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À La Une - Conflit

Toutes les communications rétablies à Damas après trois jours de coupure

Raids aériens autour de la capitale syrienne ; l'armée reprend un champ pétrolier.

Des enfants syriens faisant le signe de la victoire devant un cratère causé par un raid de l'armée syrienne à Alep. Zain Karam/

Tous les réseaux de communication téléphonique et via internet ont repris à Damas, a indiqué une journaliste de l'AFP dans la capitale syrienne, tandis que l'agence officielle Sana annonçait la fin des "travaux de maintenance" à l'origine de la coupure.

 

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales civiles et militaires à travers le pays, a affirmé qu'internet et les liaisons téléphoniques avaient été rétablis "dans la majorité des régions de la Syrie".

 

De nombreux militants à travers le pays étaient d'ailleurs de nouveau visibles et actifs sur les réseaux sociaux, ont constaté des journalistes de l'AFP. Des militants dans les provinces d'Alep et de Raqa (nord), ont déclaré via internet que le réseau était de nouveau opérationnel.

 

Depuis trois jours, la Syrie était coupée du monde, sans internet ni téléphone, que les militants accusaient le régime d'avoir volontairement coupé.

Des militants ont accusé le régime de préparer un "massacre", mais les autorités ont expliqué cette interruption par des "travaux de maintenance".

 

Amnesty International a estimé que cette coupure "pourrait annoncer l'intention des autorités de dissimuler aux yeux du monde la vérité de ce qui se passe dans le pays".

 

Pour permettre aux internautes de transmettre des informations, alors que les autorités restreignent l'accès des médias internationaux, Google et Twitter ont activé en Syrie le "tweet voice", déjà mis en place durant la révolution égyptienne en 2011, qui permet de tweeter via des messages vocaux sur téléphone portable.

 

Parallèlement, sur le plan des violences, l'armée de l'air syrienne bombardait samedi la banlieue de Damas, où se concentrent désormais les combats.

 

Le régime, qui a lancé jeudi une vaste offensive pour prendre un rayon de huit kilomètres autour la capitale, veut à tout prix conserver Damas et ses alentours pour être en position de négocier une issue au conflit.

De fait, l'aviation et les troupes étaient de nouveau samedi sur le pied de guerre, pilonnant les vergers qui bordent Damas où les rebelles ont établi leurs bases arrière. Ils bombardaient notamment les localités de la Ghouta orientale, traversée par la route de l'aéroport international.

 

Jeudi, pour la première fois en 20 mois de violences, les combats ont gagné les abords de cet aéroport, où la compagnie nationale SyrianAir a assuré à l'AFP que le trafic avait repris normalement, les autorités disant avoir "sécurisé" jeudi soir la route y menant.

 

Samedi, le ministère de l'Information a une nouvelle fois martelé que "l'aéroport fonctionne normalement" et que la route y menant est "totalement sécurisée", selon la télévision d’État.

 

Néanmoins, un convoi de l'ONU qui quittait l'aéroport de Damas a été la cible vendredi de tirs d'origine indéterminée, pour le deuxième jour consécutif, a indiqué un porte-parole de l'ONU.

 

"L'armée veut prendre le contrôle du côté-est de l'aéroport (la Ghouta), où se trouvent des milliers de terroristes et cela va prendre plusieurs jours", a déclaré à l'AFP une source de sécurité. Le régime assimile les rebelles à des "terroristes".

 

Alors que les violences ont gagné en intensité et surtout atteint la capitale et sa proche banlieue, l'émissaire Lakhdar Brahimi a affirmé redouter que la Syrie ne devienne un "État en décomposition avec toutes les conséquences désastreuses pour le peuple syrien, pour la région et pour la paix et la sécurité internationales".

 

Production pétrolière en berne

Dans l'est du pays, où se trouve la plus grande zone géographique échappant totalement au régime, l'armée a repris le champ pétrolier al-Omar, après l'avoir abandonné jeudi, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

 

Les rebelles n'avaient pas investi le champ, "redoutant qu'il ne soit miné", a expliqué à l'AFP son chef, Rami Abdel Rahmane. Cette infrastructure est stratégique car elle est l'une des dernières positions des troupes à l'est de la ville de Deir ez-Zor, non loin de l'Irak.

 

En novembre, les rebelles ont porté un coup, surtout symbolique, au régime en prenant le plus important champ pétrolier du pays ainsi que plusieurs autres réserves de gaz et de brut.

 

La production pétrolière syrienne, principalement destinée à la consommation intérieure, qui s'élevait à 420.000 barils par jour, a été réduite de moitié depuis le début en mars 2011 d'une révolte populaire devenue conflit armé.

 

Dans le nord du pays, 14 rebelles ont péri dans des combats contre des membres des forces pro-gouvernementales aux abords d'une base de la défense aérienne, a rapporté l'OSDH, faisant également état de bombardements et de combats à Alep, la métropole du nord en proie depuis plus de quatre mois à une guérilla urbaine.

 

L'ONU a estimé que 700.000 réfugiés auraient fui la Syrie d'ici janvier, une augmentation spectaculaire alors que le conflit atteint "des niveaux épouvantables de brutalité".

 

Pour mémoire

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Tous les réseaux de communication téléphonique et via internet ont repris à Damas, a indiqué une journaliste de l'AFP dans la capitale syrienne, tandis que l'agence officielle Sana annonçait la fin des "travaux de maintenance" à l'origine de la coupure.
 
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales civiles et...

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Pure folie pour un avenir incertain. Antoine Sabbagha

Sabbagha Antoine

09 h 20, le 01 décembre 2012

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  • Pure folie pour un avenir incertain. Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    09 h 20, le 01 décembre 2012

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