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À La Une - Présidentielle US

Obama réélu : "Pour les Etats-unis, le meilleur est encore à venir"

Romney reconnaît sa défaite et prie "pour la réussite du président".

Barack Obama, à Chicago, devant ses partisans, après sa victoire à la présidentielle du 6 novembre 2012, face à Mitt Romney. REUTERS/Jim Bourg

Il voulait encore incarner l'espoir malgré quatre ans d'un mandat difficile. C'est fait. Barack Obama a décroché, à 51 ans, un second mandat historique à la tête de la première puissance mondiale.

 

"Tout ceci est arrivé grâce à vous. Merci", a écrit le président mardi soir, annonçant sa victoire sur Twitter peu avant 22H15 à Chicago (04H15 GMT). "Nous sommes tous ensemble. C'est comme ça que nous avons fait campagne et c'est ce que nous sommes. Merci. -bo", a ensuite tweeté le président sortant dans ce message qu'il a signé de ses initiales. Dans un troisième message, le candidat démocrate a écrit "Quatre ans de plus" avec une photo de lui enlaçant Michelle Obama alors que les télévisions américaines annonçaient sa victoire.

 

Quelques heures plus tard, le président américain réélu a félicité, devant ses partisans réunis au palais des congrès "McCormick Place" à Chicago, son concurrent républicain Mitt Romney pour "sa campagne menée avec ardeur". Dans son discours de victoire, M. Obama, accompagné par sa famille sur scène, a également dit vouloir travailler avec M. Romney pour "faire avancer le pays". Le président a promis de coopérer avec les représentants démocrates et républicains pour réduire le déficit budgétaire, améliorer la fiscalité et réformer la législation sur l'immigration. Il s'est en outre engagé à réduire la dépendance aux importations d'hydrocarbures.

 

Le président américain a assuré qu'il revenait à la Maison Blanche "plus déterminé et plus inspiré que jamais".

Dans un discours enflammé de 25 minutes, M. Obama a lancé : "Nous savons dans nos coeurs que pour les Etats-Unis d'Amérique, le meilleur est encore à venir". "En dépit de toutes nos différences, la plupart d'entre nous partagent des espoirs pour l'avenir de l'Amérique", a encore proclamé le président des Etats-Unis devant des milliers de partisans en liesse qui criaient et l'applaudissaient à tout rompre et qui l'avaient accueilli par de bruyants "Four more years!" ("Quatre ans de plus").

"C'est là que nous devons aller. En avant!", a encore dit M. Obama, reprenant l'un de ses célèbres slogans de campagne.

 

Barack, Michelle et leurs deux filles, à Chicago, après la victoire

du président sortant. Win McNamee/Getty Images/AFP

 

"Malgré toutes les difficultés que nous avons traversées, malgré toutes les frustrations de Washington, je n'ai jamais eu plus d'espoirs pour l'Amérique", a affirmé le président réélu. "Je crois que nous pouvons nous saisir ensemble de cet avenir, parce que nous ne sommes pas aussi divisés que notre monde politique peut le laisser croire. Nous ne sommes pas aussi cyniques que ce que les grands pontes croient. Nous sommes plus grands que la somme des ambitions personnelles", a conclu M. Obama, affirmant que ses concitoyens "viv(aient) dans la plus grande nation sur Terre".

 

Une immense clameur était déjà montée du palais des congrès "McCormick Place" à l'annonce de la victoire de Barack Obama, alors que sur Times Square à New York, des cris et des exclamations de joie jaillissaient de milliers de poitrines.

 

Le premier président noir des Etats-Unis, porté au pouvoir il y a quatre ans sur des slogans d'"espoir" et de "changement", a réussi à convaincre ses compatriotes qu'il était le mieux placé pour les guider pour quatre années supplémentaires, malgré un bilan économique en demi-teinte.

Jamais, depuis les années 1930, un président des Etats-Unis n'avait été réélu avec un taux de chômage supérieur à 7,2%. Un seul démocrate, Bill Clinton, a enchaîné deux mandats pleins à la tête du pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

 

Face à son concurrent républicain, Mitt Romney, M. Obama a enlevé largement assez d'Etats-clé pour réduire à néant les espoirs de M. Romney de le déloger de la Maison Blanche, dans une course qui s'est comme prévu résumée à un mano a mano dans les régions cruciales que les deux candidats arpentaient depuis des mois.

