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À La Une - Liban

Beyrouth-Damas : échange de bons procédés judiciaires

Interpol estime que les documents émis par Damas « sont sans valeur ».

La Syrie aurait émis un mandat d'arrêt contre l'ancien Premier ministre libanais, Saad Hariri.

La justice syrienne a émis deux mandats d’arrêt contre le chef du courant du Futur Saad Hariri et le député Okab Sakr, que Damas et ses alliés libanais accusent d’envoyer des armes à la rébellion en Syrie secouée par un conflit armé.
« Le procureur général à Damas a émis des mandats d’arrêt contre Saad Hariri et le député Okab Sakr », membre du parti de M. Hariri, hostile au régime syrien de Bachar el-Assad, a indiqué l’agence officielle SANA sans plus de précisions. SANA a aussi révélé que la justice syrienne avait émis un autre mandat d’arrêt contre Louaï Mokdad, un représentant de l’Armée syrienne libre (ASL, rebelles), l’un des interlocuteurs de Okab Sakr dans les enregistrements qui avaient créé la polémique au Liban.


L’ambassadeur de Syrie Ali Abdel Karim Ali a confirmé, à partir du palais Bustros, l’émission de ces mandats, précisant avoir chargé « le grand avocat Rachad Salamé (ancien Kataëb) » de porter plainte contre MM. Hariri, Sakr et Mokdad devant les tribunaux libanais. L’avocat a précisé dans un communiqué que cette plainte est simplement envisagée pour l’instant. « Aucune plainte n’a encore été déposée », a-t-il précisé.

Des mandats sans notification
Une source judiciaire a effectivement confié à L’Orient-Le Jour que le parquet libanais n’a reçu aucune notification des mandats syriens.
Plus encore, Interpol à Lyon aurait informé Interpol-Liban que ces mandats ne possèdent aucune valeur en termes juridiques. Ces mandats semblent avoir été émis à travers le Conseil des ministres arabes de l’Intérieur, à partir du bureau de la délégation syrienne, vers le bureau libanais, selon une source d’Interpol citée par l’agence al-Markaziya.
L’un des éléments qui entache la légalité de ces mandats est la suspension du statut de membre de la Syrie au sein de la Ligue arabe depuis le 12 novembre 2011, ce qui signifie que ses décisions le sont tout autant dans les rapports de Damas avec les États membres de la Ligue.


Rappelons que les médias libanais proches du régime Assad avaient publié des enregistrements de conversations entre le député Sakr et des opposants syriens lui réclamant des armes. M. Sakr avait riposté en accusant ses détracteurs d’avoir manipulé les enregistrements. Il a reproduit des enregistrements, selon lui non coupés ni montés, dans lesquels il rejetait les demandes des opposants et affirmait que les aides de M. Hariri au peuple syrien se limitaient au volet humanitaire.

Mandats d’amener dans l’affaire Samaha
L’émission des mandats d’arrêt syriens semble avoir eu un effet catalyseur dans la procédure judiciaire sur l’affaire de l’ancien ministre Michel Samaha. Le premier juge d’instruction militaire, Riad Abou Ghida, a décidé hier de donner suite sans plus tarder à la lecture du dossier donnée par le commissaire du gouvernement, le juge Sakr Sakr. Le juge Abou Ghida a ainsi décidé de convoquer le 14 janvier le chef des services de renseignements syriens Ali Mamlouk ainsi que le directeur de son bureau, le colonel Adnane, auxquels les assignations respectives seront transmises par le biais du premier juge d’instruction militaire à Damas, selon une source judiciaire à Beyrouth.


En revanche, la conseillère de M. Assad, Bouthaïna Chaabane, ne sera pas convoquée « à l’étape actuelle » à témoigner dans l’enquête sur Michel Samaha, accusé d’avoir préparé avec les deux hauts officiers syriens des attentats au Akkar.

 

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