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À La Une - Révolte

11 000 réfugiés syriens en 24 heures !

Le message des manifestants, vendredi : « Bachar, tu mourras en Syrie, mais tu seras enterré dans les poubelles de l’histoire ».

Vendredi 9 novembre 2012. Une famille syrienne, fuyant les combats de Ras al-Ain, en Syrie, s'apprête à passer la frontière turque. REUTERS/Stringer

Le président syrien Bachar el-Assad a affirmé hier mener une « guerre contre le terrorisme » et prôné un règlement par les urnes. Dans une rare déclaration, M. Assad a dit ainsi se préparer à « une guerre difficile » et longue contre « tous ces pays qui se battent contre nous par procuration », citant l’Occident et des pays arabes. « Il ne s’agit pas d’une guerre civile », a-t-il martelé, mais d’une « guerre contre le terrorisme ». Rejetant toute idée d’exil, M. Assad, dont le mandat prend fin en 2014, a affirmé dans cet entretien à Russia Today tourné à Damas que « ce sont les urnes qui diront très simplement » s’il doit « rester ou de partir ».


Dans cette même interview, le président syrien a accusé le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan de se comporter comme un « sultan » de l’Empire ottoman et de se prendre pour « un calife », estimant qu’il est responsable de la profonde dégradation des relations entre Ankara et Damas ces derniers mois. Comparant son action à celle des Russes en Tchétchénie, M. Assad a en outre rejeté les accusations internationales de crime de guerre pesant sur son armée.

« Avec leurs chaussures »
Mais les opposants ne l’entendent pas de cette oreille-là, comme tous les vendredis, des milliers de personnes ont défilé aux quatre coins, tournant en dérision le chef de l’État qui a également affirmé qu’il vivrait et mourrait en Syrie. « Bachar, tu mourras en Syrie, mais tu ne seras pas enterré sur son sol, mais dans les poubelles de l’histoire », proclamait une pancarte. Dans la province d’Idleb, théâtre de raids aériens d’une violence inouïe ces dernières semaines, des manifestants avaient écrit : « Avec tes balles tu as envoyé nos enfants au paradis, et nous, avec nos chaussures, on va t’expulser en enfer ». Les militants antirégime avaient appelé à dédier la mobilisation de la journée à Damas, où les violences se sont récemment accrues, avec des combats, des attentats et des bombardements. Le mot d’ordre des manifestations était « Le temps est venu de déferler sur Damas » et plusieurs cortèges ont scandé des slogans appelant à marcher sur le « palais présidentiel à Damas ».

 

(Reportage : Damas s’enfonce dans une longue guerre)


Plus tard dans la journée, la région de Damas a été frappée par un nouvel attentat à la voiture piégée tuant cinq civils, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Des raids aériens avaient en outre lieu sur la Ghouta orientale.
Dans le nord-est kurde, 36 soldats et 10 rebelles ont péri depuis jeudi dans des combats aux abords de Rass al-Aïn, l’un des deux derniers postes-frontière vers la Turquie encore aux mains de l’armée.

Réfugiés
Face à ces violences qui s’intensifient de jour en jour, 11 000 Syriens ont fui leur pays au cours des dernières 24 heures, dont 9 000 se réfugiant en Turquie, selon Panos Moumtzis, responsable du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés. Habituellement, quelque 2 000 réfugiés syriens sont dénombrés chaque jour. Le nombre total de réfugiés dans les quatre pays voisins de la Syrie (Turquie, Liban, Jordanie et Irak) s’élève à plus de 408 000, a-t-il précisé.

Pour sa part, le directeur de l’Office de l’ONU pour l’aide humanitaire, John Ging, a estimé que quatre millions de Syriens auraient besoin d’aide début 2013, un chiffre « en hausse par rapport aux 2,5 millions (jusque-là estimés) ». Les États-Unis ont annoncé de leur côté avoir porté leur assistance humanitaire à la Syrie et à ses voisins à 165 millions de dollars afin d’aider, à l’entrée de l’hiver, un nombre croissant de déplacés ou de réfugiés.

Restructuration de l’ASL
L’opposition armée est par ailleurs en pleine mutation, l’Armée syrienne libre se restructurant afin de gagner la confiance de la communauté internationale, a annoncé un de ses généraux. Le général Moustafa Cheikh dirige le Conseil militaire présidant l’ASL, qui a été critiqué pour son incapacité à mettre au pas les différentes unités formant l’ASL, dont certains membres sont soupçonnés d’avoir commis des crimes de guerre.
Ces dix derniers jours, l’ASL s’est organisée en cinq divisions, nord, sud, est, ouest et la zone côtière, et s’est préparée à élire une nouvelle direction, a indiqué le général Cheikh. « Cet organe fonctionnera de façon organisée et disciplinée. Quand cela sera en place, la communauté internationale saura où vont les armes », a-t-il ajouté.


Parallèlement, le Japon a annoncé qu’il attendait 150 délégués d’environ 60 pays pour participer en novembre à une conférence internationale destinée à faire pression sur le régime syrien. Selon un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, elle doit rassembler des hauts responsables gouvernementaux des pays du « Groupe des amis du peuple syrien » qui soutiennent l’opposition. Aucune précision, notamment sur la date de la conférence, n’a toutefois été donnée.

Golan et Russie...
Et dans la zone tampon entre le secteur syrien du Golan et celui occupé par Israël, plus de 30 soldats et rebelles ont péri en une semaine dans cette région officiellement démilitarisée. L’État hébreu a mis hier en garde Damas contre une extension des combats, affirmant tenir « le régime syrien pour responsable de ce qui se passe le long de la frontière ». L’armée israélienne a rapporté que plusieurs obus de mortier tirés jeudi à partir du territoire syrien avaient atteint la partie du plateau du Golan occupée par Israël, sans faire ni victime ni dégât.
Selon un bilan provisoire compilé par la chaîne satellitaire al-Arabiya, au moins 138 personnes ont péri dans les violences hier à travers le pays, dont 53 soldats.


Sur un tout autre plan, la Russie s’est déclarée « profondément préoccupée » du rôle que chaque camp entend faire jouer aux Palestiniens dans le conflit où le demi-million de réfugiés palestiniens présents en Syrie devrait, aux yeux de Moscou, rester en dehors des combats en cours. Pour sa part, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a invité les Nations unies et la Russie, l’un des derniers alliés du régime de Damas, à agir pour protéger les Palestiniens présents en Syrie.

 

Reportage

Une intégration lente mais certaine pour les écoliers syriens réfugiés au Liban

 

Le président syrien Bachar el-Assad a affirmé hier mener une « guerre contre le terrorisme » et prôné un règlement par les urnes. Dans une rare déclaration, M. Assad a dit ainsi se préparer à « une guerre difficile » et longue contre « tous ces pays qui se battent contre nous par procuration », citant l’Occident et des pays arabes. « Il ne s’agit pas d’une guerre...

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