Dans un scrutin organisé au suffrage universel indirect, le vainqueur est celui qui remporte 270 voix de "grands électeurs" sur les 538 du collège électoral. M. Obama était assuré mercredi à 00H30 (5H30 GMT) d'en avoir gagné au moins 290.

M. Obama a remporté une écrasante majorité des Etats disputés dont le New Hampshire (nord-est), la Pennsylvanie (est), le Michigan (nord), le Colorado et le Nevada (ouest), le Wisconsin (nord) et surtout l'Ohio (nord), le "Graal", selon les estimations des télévisions américaines.

 

(Voir : Les résultats Etat par Etat)

 

La victoire de M. Obama sera toutefois plus étroite qu'en 2008, lorsqu'il avait largement dominé John McCain: M. Romney a aussi gagné des Etats qui avaient été remportés il y a quatre ans par le démocrate, dont la Caroline du Nord (sud-est) et l'Indiana (centre). La Floride et la Virginie restaient encore incertaines en fin de soirée, sans incidence sur le résultat final.

 

Le président a passé la soirée dans sa maison familiale du sud de Chicago avec ses proches avant de se rendre dans un grand hôtel de la ville pour regarder les résultats à la télévision. Il devait se rendre sur une grande scène du "McCormick Place" pour un discours de victoire.

Il était attendu par une foule en délire, dansant en rythme sur une musique endiablée et agitant des drapeaux américains. Ce public ne pouvait toutefois pas rivaliser en nombre avec les 240.000 personnes qui avaient écouté le premier discours de président élu de M. Obama, quatre ans plus tôt dans un grand parc urbain situé un peu plus au nord.

 

A Boston, dans le quartier général de M. Romney, à l'inverse, un silence de plomb est tombé sur l'assistance. "Nous avons tout donné lors de cette campagne", a déclaré la candidat républicain, à Boston (nord-est) devant des milliers de partisans qu'il a remerciés vers 6h00 GMT. Il a également confié à ses partisans avoir "appelé le président (Barack) Obama pour le féliciter" de sa victoire. Prendre le jeune élu du Wisconsin sur son ticket est "le meilleur choix" qu'il ait fait, a-t-il encore assuré.

Un mince sourire sur les lèvres et le ton empreint de dignité, l'ex-gouverneur du Massachusetts, a dit prier "pour la réussite du président" en ces "temps de grands défis pour l'Amérique". "Dans un moment comme celui-ci, nous ne pouvons nous permettre les chicanes et postures partisanes", a-t-il estimé.

 

Mitt Romney, son épouse Ann et leurs proches, à Boston, après la défaite

du candidat républicain. Justin Sullivan/Getty Images/AFP

 

M. Romney, un ancien entrepreneur de capital-risque multimillionnaire de 65 ans, avait centré sa campagne sur la critique du bilan économique du président. M. Obama s'était quant à lui posé en défenseur de la classe moyenne.

 

Après un an et demi de campagne acharnée, des milliards de dollars dépensés, des dizaines de milliers de kilomètres parcourus et de mains serrées, des dizaines de millions d'Américains s'étaient déplacés pour départager les deux hommes. Certains ont parfois dû attendre de longues heures avant de glisser leur bulletin dans l'urne.

 

M. Obama, qui avait voté dès le 25 octobre, a tué le temps et évacué le stress en jouant un match de basket - qu'il a gagné d'environ 20 points - avec des amis et des collaborateurs à Chicago. Mitt Romney avait de son côté voté en compagnie de son épouse, Ann, dans son fief de Belmont au Massachusetts (nord-est). Il a poursuivi sa campagne jusqu'au bout, se rendant à Cleveland, dans l'Ohio, puis à Pittsburgh, en Pennsylvanie. Il avait assuré avoir écrit son discours de victoire en avance.

 

Quelque 30 millions d'Américains avaient déjà voté par anticipation. Mardi, des dizaines de milliers d'autres ont posté fièrement sur les réseaux sociaux des photos du petit autocollant "J'ai voté", que les électeurs arborent généralement au revers de leur veste les jours d'élection.

