en plusieurs endroits, le célèbre site historique n’a pas été épargné puisqu’une partie de la jetée protégeant le port a été détruite. Édifiée il y a 35 ans environ, cette jetée n’était à la base que la première partie d’un projet de construction qui n’a jamais été complété. Et pour cause : la deuxième partie du projet prévoyait une extension de cette jetée parallèle au port. Elle avait à l’époque été jugée par l’Unesco trop proche du site archéologique. Sa construction aurait entraîné le retrait de Byblos de la liste du patrimoine mondial, selon Ayoub Bareq, vice-président du conseil municipal de la ville.


Le fait que la deuxième partie du projet n’ait pas été exécutée a rendu la jetée existante vulnérable face au mouvement des vagues, qui a entraîné en 2011 sa destruction partielle, toujours selon M. Bareq. Cette jetée, qui n’a pas été consolidée à son extrémité, a perdu plusieurs mètres de longueur : un grand nombre de blocs de roche et de béton ont été dispersés à l’entrée du port par de grandes vagues. « Ces blocs gênent l’entrée au port des bateaux de pêche et de plaisance de grande taille », déplorent des pêcheurs et des propriétaires de bateaux.
La destruction d’une partie de la jetée a également été à l’origine d’autres problèmes : les vagues monumentales durant les tempêtes de l’hiver atteignent dorénavant l’intérieur du port et s’abattent sur les bateaux. Ces puissantes vagues causent des dégâts au niveau des barques et ruinent les pêcheurs. Ceux-ci sont toujours en attente des indemnités promises par l’État, surtout que les dégâts ont été répertoriés mais que le budget nécessaire n’a jamais été assuré.


Le manque de budget est en effet l’obstacle majeur auquel fait face toute avancée dans les projets de travaux. Deux projets de réhabilitation du port de Byblos et un plan de préservation ont été établis par le ministère des Travaux publics et des Transports, par la Direction générale des antiquités (DGA) et par une délégation italienne venue de Venise en 2011. Un des projets prévoit la construction d’un brise-lame à une distance du port qui serait jugée acceptable par l’Unesco, et un autre propose de compléter la jetée existante en y ouvrant une brèche transversale qui laisserait passer l’eau, afin d’éviter la stagnation dans le port.


Pas de budget, donc pas d’entretien. L’ancienne jetée, qui fait partie du site archéologique, fait les frais de cette situation. Comme la jetée a vu son extrémité s’effriter et s’effondrer en mer en raison du mouvement des vagues, il est donc de plus en plus urgent de remédier à la situation. Mais une lueur d’espoir est apparue, avec l’approbation du projet du budget national 2012 par le gouvernement. Ce budget donnera un coup de pouce à des projets tels que celui-là, d’autant que le ministère des Travaux publics et des Transports a donné son accord, et que le travail topographique a déjà été effectué. Mais le chemin risque d’être encore très long.


Est-ce trop demander que d’exiger la préservation d’un patrimoine de plus de cinq mille ans, aussi important que celui de Byblos ? On ne peut se taire face à une situation comme celle-ci, car ce serait un crime envers notre civilisation, notre histoire et nos ancêtres... en espérant raviver la conscience des responsables, qui doivent éviter le pire et préserver le patrimoine qui nous reste.

 

 

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