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À La Une - Liban

Affaire Okab Sakr : la justice entre en scène

Polémique après la diffusion d’enregistrements du député de l'opposition libanaise discutant armes avec des rebelles syriens.

Le député libanais Okab Sakr. Photo d'archives/AFP

Dans le cadre de l'affaire des enregistrements téléphoniques dans lesquels le député Okab Sakr évoque des livraisons d'armes aux rebelles syriens, le juge Hatem Madi a demandé mardi au bureau chargé des investigations d'examiner les fichiers révélés par le quotidien al-Akhbar afin que la justice agisse conformément à la loi, rapporte l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).

 

La semaine dernière, al-Akhbar, quotidien libanais proche du 8 Mars, a révélé la teneur de plusieurs enregistrements dans lesquels le député Okab Sakr parle avec un commandant rebelle qui lui réclame des armes, avec un marchand d'armes non identifié et avec un responsable rebelle chargé de la distribution des armes.  

 

Dans l'enregistrement publié jeudi, Okab Sakr parle avec un commandant rebelle de la province d'Alep (nord de la Syrie) qui lui demande d'urgence des armes : "Que Dieu te protège. Tu dois nous aider. Je ne sais pas quoi te dire mais ce qui est sûr c'est qu'après Dieu, il n'y a que toi".

 

Dans le second enregistrement rendu public vendredi, le député insiste auprès d'un marchand d'armes non identifié : "Nous avons besoin d'armes automatiques, de munitions pour (les mitrailleuses russes) PKC, de roquettes anti-char, de bombes et d'armes de qualité pour Alep, sa province et la province d'Idleb. Nous devons répondre à cette demande le plus tôt possible".

 

Dans un troisième enregistrement rendu public vendredi, le député parle avec un responsable rebelle chargé de la distribution des armes dans le centre de la Syrie : "Je vais donner les directives aux gars pour augmenter au maximum les quantités d'armes".

 

Dans la dernière conversation publiée samedi, le député dit à son interlocuteur Louaï Moqdad, qui selon le journal est un porte-parole de l'Armée syrienne libre (ASL) et un ami personnel du parlementaire: "Ca rend fou le président Hariri, il veut que la victoire aboutisse, il n'arrive plus à dormir. Il suit la situation heure par heure, minute par minute, seconde par seconde. Il veut que le combat aboutisse. Il n'y a pas de place pour un échec".

 

Lundi, le député chiite du Bloc du Futur a authentifié les enregistrements, tout en dédouanant l'ancien Premier ministre Saad Hariri.

"Oui c'est ma voix et ce sont mes mots. Je n'ai pas l'habitude de nier ma voix et ma parole, et je n'ai pas honte de ce que j'ai fait et de ce que je suis en train de faire (...) Ce que je fais représente ma profonde conviction et correspond aux intérêts du Liban. Je suis personnellement responsable de tout ce que je fais", a-t-il déclaré dans un entretien au quotidien panarabe Asharq al-Awsat. 

 

Récemment, M. Sakr avait toutefois fermement démenti dans un entretien à la Future TV armer l’opposition syrienne, demandant que ses détracteurs le "poursuivent en justice s’ils ont des preuves sur son implication dans ce dossier".

Interrogé sur le rôle de Saad Hariri dans cette affaire, le député chiite a indiqué que le chef du Courant du Futur lui avait demandé d’offrir au peuple syrien toute l'aide humanitaire, politique et médiatique nécessaire. "La campagne qui me vise actuellement a pour but de porter atteinte à ce rôle", a-t-il dit.

 

Commentant l'affaire, le député du Futur Ahmad Fatfat a déclaré mardi que Okab Sakr a agi à titre personnel et ne répondait à aucune consigne du parti ou de Saad Hariri. "Sakr est sous la loi, comme toute autre personne", a ajouté M. Fatfat dans une déclaration à la chaîne al-Jadeed.

 

De son côté, l’ancien Premier ministre libanais Saad Hariri a rencontré mardi à Riyad en Arabie Saoudite une délégation de la nouvelle Coalition de l'opposition syrienne, dirigée par son président Ahmad Moaz Al-Khatib. Lors de cette rencontre, qui a eu lieu dans la résidence du chef du Courant du Futur dans la capitale saoudienne, M. Hariri a affirmé que son parti "ne cessera pas de soutenir la révolution syrienne en dépit des défis, aussi énormes soient-ils".

 

 

Les opposants de Saad Hariri ne croient pas que le député Sakr ait agi de son propre chef.

Si le Hezbollah, le plus puissant allié de Damas au Liban, a refusé de réagir publiquement, sa chaîne al-Manar a déclaré jeudi dans son journal télévisé que ces enregistrements confirmaient "sans ambiguïté l'implication du parti du Futur (dans la livraison d'armes aux rebelles) car Sakr est l'homme le plus proche de Hariri, il est son bras droit".

 

Peu avant le début du Conseil des ministres mardi, le ministre de la Santé Ali Hassan Khalil (Amal) a indiqué que l'affaire Okab Sakr sera discutée. Une possible levée de l'immunité parlementaire du député ne sera toutefois pas évoquée, a précisé le ministre, puisqu'elle ne relève pas des prérogatives du président du Parlement Nabih Berry mais de la justice.

 

Mardi soir, Michel Aoun a demandé "une action en justice" contre Okab Sakr.

 

Le Premier ministre libanais Nagib Mikati exprime fréquemment "l’attachement du Liban à la politique de distanciation face au conflit syrien". Aujourd'hui, il a de nouveau lancé un appel à ne pas interférer dans la crise syrienne, estimant qu'il s'agit là du "seul moyen de protéger le Liban".

 

 

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commentaires (11)

Il est évident, maintenant que l’on sait que le HEZBOLLAH aide par tous les moyens le régime baasiste et participe avec armes et miliciens aux combats contre les Syriens révolutionnaires aux côtés des chabihas de Assad, que le Liban doit faire ce qu’il faut avec ce parti de Dieu qui roule pour les Iraniens. Et surtout avec son secrétaire, hassan nasrallah. Il faudra être très dur en les condamnant !! Si ce n’était pas le cas, et très vite, en plus des outrages que nous ferons subir a notre beau pays en recherche de liberté, les Révolutionnaires Syriens auront droit alors d’essayer aussi de trouver des armes de n’importe quelle façon pour pouvoir se défendre. Car ceci concerne la vie de Syriens courageux en lutte à mort contre ce régime alaouite dictatorial……………. !!!

Fawzi ASSAF

08 h 26, le 05 décembre 2012

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Commentaires (11)

  • Il est évident, maintenant que l’on sait que le HEZBOLLAH aide par tous les moyens le régime baasiste et participe avec armes et miliciens aux combats contre les Syriens révolutionnaires aux côtés des chabihas de Assad, que le Liban doit faire ce qu’il faut avec ce parti de Dieu qui roule pour les Iraniens. Et surtout avec son secrétaire, hassan nasrallah. Il faudra être très dur en les condamnant !! Si ce n’était pas le cas, et très vite, en plus des outrages que nous ferons subir a notre beau pays en recherche de liberté, les Révolutionnaires Syriens auront droit alors d’essayer aussi de trouver des armes de n’importe quelle façon pour pouvoir se défendre. Car ceci concerne la vie de Syriens courageux en lutte à mort contre ce régime alaouite dictatorial……………. !!!

    Fawzi ASSAF

    08 h 26, le 05 décembre 2012

  • Avant tout, cette affaire de très grande AMPLEUR a éclaté en date du 30/11 dernier...Enfin bon, vu qu'il n' ya plus de doute sur la véridicité des enregistrements, notre pays doit le nécessaire avec ce Libanais et de surcroit parlementaire hélas, avec son patron, saad hariri et le parti auquel ils appartiennent. La peine doit être exemplaire!!! Si nous ne le faisons pas, et très rapidement, outre aux dégâts que nous causerons a notre démocratie rampante, nous donnerons le droit aux Syriens de faire justice par eux-mêmes. Là ils s'agit de la mort de centaines ou de milliers de personnes d'un autre pays ami voire frère et voisin.

