Trois écrivains français et un suisse en finale pour le Goncourt 2012

L'Académie Goncourt a annoncé mardi depuis Beyrouth le nom des quatre finalistes en lice pour le plus prestigieux des prix littéraires français, qui sera décerné le 7 novembre à Paris : les Français Patrick Deville, Jérôme Ferrari et Linda Lê, et le Suisse Joël Dicker.

Les jurés du Goncourt ont décidé de proclamer leur ultime sélection depuis le Salon du livre francophone de Beyrouth, en dépit des troubles qui secouent le Liban.

Sont présents au Salon du livre de Beyrouth, la présidente du jury Goncourt, Edmonde Charles-Roux, ainsi que Tahar Ben Jelloun, Didier Decoin, Pierre Assouline, Bernard Pivot et Régis Debray. Sur les dix "couverts" du jury, seuls l'écrivain et réalisateur Philippe Claudel, actuellement en tournage, Françoise Chandernagor, privée de voyage pour raisons de santé, et Patrick Rambaud, n'ont pas fait le déplacement. Mais leurs votes ont été enregistrés en bonne et due forme.

"Notre présence à Beyrouth est importante symboliquement pour la francophonie et pour le Salon du livre. Les Libanais en sont très touchés", a souligné l'un des jurés, Pierre Assouline. L'écrivain et journaliste a rejoint l'Académie Goncourt en janvier, avec Philippe Claudel.

Surprise, il n'y a, dans la troisième sélection du jury, aucun roman Grasset ni Gallimard dans ce cru 2012 du Goncourt qui fait la part belle à de plus petits éditeurs et semble plus ouvert que ces dernières années.

Le Suisse Joël Dicker pour "La vérité sur l'affaire Harry Québert" (Ed. de Fallois) est en compétition avec les Français Patrick Deville pour "Peste et choléra" (Ed. du Seuil) et Jérôme Ferrari pour "Le sermon sur la chute de Rome" (Ed. Actes Sud). L'écrivaine française d'origine vietnamienne Linda Lê (Christian Bourgois éditeur) est également sélectionnée avec "Lame de fond".

Les finalistes (de g. à d.) : Jérôme Ferrari, Patrick Deville,

Linda Lê et Joël Dicker. Photo AFP

Déjà couronné par l'Académie française jeudi, le jeune Suisse de 27 ans Joël Dicker pourrait faire coup double. Rien ne l'interdit. En 2006, Jonathan Littell, avait notamment été sacré par le Grand prix du roman de l'Académie française et le Goncourt pour "Les Bienveillantes" (Gallimard). C'est aussi grâce à ce roman que l'écrivain né à New York en 1967 avait obtenu la nationalité française l'année suivante.

En 1997, Patrick Rambaud avait réalisé aussi un doublé Académie Française-Goncourt pour "La Bataille" (Grasset).

Romain Gary avait lui reçu exceptionnellement deux fois le Goncourt, en 1956 pour "Les Racines du mal", et en 1975, sous le pseudonyme d'Emile Ajar pour "La Vie devant soi".

Quant à Jérôme Ferrari et Patrick Deville, ils pourraient être déjà couronnés le 5 novembre par le prix Femina, dont ils sont finalistes. Patrick Deville reste aussi dans la course pour le Médicis, attribué le 6 novembre et sur la liste du Renaudot. Jérôme Ferrari est également dans la sélection de l'Interallié qui sera décerné le 14 novembre et affinera sa liste au lendemain du Goncourt.

Fidèle à la tradition, le palmarès sera proclamé le 7 novembre à la mi-journée chez Drouant, sélect restaurant parisien, en même temps que celui du Renaudot.

Le Goncourt est le plus convoité des prix littéraires. Il assure à son lauréat la consécration, la Une des médias et... un tirage de près de 400.000 exemplaires. Il avait couronné en 2011 Alexis Jenni pour son premier roman, "L'Art français de la guerre" (Gallimard).