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À La Une - Conférence

"Toute la région risque de s'embraser", avertit Mikati

Le discours du Premier ministre libanais à l'ouverture de la WPC à Cannes a été lu par le nouvel ambassadeur du Liban à Berlin.

Une photo d'archives du Premier ministre libanais Nagib Mikati. AFP

La cinquième conférence internationale sur la gouvernance mondiale, ou World Policy Conference (WPC), a entamé ses travaux hier à l'hôtel Martinez de Cannes en présence d'un large éventail de dirigeants et de hauts responsables politiques, d'ambassadeurs, de chefs d'entreprises, d'experts et de professeurs universitaires. La World Policy Conference est une réunion internationale annuelle conçue comme un lieu de réflexion de haut niveau en vue d'améliorer la gouvernance mondiale dans les différents domaines. Elle a été lancée à l'initiative de l'Institut français des relations internationales (IFRI), et plus particulièrement de son président Thierry de Montbrial.

 

La séance inaugurale de la conférence de Cannes a été marquée par un discours du président de Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara, et par la lecture des allocutions politiques du président François Hollande, du Prince Albert II de Monaco, du Premier ministre Nagib Mikati et du président du Conseil européen, Herman van Rompuy, qui n'ont pu assister à l'ouverture des travaux. M. Mikati, notamment, était présent à Monaco et s'apprêtait à se rendre à Cannes pour participer à la conférence, mais il a été contraint de rentrer à Beyrouth en raison de la situation à Tripoli.

 

Dans son discours, dont le texte a été lu par Thierry de Montbrial, le président François Hollande a évoqué succinctement les principaux thèmes de cette cinquième édition de la WPC (la gouvernance économique internationale, l'avenir de l'UE, l'avenir du Moyen-Orient et la situation en Afrique), soulignant notamment que les réponses aux défis qui se posent au monde dans le contexte présent ne peuvent être que collectives. Concernant le MO, le président Hollande a une nouvelle fois vivement condamné "le régime syrien sanguinaire qui assassine son propre peuple", affirmant que "seul le départ de Bachar el-Assad permettra de mettre un terme à cette tragédie" syrienne. Il a d'autre part appelé à nouveau l'Iran à "abandonner ses ambitions nucléaires". Abordant la situation en Afrique, il a souligné que la présence au Nord du Mali de "groupes mus par des idéologies extrémistes, constitue un défi pour la conscience internationale".

 

De son côté, le président ivoirien a dressé un tableau de l'évolution politique et économique de l'Afrique, mettant l'accent sur le fort taux de croissance enregistré depuis plus d'une décennie dans les principaux pays africains, ce qui a eu pour conséquence une augmentation substantielle des investissements étrangers dans le continent africain. Le président Ouattara a

 

relevé sur ce plan que la Chine est en train de dépasser les Etats-Unis en termes d'échanges commerciaux avec les pays africains.

 

Le discours du Premier ministre Nagib Mikati a été lu par le nouvel ambassadeur du Liban à Berlin, Moustapha Adib. Le chef du gouvernement a notamment tiré la sonnette d'alarme concernant la situation présente au Moyen-Orient, soulignant notamment que "les périodes de grands changements sont aussi les périodes d'importants conflits". "Malheureusement, les bruits de bottes se font insistants, mais dans notre région cette fois-ci, a relevé M. Mikati. La poudrière du Moyen-Orient a pris la place de la poudrière des Balkans du début du vingtième siècle. A cet égard, les chiffres de l'Indice global de militarisation sont alarmants : parmi les dix pays ayant le plus fort taux de militarisation au monde, six se trouvent au Proche-Orient".

 

Et M. Mikati d'ajouter : "Nous ne voilons pas la face, la tension a atteint un seuil critique et il suffirait d'une étincelle pour que toute l'aire géopolitique Asir de l'Ouest - Moyen Orient s'embrase dans un incendie qui n'épargnerait probablement pas l'Europe (...). Il est de l'intérêt de l'Occident que prévale la stabilité dans cette région car, à l'heure des nouvelles technologies, l'effet papillon de Lorentz prend tout son sens. Le battement d'une aile de papillon à Téhéran ou au Caire risque de déclencher une tornade en Asie ou en Afrique".

