Rechercher
Rechercher

À La Une - Grille des salaires

Liban : La grève est partie pour durer

La colère des fonctionnaires et des enseignants a atteint un stade avancé et la grève risque de se poursuivre indéfiniment si la grille des salaires n’est pas rapidement transmise au Parlement.

Les fonctionnaires et enseignants des écoles publiques et privées poursuivent aujourd\'hui leur deuxième jour de grève.

Les administrations publiques et les écoles libanaises ont répondu positivement hier à l’appel à la grève du comité de coordination syndicale et des milliers de fonctionnaires se sont joints à la mobilisation. Ils réclament que soit rapidement transmis au Parlement le projet de loi sur l’échelle des salaires et protestent depuis des mois contre le « laisser-aller et les tergiversations du gouvernement » autour de la question. Ils ont également mis en garde contre une grève ouverte si leurs revendications n’étaient pas satisfaites.


« Le gouvernement est responsable de nos mesures d’escalade », a déclaré Mohammad Kassem du comité de coordination lors du rassemblement d’hier. « Ils nous promettent, avec la commission ministérielle chargée du projet, de transmettre le dossier au Parlement dans les prochains jours, et cela fait des semaines que ça dure », a-t-il souligné. Des manifestations et des sit-in ont eu lieu dans toutes les grandes villes du pays devant les sérails locaux.
De son côté, le président du comité de coordination, Hanna Gharib, a appelé à une participation massive à la manifestation prévue aujourd’hui. « Nous resterons unis jusqu’à ce que le projet de loi soit transmis au Parlement », a-t-il assuré devant les manifestants. « Nous avons réussi à paralyser les institutions pendant deux jours et nous les paralyserons plus longtemps si nous n’obtenons pas gain de cause, a-t-il menacé. Les salaires de tous les fonctionnaires réunis ne dépassent pas 20 % du PIB, un des taux les plus bas comparé à tous les autres pays dans le monde. »

Les enseignants des écoles privées dans la rue
Plusieurs écoles catholiques à travers le pays ont suivi l’ordre de grève bien que le secrétaire général de ces établissements, le père Boutros Azar, avait indiqué lundi que les écoles catholiques n’étaient pas « concernées » par le mouvement. Un premier rassemblement s’est formé devant le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur à Beyrouth, et le président du syndicat des enseignants des écoles privées, Nehmé Mahfoud, a indiqué qu’« il n’est pas question de reculer maintenant, nous poursuivrons la grève indéfiniment parce que c’est la seule solution pour obtenir gain de cause ».


À Zahlé, le président de l’Union des enseignants du primaire, Widan Abou Zeid, s’est attaqué aux organismes économiques et aux chefs d’entreprise. « Ils organisent des conférences pour discréditer nos actions et attribuer à cette grille des salaires la cause de la crise économique, alors que c’est eux qui l’ont engendrée depuis des années », a-t-il déclaré. En effet, depuis plusieurs semaines, les organismes économiques essaient de convaincre les responsables politiques de la « gravité de la situation et du préjudice que cette grille porte à l’économie ». Selon le président des organismes économiques, Adnane Kassar, l’adoption de la nouvelle échelle aggraverait l’endettement de l’État de près de 2,2 milliards de dollars par an. Il avait soumis le mois dernier des mémorandums en ce sens aux ministres de l’Économie et du Commerce, et des Finances, ainsi qu’à la présidence de la commission parlementaire de l’Économie et du Commerce.


Toujours à l’appel du comité de coordination, une première grève avait eu lieu le 10 octobre, puis une deuxième le 18 octobre et une troisième le 8 novembre, sans parvenir pour autant à faire plier le gouvernement, qui craint qu’un transfert du dossier au Parlement sans avoir, au préalable, assuré les sources de financement de la nouvelle grille n’ait des conséquences graves sur l’économie du Liban, déjà brinquebalante.


« Le gouvernement doit prendre une décision finale concernant la nouvelle grille des salaires durant sa réunion aujourd’hui (mercredi), et le Premier ministre Nagib Mikati doit fixer une date pour le transfert du projet de loi au Parlement », a martelé le chef de l’Association des enseignants des écoles privées, Nehmé Mahfoud.
Dans des déclarations au quotidien as-Safir publiées hier, M. Mikati a affirmé que « tous les obstacles peuvent être levés calmement à travers le dialogue. Recourir à l’escalade ne fera que compliquer la situation ». Tout en reconnaissant que les syndicats avaient le droit d’exprimer leur point de vue, le Premier ministre a souligné que « le gouvernement est responsable de la stabilité financière du pays et ne peut prendre aucun risque avant un examen approfondi de toutes les mesures ». Pour sa part, le ministre d’État, Panos Manjian, a déclaré dans une interview radiophonique « que le gouvernement n’examinera pas le projet de loi sur la nouvelle échelle des salaires lors de sa réunion mercredi » (aujourd’hui).

 

Lire aussi

Au secrétariat des écoles catholiques et orthodoxes... avec respect, par Michel Touma

 

Les administrations publiques et les écoles libanaises ont répondu positivement hier à l’appel à la grève du comité de coordination syndicale et des milliers de fonctionnaires se sont joints à la mobilisation. Ils réclament que soit rapidement transmis au Parlement le projet de loi sur l’échelle des salaires et protestent depuis des mois contre le « laisser-aller et les...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut