Un groupe rebelle du nord de la Syrie a affirmé samedi détenir le journaliste libanais, arguant que ses reportages sur le terrain "n'étaient pas compatibles avec la révolution" syrienne.
Le journaliste, Fida Itani, travaille pour le journal al-Akhbar et pour la chaîne libanaise privée LBCI, qui a confirmé sa capture sur son site internet.
Un groupe se faisant appeler "Brigade de la tempête du nord à Azaz", localité de la province d'Alep et frontalière de la Turquie, a revendiqué son arrestation sur sa page Facebook.
"Il s'est avéré après une enquête que le travail du journaliste Fida Itani n'est pas compatible avec la révolution (...), nous l'avons donc mis en résidence surveillée pour une courte période. Il sera libéré dès que le reste des données demandées à son sujet seront réunies", précise un communiqué posté sur cette page.
Le texte, accompagné d'une photo du journaliste, ne précise pas la date ou le lieu exact de détention.
"Ses reportages et ses vidéos ne prouvent pas son implication auprès de groupes hostiles à la révolution, mais son travail journalistique ne lui permet plus de rester dans les zones contrôlées par les révolutionnaires", précise le communiqué.
De vastes pans de territoire dans le nord et le nord-ouest frontalier de la Turquie échappent depuis plusieurs mois au régime de Bachar el-Assad, selon des ONG et des correspondants de l'AFP sur place.
D'après la LBCI, M. Itani serait aux mains d'Abou Ibrahim, un homme originaire d'Azaz qui s'est fait connaître en enlevant des pèlerins chiites libanais cet été.
La chaîne, qui reprend également le communiqué du groupe rebelle, indique avoir contacté Abou Ibrahim qui a confirmé la capture de M. Itani.
D'après des ONG et des militants, Abou Ibrahim n'est pas un rebelle mais un ancien contrebandier qui se servirait de la révolte pour se faire de l'argent.
De son côté, la chaîne de télévision al-Jadeed a indiqué que le député du bloc du Courant du futur, Oqab Sakr serait en train de négocier la libération du journaliste libanais.
Par ailleurs, l'organisation Reporters sans frontières (RSF) a exprimé dans un communiqué "sa vive inquiétude" et a réclamé la libération de M. Itani "sans délai ni condition". "Le travail des journalistes n'est pas destiné à être +compatible+ avec la vision des forces en présence", selon elle.
Lire aussi :
La trêve "mort-née" en Syrie
Le journaliste, Fida Itani, travaille pour le journal al-Akhbar et pour la chaîne libanaise privée LBCI, qui a confirmé sa capture sur son site internet.
Un groupe se faisant appeler "Brigade de la...
commentaires (2)
Kidnapper ou détenir un journaliste de n'importe quel pays, c'est encore une erreur qui nuit à la réputation des révolutionnaires syriens. Ils devraient laisser de telles bavures compléter les crimes du régime de Damas, notamment contre les journalistes syriens et étrangers. Cela dit, à quoi le journal du Hezbollah, al-Akhbar, s'attendait-il de son imprudence d'exposer son journaliste et avec toutes les implications de son patron dans les massacres contre le peuple syrien ? A ce que son journaliste soit accueilli avec des fleurs ?
Halim Abou Chacra
05 h 10, le 28 octobre 2012