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À La Une - Investigation

L’ONU dénonce, à partir de Beyrouth, les violations graves des droits des enfants en Syrie

La représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies pour les enfants et les conflits armés, Leila Zerrougui, a effectué une visite éclair au Liban après un séjour en Syrie.

Des centaines d’enfants syriens ont été tués du fait des bombardements auxquels se livrent les forces pro-Assad.

Représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU pour les enfants et les conflits armés, Leila Zerrougui a effectué récemment un bref séjour en Syrie, afin de se rendre compte sur place de la tragédie vécue par la population syrienne, plus particulièrement en ce qui concerne les violations des droits des enfants. La responsable onusienne devrait effectuer prochainement une mission au Liban dans le but d’inspecter les centres de réfugiés syriens dans les différentes régions libanaises afin d’évaluer les besoins des déplacés et d’établir le bilan de l’action du gouvernement libanais sur ce plan.


Dans le cadre de sa mission actuelle, Mme Zerrougui a effectué une visite de trois jours en Syrie. De passage à Beyrouth, elle a accordé une interview à L’Orient-Le Jour, soulignant qu’un mécanisme de surveillance (MRM) sera désormais mis en place en Syrie pour rendre compte de la situation des enfants qui sont victimes du conflit.


Au cours de l’année 2012, le rapport annuel sur la situation des enfants dans les pays en guerre a mis en exergue les graves violations commises en matière de protection de l’enfance en Syrie. Ces violations portent sur six points importants : le massacre et la mutilation d’enfants, le recrutement d’enfants soldats, la violence sexuelle contre les enfants, l’enlèvement d’enfants, les attaques contre les écoles et les hôpitaux, et le fait d’empêcher l’accès des enfants à l’aide humanitaire.

 

(Reportage : Dans le centre de Damas, « la ligne de front se rapproche »)

 
Au cours de l’année écoulée donc, la Syrie a figuré sur la liste des pays violant les droits des enfants. Les parties impliquées sont l’armée syrienne, les services de renseignements et la milice des chabbiha, proche du pouvoir, ainsi que l’Armée syrienne libre, explique Mme Zerrougui, notant que sur sa liste figurent treize pays en situation de guerre et 52 parties responsables de graves violations contre les enfants.


La responsable onusienne s’est rendue à Damas, inspectant notamment des hôpitaux, des écoles et des centres d’accueil de réfugiés. Elle a également effectué une tournée auprès des responsables et s’est entretenue aussi avec des proches de l’Armée syrienne libre.


Mme Zerrougui a voulu mettre l’accent lors de ses entretiens sur le rapport des Nations unies au sujet des violations des droits des enfants en Syrie, inciter les responsables à changer les choses et les informer qu’il y aura des mécanismes de surveillance qui seront mis en place.
« Toutes les audiences que j’avais demandées avec les officiels m’ont été accordées, sauf celle avec le président, Bachar el-Assad. Je me suis entretenue avec le chef des services de renseignements syriens Ali Mamlouk. Il m’a dit qu’il n’était pas au courant de ces violations et qu’il allait suivre le dossier », a-t-elle indiqué en réponse à une question.


À la question de savoir comment le gouvernement syrien a réagi aux accusations et si le travail de surveillance sera effectué plus tard, Mme Zerrougui a souligné que le message est passé et que l’ONU mettra en place des mécanismes de surveillance (MRM) comme cela se passe dans d’autres pays. Le travail est effectué dans ce cadre avec des partenaires présents sur le terrain, notamment l’Unicef et d’autres agences onusiennes, des commissions indépendantes des droits de l’homme ainsi que des ONG locales et internationales.

 

(Lire aussi : Exode massif vers le Liban de Palestiniens du camp de Yarmouk, en Syrie)


Se penchant sur les souffrances dont elle a été elle-même témoin lors de sa visite en Syrie, elle a noté que lors des conflits armés c’est toujours la tranche la plus pauvre de la population qui souffre le plus, surtout quand certaines denrées manquent. C’est notamment le cas du fuel et cela est très difficile à l’approche de l’hiver, a-t-elle souligné.
Actuellement en Syrie, certaines écoles qui avaient été utilisées comme bases militaires par des soldats ont repris leur travail normal. Mais comme des établissements scolaires ont été détruits et comme la Syrie compte cinq millions d’élèves, des cours sont donnés en deux tranches horaires, le matin et dans l’après-midi, et cela pour que le plus grand nombre d’enfants profitent, a-t-elle ajouté.


Dans les camps de refugiés palestiniens, l’Unrwa ne peut plus assurer aux enfants comme aux adultes qu’un repas par jour. Auparavant, l’organisation onusienne leur servait trois repas au quotidien, a-t-elle poursuivi.


Le rapport annuel publié par le secrétaire général de l’ONU sur les enfants et les conflits armés et qui est soumis au Conseil de sécurité met en cause l’armée syrienne, les services de renseignements syriens et la milice des chabbiha proche du pouvoir. Le texte rapporte dans ce cadre que des enfants ont été emprisonnés, battus notamment à l’aide de câbles électriques et torturés par des électrochocs ciblant leurs organes génitaux. Le rapport souligne qu’au moins un enfant est mort sous la torture et que les forces armées syriennes ont utilisé les enfants comme des boucliers humains, alors que des mineurs portant des armes ont été vus en compagnie de membres de l’Armée syrienne libre et d’autres factions de l’opposition syrienne.

Représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU pour les enfants et les conflits armés, Leila Zerrougui a effectué récemment un bref séjour en Syrie, afin de se rendre compte sur place de la tragédie vécue par la population syrienne, plus particulièrement en ce qui concerne les violations des droits des enfants. La responsable onusienne devrait effectuer prochainement une...

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