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Syrie : les « mariées de la paix »

Il aura fallu beaucoup de courage à Rima Dali, Roua Jaafar, Kinda Zaour et Loubna Zaour pour porter une longue robe blanche de mariée et marcher le long du souk Medhat Bacha, au cœur de Damas. Il leur a certainement fallu une sacrée dose de sang-froid en plus pour s’arrêter au milieu du souk populaire et brandir trois banderoles couleur rouge sang, appelant à la fin des tueries en Syrie.

Les quatre jeunes Syriennes, surnommées désormais les « mariées de la paix », ont été arrêtées par les forces de sécurité de Damas quelques minutes après leur acte pacifique. C’était le 21 novembre dernier.
Sur les pancartes qu’elles ont brandies, trois messages distincts : « La Syrie pour tous » ;
« La société civile appelle à la fin de toutes les opérations militaires en Syrie » ; « Nous sommes tous fatigués, nous voulons une autre solution... »
Et sous ces messages, une même signature : « 100 % syrien ».

Sur l’une des vidéos de l’incident, diffusée sur YouTube, nous apercevons les quatre femmes marcher dans le souk Medhat Bacha, brandissant leurs banderoles sous les youyous et les applaudissements des passants.

 


Une autre vidéo, également diffusée sur YouTube, les montre au moment de leur arrestation. Un homme en uniforme militaire s’approche des « mariées » et confisque leurs banderoles, avant de les emmener vers un lieu inconnu.

 


Aujourd’hui, deux semaines après leur arrestation, l’incertitude entoure encore leur sort.
L’une des « mariées », Rima Dali, une alaouite de 32 ans originaire de Lattaquié, s’est déjà fait connaître le 8 avril dernier. Elle avait été arrêtée par les forces de sécurité à Damas pour avoir brandi devant le Parlement une pancarte rouge sur laquelle est écrit : « Arrêtez les tueries. Nous voulons construire une Syrie pour tous les Syriens. » Elle a été relâchée 48 heures plus tard.
Sur la vidéo de l’incident, Rima apparaît habillée en rouge, le visage peint en blanc, debout, au milieu du trafic. Elle a été longuement applaudie par plusieurs passants, notamment des femmes, qui se sont arrêtés pour l’encourager ou la photographier. Son acte courageux lui a valu d’être citée parmi le top 20 des plus grands penseurs mondiaux de l’hebdomadaire américain Foreign Policy.

Une autre « mariée » au sort incertain est Roua Jaafar, jeune artiste diplômée de l’Ecole des beaux-arts à Damas. Née le 6 janvier 1989, Roua, originaire de la ville de Salmiyeh (centre), enseignait le dessin aux enfants aux besoins spécifiques, selon la page Facebook du groupe « Femmes syriennes en faveur de la révolution ».
Les autres « mariées », Kinda et Loubna Zaour, sont deux sœurs originaires de la région druze de Soueida. Sur une page qui leur est dédiée sur Facebook, elles sont présentées comme étant des « activistes pacifistes de la société civile syrienne ».

 



L’histoire des quatre jeunes femmes a suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux, où nombre d’internautes femmes ont publié des photos d’elles-mêmes habillées en robe de mariée et brandissant des pancartes rouges, appelant à la libération des activistes.

 


À Boston, une flashmob a même été organisée en soutien aux « mariées de la paix ».

Selon le groupe « Freedom Days », qui prône la non-violence en Syrie, « la résistance pacifique est devenue un concept controversé » dans ce pays. « En raison du nombre croissant de civils massacrés par les forces du régime depuis mars 2011, plusieurs Syriens pensent que la résistance armée est nécessaire pour l’autodéfense, écrivent les activistes sur Facebook. Avec l’exemple des “mariées de la paix”, nous pensons qu’il existe une autre forme de résistance plus éthique et plus pacifiste pour renverser le régime. » « Mais pour y arriver, précisent-ils, cette résistance doit être répandue, organisée et persistante... »

Il aura fallu beaucoup de courage à Rima Dali, Roua Jaafar, Kinda Zaour et Loubna Zaour pour porter une longue robe blanche de mariée et marcher le long du souk Medhat Bacha, au cœur de Damas. Il leur a certainement fallu une sacrée dose de sang-froid en plus pour s’arrêter au milieu du souk populaire et brandir trois banderoles couleur rouge sang, appelant à la fin des tueries en...

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