 

(Lire aussi : L'élection américaine, événement politique le plus twitté de l'histoire)

 

Mardi, Ursula et Joe Burgess, la quarantaine, ont voté à Alexandria en Virginie. Joe est républicain, Ursula démocrate. "On ne vote pas pareil, il faut que j'annule son vote", a dit Ursula en éclatant de rire.

Maurice Josh arborait, lui, un T-Shirt Obama-Biden. Qui va gagner ? "Ca va être serré. Ca sera ... Non, je n'en sais rien, c'est si serré", a-t-il dit.

A Hoboken, dans le New Jersey dévasté par l'ouragan Sandy il y a une semaine, des bureaux de vote ont dû être improvisés. "Excusez-nous pour l'état des locaux, mais il y a deux jours, ils étaient sous 60 cm d'eau", lançait un bénévole.

 

(Reportage : Les Américains votent malgré le froid, l'ouragan et... les contractions)

 

Même avec la légitimité de sa réélection, les promesses de M. Obama risquent de se heurter au puissant Congrès, où l'on s'acheminait vers un statu quo mardi soir. Possible réaction à cette perspective, le dollar baissait face à l'euro mercredi à la mi-journée à Tokyo après la réélection de M. Obama.

 

Les républicains ont réussi à conserver le contrôle de la Chambre des représentants, entièrement renouvelée, tandis que les démocrates paraissaient en mesure de conserver le contrôle du Sénat après avoir remporté plusieurs sièges emblématiques, dont l'ancien de Ted Kennedy au Massachusetts.

Les républicains avaient gagné le contrôle de la Chambre des représentants lors des élections de mi-mandat en 2010, avec une avance de 25 élus par rapport à leurs rivaux sur un total de 435 sièges.

 

Mardi, les électeurs se prononçaient également sur plus de 170 référendums locaux. La Floride a maintenu le financement public pour l'avortement, tandis que le Colorado a légalisé la consommation de cannabis à des fins récréatives.

 

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Il voulait encore incarner l'espoir malgré quatre ans d'un mandat difficile. C'est fait. Barack Obama a décroché, à 51 ans, un second mandat historique à la tête de la première puissance mondiale.
 
"Tout ceci est arrivé grâce à vous. Merci", a écrit le président mardi soir, annonçant sa victoire sur Twitter peu avant 22H15 à Chicago (04H15 GMT). "Nous sommes tous ensemble. C'est...

commentaires (5)

Mais qu'est-ce que cette Élection d’HUSSEÏN Mou-BARAK Obama mon dieu, va rendre Amèèèrz-et AIGRIS les RÉACTIONNAIRES ! Surtout les Mormons et les Évangélistes CHRÉTIENS......

Antoine-Serge KARAMAOUN

12 h 54, le 07 novembre 2012

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Commentaires (5)

  • Mais qu'est-ce que cette Élection d’HUSSEÏN Mou-BARAK Obama mon dieu, va rendre Amèèèrz-et AIGRIS les RÉACTIONNAIRES ! Surtout les Mormons et les Évangélistes CHRÉTIENS......

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    12 h 54, le 07 novembre 2012

  • Je rêve et j'espère -sans grand espoir- que, dans son second mandat, Obama contraigne et force les fascistes d'Israel à faire la paix, sur la base d'un Etat palestinien pleinement reconnu par le monde entier dans les frontières de 1967. Cela changerait tout au Moyen-Orient et dans le monde, pour le bien du Moyen-Orient, de l'Amérique et du monde. C'est tout.

    Halim Abou Chacra

    05 h 46, le 07 novembre 2012

  • Mais arrêtez donc de rêver...Obama est américain!Son premier mandat a été ...vide.je doute fort que le second soit plein...ou alors plein de déceptions.Ceci étant,je le préfère largement à Romney le filou...mais arrêtez donc de rêver..

    GEDEON Christian

    05 h 27, le 07 novembre 2012

  • ASSURÉMENT !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    04 h 41, le 07 novembre 2012

  • Ce n'est point une surprise. Les Américains n'ont pas voulu commettre la même faute catastrophique en élisant un autre GWB...

    SAKR LEBNAN

    02 h 03, le 07 novembre 2012

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