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À La Une - Liban - Conférence

Les ressources offshore au Liban potentiellement colossales

Le Sommet international du pétrole et du gaz au Liban a ouvert ses portes hier.

La première édition du Sommet international du pétrole et du gaz au Liban (Lebanon International Oil and Gas Summit ou LIOG), conjointement organisée par les sociétés événementielles Global Events Partners (Grande-Bretagne) et Planners and Partners SAL (Liban), a été inaugurée hier à l’hôtel Phoenicia, à Beyrouth.


Cet événement, qui vise à constituer une plate-forme de rassemblement, a réuni plus de 250 participants issus des secteurs public et privé libanais et étrangers. Une centaine de compagnies locales et internationales en provenance d’une quarantaine de pays étaient représentées, dont un certain nombre de grandes multinationales pétrolières.
Les principaux orateurs au cours de la cérémonie d’ouverture du Sommet étaient la chef de la Délégation de l’Union européenne (UE) au Liban, l’ambassadrice Angelina Eichhorst, le directeur des services chypriotes de l’énergie, Solon Kassinis, le représentant du ministre de l’Énergie et des Ressources hydrauliques Gebran Bassil, César Abi Khalil, ainsi que le ministre des Finances, Mohammad Safadi.


À cette occasion, les deux responsables européens ont mis l’accent sur l’importance présumée des ressources en gaz et en pétrole au large des côtes libanaises et des bénéfices que pourrait en tirer le pays du Cèdre, par exemple, sur le plan de l’exportation : « L’UE est de plus en plus dépendante du gaz naturel ; cette dépendance vis-à-vis des importations pourrait ainsi représenter autour de 75 % de sa consommation d’ici à 2020 », a relevé Mme Eichhorst. Établissant un parallèle entre Chypre, qui a également découvert des gisements potentiellement très importants, et le Liban, M. Kassinis a, quant à lui, dressé un tableau des opportunités de coopération bilatérale et appelé le gouvernement libanais à trouver une solution au problème épineux de la délimitation de son espace maritime, la zone économique exclusive (ZEE), un processus compliqué par un litige frontalier avec Israël, qui revendique aussi une part du gâteau pétrolier maritime.


Sur le plan du ministère de l’Énergie, M. Abi Khalil a fait le point sur les progrès enregistrés par le Liban en ce qui concerne ses richesses côtières, revenant notamment sur la récente création de la commission du secteur pétrolier et le bon déroulement des prospections en 2D et 3D, et dont le résultat est plus que prometteur. Il est par contre resté assez vague au sujet des dispositions légales sur les ressources off-shore, indiquant qu’elles seraient « bientôt » soumises au Parlement. Pour sa part, le ministre Safadi a établi un bilan des avancées sur le plan financier, évoquant les principaux projets étudiés comme le partage des profits générés par l’exploitation du gisement, l’exemption fiscale des compagnies exploitantes ou encore le cadre légal requis.

Des indices clairs de présence d’hydrocarbures
La cérémonie d’ouverture a été suivie par une série de sessions, qui se poursuivront aujourd’hui. Une présentation spéciale a d’abord été effectuée par l’ingénieur géologue Fadi Nader, qui a notamment collaboré avec le ministère de l’Énergie, l’expert légal Ali Berro, qui a participé à l’élaboration du projet de loi sur les ressources off-shore, ainsi que deux représentants des firmes Spectrum et PGS, qui ont toutes deux collaboré avec le ministère de l’Énergie sur le plan de la prospection en 2D et 3D. Leurs conclusions ? Tout porte à croire que les richesses côtières du Liban (et du nord-est du bassin méditerranéen en général) sont significatives. En effet, le Liban est situé en plein milieu d’une ceinture riche en hydrocarbures (ressources énergétiques ?) s’étendant en diagonale du nord-est au sud-ouest de la région du Levant ; or des gisements ont été découverts de part et d’autre de cette ceinture (la « Palmyride Trough » en anglais). D’autre part, un examen approfondi de l’aspect des strates sous-marines montre sans équivoque un bouleversement au niveau de la zone Oceanus, un indicateur de présence d’hydrocarbures. D’autres indices, comme la présence d’asphalte découvert à Chekka, ou les résultats des échantillons prélevés sur terre et en mer viennent appuyer les images de prospection obtenues en 2D et 3D. Demeure l’aspect légal, qui doit être finalisé au plus vite, afin que des stratégies adaptées soient mises en place, a souligné M. Berro.


Suite à cette présentation, l’un des principaux volets de la conférence a ensuite été abordé : l’investissement et la finance, au cours duquel plusieurs experts, représentants de cabinets d’audit ou encore de firmes pétrolières, ainsi que le directeur général du ministère des Finances, Alain Bifani, ont abordé le sujet des investissements, la taxation et la gestion des revenus pétroliers au Liban. En tout, trois thèmes principaux seront abordés lors du Sommet LIOG : l’investissement et la finance, les marchés, ainsi que les retombées économiques et sociales sur le Liban et les pays de la région (création d’emplois, stimulation de l’économie locale, etc.).


Rappelons que depuis une dizaine d’années, l’intérêt du gouvernement libanais et des compagnies étrangères envers les ressources en hydrocarbures offshore, potentiellement sources de revenus colossaux, va croissant. Les fonds marins libanais abriteraient en effet quelque 3 454 milliards de mètres cubes de gaz et 1,7 milliard de barils de pétrole, selon une étude américaine de l’US Geological Survey.

 

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