Rechercher
Rechercher

À La Une - Syrie

Le palais d'Assad sous le feu des rebelles

La capitale syrienne en proie aux violences ; les alaouites visés pour la première fois.

Lors de combats dans Alep mercredi 7 novembre 2012, un combattant rebelle lance une grenade contre les soldats gouvernementaux. John Cantlie/AFP

La capitale syrienne était en proie hier à de violents combats entre rebelles et soldats, des attaques visant pour la première fois la minorité alaouite dont est issu le clan du président Bachar el-Assad. Un temps éclipsée par les fronts d’Idleb et d’Alep, Damas, place forte du régime, est donc désormais au centre des violences.


Le palais présidentiel à Damas a été visé par des tirs de mortier qui, bien qu’ils aient manqué leur cible, selon les autorités, témoignent des capacités croissantes des rebelles à frapper au cœur de la capitale syrienne. On ignore si le président Assad, qui dispose de plusieurs résidences à Damas, se trouvait dans son palais au moment des tirs. En 48 heures, des attentats à la bombe et à la voiture piégée ont tué une trentaine de civils à Qoudsaya, la banlieue ouest de Damas, et dans le quartier de Mazzé dans la capitale même, des zones peuplées en majorité par des alaouites. Des tirs d’obus sur Mazzé, qui abrite des ambassades et des bâtiments de la Sécurité, ont tué trois civils, et une voiture piégée a fait un mort dans le quartier Qadam, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). À Nabak, près de Damas, un kamikaze a lancé sa camionnette piégée sur une position de l’armée, tuant six soldats, a encore indiqué cette organisation. La Ghouta orientale, la campagne bordant la capitale, a été bombardée par l’aviation du régime. La télévision publique syrienne a annoncé par ailleurs la mort d’un juge, Abad Nadoua, tué par une bombe placée sous sa voiture.

 

(Lire aussi : Londres va discuter avec l’opposition armée)


« Les attaques à Mazzé constituent un tournant significatif, car pour la première fois, la communauté alaouite, jamais ciblée en tant que telle, est associée directement au régime et visée pour cela », explique Fabrice Balanche, directeur du Groupe de recherches et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient (Gremmo). De nombreux fonctionnaires vivent à Qoudsaya et selon M. Balanche « on cherche à viser le régime à travers ses employés ».

 

(Lire aussi : Le Conseil national syrien choisit une direction plus représentative)

Mise en garde aux Palestiniens
À proximité, le quartier de Hajar al-Aswad et le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk étaient en proie à de violents combats entre rebelles et combattants palestiniens antirégime d’un côté, et soldats et combattants palestiniens prorégime de l’autre, selon des militants. Le régime a néanmoins mis en garde les Palestiniens combattant aux côtés des rebelles contre toute implication dans le conflit. La télévision d’État, citant une source au sein du ministère de l’Intérieur, a ainsi rapporté que « la Syrie s’opposera fermement à toute tentative de faire entrer les Palestiniens dans ce qui se passe en Syrie », les appelant à se concentrer sur la cause palestinienne. « Les souffrances actuelles de la Syrie proviennent en grande partie de ses positions appuyant la lutte du peuple palestinien et de son refus de liquider sa cause », poursuit la source, appelant tous les réfugiés palestiniens à « s’éloigner des plans ourdis par les bandes terroristes armées » qui sévissent en Syrie.


Au moins 101 personnes ont péri hier dans les violences à travers le pays, alors que le bilan de la guerre ne cesse de s’alourdir, avec plus de 37 000 morts en près de 20 mois, selon un nouveau bilan de l’OSDH. Enfin, sur le plan diplomatique, tout juste réélu, le président américain Barack Obama a été appelé par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, à agir rapidement pour tenter de trouver une issue au conflit en Syrie.

 

Reportage

Les chefs de l’ASL ? Des « lâches en exil »...

La capitale syrienne était en proie hier à de violents combats entre rebelles et soldats, des attaques visant pour la première fois la minorité alaouite dont est issu le clan du président Bachar el-Assad. Un temps éclipsée par les fronts d’Idleb et d’Alep, Damas, place forte du régime, est donc désormais au centre des violences.
Le palais présidentiel à Damas a été visé par des...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut