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À La Une - Dans les coulisses de la diplomatie

Réfugiés au Liban : la sonnette d’alarme de Charbel

Avec l’afflux de réfugiés palestiniens et syriens arrivés de Syrie, un seuil critique a été atteint, avertit le ministre de l’Intérieur.

À Marj, dans la Békaa, une organisation islamique de secours saoudienne a installé un village de tentes pour les réfugiés syriens. Photo Reuters

Il ne faudrait vraiment pas prendre le dossier des réfugiés syriens au Liban à la légère. Bien au contraire.
Tout récemment, certains chefs de parti ont insisté pour que cessent les surenchères stériles telles que celles dont ont abusé quelques ministres au cours de la dernière réunion du gouvernement. Ils ont également mis en garde contre cette rapidité à surfer sur des vagues aussi délétères que, par exemple, la fermeture des frontières ; mis en garde, aussi, contre l’absence de contrôle de ces réfugiés sur le plan sécuritaire : le flot de réfugiés est tel, le rythme quasi quotidien, qu’il est extrêmement difficile de suivre leur déplacement, notamment quand il s’agit d’agents troubles susceptibles de nuire fortement à la stabilité et la sécurité du Liban en multipliant délits ou crimes...
C’est d’ailleurs sur ce dernier point qu’insiste beaucoup en ce moment le ministre de l’Intérieur Marwan Charbel; il l’a refait encore lors de la réunion de préparation du plan sécuritaire pour les fêtes, évoquant longuement la liberté des citoyens et des touristes de se mouvoir en toute sécurité entre hôtels, restaurants, pubs, domiciles et églises... Un responsable sécuritaire s’étonne à ce sujet des critiques émises par l’un des cadres palestiniens installés au Liban, qui a regretté que les autorités libanaises, et notamment la Sûreté générale, n’aient aidé en rien les réfugiés palestiniens arrivés du camp de Yarmouk en Syrie. « M. Souheil Natour ignore-t-il à quel point la situation financière au Liban est catastrophique ? » s’est étranglé ce responsable...

 

(Lire aussi : Et si ces réfugiés étaient répartis entre l’Irak, la Jordanie et la Turquie ?...)


En un mot comme en cent, un grand nombre de ministres s’inquiètent et s’alarment fortement à chaque fois qu’est évoquée la question des réfugiés en provenance de Syrie. Et il semblerait qu’ils aient raison : alors qu’un accord autour du camp de Yarmouk a été réalisé entre le pouvoir syrien et un représentant de Lakhdar Brahimi, aucun des 2 800 réfugiés palestiniens arrivés au Liban n’est rentré, depuis, en Syrie, aucun passage du poste-frontière de Masnaa n’a été signalé hier. Ce à quoi un réfugié du camp de Beddaoui au Liban-Nord répond : « C’est encore trop tôt pour qu’ils retournent en Syrie. Pour l’instant, nous sommes relativement bien au Liban et nous attendons le retour du calme » en Syrie, a-t-il ajouté.
En attendant, la proportion des réfugiés arrivés de Syrie a atteint les 4 % de la population libanaise : ils sont désormais 185 000 (160 000 il y a une vingtaine de jours...), selon les chiffres remis au dernier Conseil des ministres. Du coup, les réfugiés arrivés de Syrie et les réfugiés palestiniens (historiques) représentent 17 % de la population libanaise – cela sans compter les autres réfugiés, notamment irakiens...
Les organismes de différente nature exhortent ainsi les ministres à écouter et entendre la sonnette d’alarme lancée par leur collègue Marwan Charbel et débattre le plus sérieusement et le plus courageusement possible le plan qui leur sera soumis le 27 décembre au cours du prochain Conseil des ministres. À débattre surtout sans surenchères et faire en sorte que le mécanisme censé naître de cette réunion soit sage et efficace, qu’il évite que recommencent les terribles erreurs et épreuves du passé, tout en prenant en compte, naturellement, le côté humain de l’affaire.

 

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Il ne faudrait vraiment pas prendre le dossier des réfugiés syriens au Liban à la légère. Bien au contraire.Tout récemment, certains chefs de parti ont insisté pour que cessent les surenchères stériles telles que celles dont ont abusé quelques ministres au cours de la dernière réunion du gouvernement. Ils ont également mis en garde contre cette rapidité à surfer sur des vagues...

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