    Ali Farhat

    16 h 38, le 04 décembre 2012

  • Et pourquoi Sakr se doit il d'etre juge alors que le Hezbollah se permet de participer aux massacres qui ont lieu sans que personne n'ai a redire? Certe il serait plutot preferrable d'eviter de se meler d'un conflit qui ne nous regarde pas, mais peut on en vouloir a Sakr de vouloir rendre la pareille a un regime qui pendant plus de 30 ans a transforme notre vie en un enfer? Le 14 Mars n'a pas de probleme dans ce conflit qui tot ou tard finira par la vistoire du peuple contre le regime, mais O combiern est il important pour l'Iran et le Hezbollah de le maintenir en place? Qu'elles sont les enjeux qui leurs pesent pour vouloir tant le garder? La peur de tout perdre les faits ils peter les plombs? A voir le general et ses patrons se demener pour le dialogue et faire un cas de Okab, il semble que c'est du GROS!!! Wait & see!!! La fin de notre cavaire est proche!

    Pierre Hadjigeorgiou

    10 h 06, le 04 décembre 2012

  • La « justice » S'EST RÉVEILLÉE................... !

    ANATOLE VASILIS

    09 h 54, le 04 décembre 2012

  • Excusez, c'est parti tout seul, je continue : Ou quand certains médias prennent les gens pour dupes...

    SAKR LEBNAN

    08 h 52, le 04 décembre 2012

  • Ici, ce ne sont pas les Israéliens qui ont semé ??? une seconde ligne ??? dans le téléphone de Oukab Sakr...

    SAKR LEBNAN

    08 h 51, le 04 décembre 2012

  • La justice s'ébranle pour ce qui, en 24 heures, commence à être appelé "l'affaire Okab Sakr". En effet c'est le journal du Hezbollah al-Akhbar, "modèle d'objectivité" dans la presse, qui révèle cette affaire, et tout ce qui touche au Hezbollah fait trembler le gouvernement fantoche et la justice. La justice n'ose même prononcer le nom d'un haut responsable du Hezbollah. La justice n'ose pas dire que le Hezbollah fournit au régime syrien non seulement des armes, mais des jihadistes qui, sous l'ordre des mollahs d'Iran, vont en Syrie tuer des hommes, des femmes et ds enfants syriens. La justice et le ministre de la Justice n'osent même pas prononcer le nom du responsable du Hezbollah, Mahmoud Hayek, apparemment impliqué dans la tentative d'assassinat du député Boutros Harb à Badaro. La justice n'ose même pas demander au Hezbollah qu'il permette la présentation à l'enquête de ce monsieur des "achraf en-nas". Tout cela fait honte aux citoyens décents du Liban. Notre justice est ainsi en train de participer, elle aussi, à la discrimination des citoyens et à la provocation de la frustration et de la révolte, particulièrement dans les milieux radicaux sunnites. La justice veut-elle, elle aussi, la discorde sunnito-chiite dans ce pays ?

    Halim Abou Chacra

    08 h 12, le 04 décembre 2012

  • Quand on n' a pas froid aux yeux on ne craint ni justice ni droit . Okab Sakr au nom de sa confession se sent protégé. Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    07 h 19, le 04 décembre 2012

  • la quoi?

    GEDEON Christian

    06 h 47, le 04 décembre 2012

  • "Un député de l'opposition libanaise discutant armes avec des « rebelles?! » syriens, avec un commandant « rebelle!? » qui lui réclame des armes, avec un marchand d'armes non identifié et avec un responsable « rebelle?! » chargé de la distribution des armes.". Oui, Et Alors ! Le Hézébbbllàh faisait de même avec les Baassyriens ; kifkif, idem et vice versa….

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    06 h 40, le 04 décembre 2012

  • Ah la grosse affaire! Alors comme ca au Liban on peut fournir aux syriens de la main d'oeuvre (combattants Hezbollah et co) sans que notre "justice" s'en émeuve outre-mesure mais fournir des armes alors la c'est le grand tralala? Et en parlant de Okab Sakr lareitt on avait plus d'hommes de ce calibre au Liban, qui font passer leur convictions personnelles et ideologie avant leur confession et leur religion. Y en a pas des masses comme ca chez nous, eh! Surtout chez nos freres au Sud brainwashed day in day out par leurs leaders! Que notre "justice" lui foute la paix a M. Sakr et plutot nous eclaire a propos de l'ou on en est avec le sieur Samaha qui lui voulait tout simplement commencer une guerre civile au Liban, rien de moins!! Par comparaison bassita de fournir qq. malheureuses armes a ces rebelles.

    Fady Challita

    06 h 19, le 04 décembre 2012

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