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À Doha, les petites îles redoutent un désastre « gigantesque »

« Nous faisons face à un désastre aux proportions gigantesques » et il faut agir « d’urgence » : c’est sur cette exhortation des petites îles, très exposées au réchauffement, que les travaux sur le dossier central de Kyoto 2 ont débuté hier à la conférence de Doha. Un accord sur une seconde période du protocole de Kyoto, après la première qui expire fin décembre, est essentiel pour le succès des négociations onusiennes rassemblant plus de 190 pays du 26 novembre au 7 décembre.


« Nous ne pouvons plus prétendre qu’il n’est pas de notre responsabilité de prendre des mesures et de le faire de manière urgente », a lancé Marlene Moses, représentante de l’Alliance des petits États insulaires (Aosis, 44 membres) vulnérables à la montée des eaux, lors de la séance d’ouverture des travaux. « Depuis sept ans », les pays industrialisés « parlent et parlent et parlent » de leurs engagements à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) après la première période 2008-2012 », a-t-elle déclaré. « Mais il arrive un moment où il faut faire le travail. Et ce moment est arrivé », a-t-elle ajouté.


Les pays en développement tiennent particulièrement à cet acte II de Kyoto, « au nom de la responsabilité historique » du nord dans le dérèglement climatique, a rappelé hier la représentante de la Chine, s’exprimant également pour les autres émergents, Inde, Brésil et Afrique du Sud. Un échec sur Kyoto 2 « ne ferait qu’accroître le manque de confiance entre les pays développés et en développement » dans ces longues et laborieuses négociations sur la lutte contre le changement climatique lancées en 1995, a renchéri le délégué gambien, au nom des pays les moins développés.
Fin 2011, la communauté internationale s’est engagée sur le principe d’une seconde période. Mais cet accord s’est fait au forceps, car nombre de pays industrialisés trouvent injuste et improductif d’être les seuls à se lier les mains sur les réductions de GES.

 

(Pour mémoire : Des rapports alarmants précèdent le sommet de Doha sur les changements climatiques)


Les États-Unis, deuxième plus grand émetteur de CO2, n’ont jamais ratifié l’accord. Et entre-temps, la Chine, qui n’est pas concernée par les objectifs contraignants en tant que « pays en développement », a décollé et est devenue le premier pollueur au monde. Aussi, le principe de Kyoto 2 a été acté en échange de la promesse d’un accord global, embarquant tous les pays, prévu en 2015 pour entrer en vigueur en 2020. D’une dimension d’abord symbolique, Kyoto 2 ne devrait plus porter que sur 15 % des émissions de GES globales, celles de l’Union européenne et de l’Australie, puisque le Canada a quitté le protocole et que la Russie et le Japon ne veulent pas d’une seconde période.
« L’économie mondiale a changé substantiellement depuis la signature du protocole et la part des émissions couvertes ne va aller qu’en diminuant », a résumé le représentant australien.

 

(Lire aussi : Le Qatar doit faire ses preuves dans la lutte contre le réchauffement)


Les débats doivent désormais porter sur le détail de Kyoto 2. Les pays en développement et grands émergents veulent que les pays volontaires revoient à la hausse les objectifs chiffrés qu’ils entendent inscrire dans l’acte II du protocole. L’Australie veut réduire ses émissions de 5 % et l’UE de 20 % d’ici à 2020.

« Nous faisons face à un désastre aux proportions gigantesques » et il faut agir « d’urgence » : c’est sur cette exhortation des petites îles, très exposées au réchauffement, que les travaux sur le dossier central de Kyoto 2 ont débuté hier à la conférence de Doha. Un accord sur une seconde période du protocole de Kyoto, après la première qui expire fin décembre, est...

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