 

Dans un tel contexte, M. Mikati a souligné que dans le but de "préserver les acquis des révoltes dans le monde arabe, pour éviter que les sociétés civiles ne sombrent dans l'intégrisme et l'extrémisme, et pour les conduire, plutôt, à s'engager sur le chemin de la bonne gouvernance, il faudra mettre rapidement en place un plan visant à augmenter le niveau d'éducation et à créer des emplois" (...). "En effet, une société éduquée et qui crée des emplois pour ses citoyens est une société tolérante ; c'est le meilleur remède contre l'extrémisme", a affirmé M. Mikati.

 

Quant au président et fondateur de la WPC, Thierry de Montbrial, il a souligné que la gouvernance mondiale repose sur des institutions telles que les Nations-Unies, la Ligue arabe ou le Fonds monétaire international, mais elle nécessite aussi, pour la développer, la mise en place d'une société civile mondiale, qui prendrait la forme de "think tank", dont la World Policy Conference est l'une des expressions. M. de Montbrial a mis l'accent dans ce cadre sur l'importance de la communication direct entre les leaders mondiaux, soulignant, à titre d'exemple, que le président Bachar el-Assad était "prisonnier d'un appareil qui vivait en vase clos".

 

Les travaux de cette cinquième édition de la WPC se poursuivront aujourd'hui, dimanche, la séance de clôture et de synthèse devant avoir lieu demain, lundi.

La cinquième conférence internationale sur la gouvernance mondiale, ou World Policy Conference (WPC), a entamé ses travaux hier à l'hôtel Martinez de Cannes en présence d'un large éventail de dirigeants et de hauts responsables politiques, d'ambassadeurs, de chefs d'entreprises, d'experts et de professeurs universitaires. La World Policy Conference est une réunion internationale annuelle...

commentaires (5)

Pauvre Liban dans toute cette salade . Antoine Sabbagha

Sabbagha Antoine

10 h 35, le 09 décembre 2012

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Commentaires (5)

  • Pauvre Liban dans toute cette salade . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    10 h 35, le 09 décembre 2012

  • CORRECTION ! Merci : ".... Ne vous tracassez pas trop, "nagîîîb" LE Big Mik...."

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    06 h 09, le 09 décembre 2012

  • Et que faites-vous pour immuniser le Liban ? Vite... sans plus de retard... un gouvernement d'Union Nationale... ou un gouvernement Neutre ( s'il existe UN SEUL NEUTRE dans le Pays ) !

    SAKR LEBNAN

    05 h 13, le 09 décembre 2012

  • Dans l'énumération du délégué hollande sur ce qui ne va pas dans le monde, il oublie et on le comprend car il n'a pas reçu l'ordre de le dire, de parler de la colonisation du pays raciste comme étant un facteur de déstabilisation mondiale.Lui qui mène son pays dans un P.I.Bas sans précédent.Ouattara voit juste quand il dit que la Chine a déjà supplanté les occidentaux avec les us en tête dans le commerce avec l'Afrique. Et notre nouvel homme fort du Liban nouveau, le PM Mikati ne pourra pas être accusé de n'avoir pas avertit le planète du danger que représente les extrêmismes, quand on sait qui les financent et là où ils se trouvent.

    Jaber Kamel

    05 h 12, le 09 décembre 2012

  • Ne vous tracassez pas trop, Big Mik, pour le riiisque de "tornaaade" en Asie et en Afrique.... c'est trop loin d’Ici. Préoccupez-vous plutôt du battement d'aile de papillon à Damas, qui lui par contre ébranlera les bases mêmes du fondement du hézébbbllàh, de l'Iran.... et comme de bien entendu de votre "gouvernement?" ! Yâ hassértéhhh.

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    04 h 39, le 09 décembre 2012

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