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À La Une - justice

France : Accusé de proxénétisme, Elie Nahas condamné à huit ans de prison

Parmi les "clients fortunés" du Libanais, un fils Kadhafi.

Le Carlton de Cannes, un des lieux où Elie Nahas facturait les services d'ex-reines de beauté entre un et plusieurs milliers d'euros. Photo d'archives/

Le tribunal correctionnel de Marseille (Sud de la France) a condamné mardi Elie Nahas, un Libanais en fuite, à huit ans de prison pour avoir dirigé un réseau de prostitution de luxe sur la Côte d'Azur, qui fournissait des jeunes femmes à des princes arabes et à un fils défunt de Kadhafi.

 

Une condamnation conforme aux réquisitions du procureur Damien Martinelli qui avait dressé le portrait d'"un businessman de la prostitution". Il avait souhaité, dans son réquisitoire, "qu'un message (de fermeté) soit adressé aux proxénètes internationaux".

Outre la prison, M. Nahas, réfugié au Liban, a été condamné à 50.000 euros d'amende (le procureur avait réclamé 200.000 euros) et s'est vu interdire définitivement le territoire français.

 

L'homme d'affaire libanais, qui officiellement dirigeait une agence de mannequins avec des succursales à Beyrouth, Caracas, Dubaï et New York, se disait "l'homme à tout faire de Moatassem Kadhafi".

 

M. Nahas avait organisé pour ce dernier en 2004 un somptueux anniversaire à Marrakech (Maroc), pour plus d'un million et demi de dollars, avec plusieurs stars américaines dont "Kevin Costner, Carmen Electra ou Enrique Iglesias". Et "une vingtaine de mannequins", a affirmé le président de la 7e chambre du tribunal correctionnel de Marseille, Patrick Ardid.

Il cédait aussi à ses caprices : en 2007, le fils Kadhafi, tué en octobre 2011 durant la guerre civile libyenne, refusa deux jeunes femmes présentées par Nahas, exigeant en échange la présence de Tiffany Taylor, une star américaine du porno.

 

Les enquêteurs de l'Office central pour la répression de la traite des êtres humains (Ocreth) avaient démantelé ce réseau en 2007, durant le Festival de Cannes. Une cinquantaine de filles prostituées sur la Côte d'Azur, notamment sur la Croisette durant la quinzaine cinématographique et la saison estivale, ont été identifiées dans la procédure, dont une reine de beauté libanaise, et des mannequins ou des prostituées de nationalités libanaise, vénézuélienne, américaine ou française.

 

M. Nahas devra en outre payer solidairement, avec deux autres Libanais et un Vénézuélien impliqués comme intermédiaires dans ce dossier et condamnés à des peines de trois à six ans de prison, 40.000 euros à l'association Equipes d'action contre le proxénétisme, une branche du Secours catholique partie civile à ce procès.

 

Le procureur avait requis cinq ans de prison contre les deux intermédiaires libanais, Antoine Medawar, qualifié "d'adjoint de Nahas", et Charbel Chidiac, un ancien collaborateur devenu son concurrent se targuant, pour lancer son propre réseau, de prostituer l'actrice et ancienne miss libanaise Lamitta Frangieh. Les deux hommes sont également en fuite. 

 

Contre le directeur de l'agence de mannequins de Nahas à Caracas, un Vénézuélien de 35 ans, Félix Farias, seul détenu dans ce dossier, le procureur avait requis quatre ans de prison, dont deux avec sursis, et 30.000 euros d'amende.

 

Enfin, contre trois intermédiaires ayant joué des rôles secondaires, un proche de Nahas, Anthony Abdelnour, une prostituée cannoise Sabrina Samari et un chauffeur du festival de Cannes, Antoine El Khoury, le ministère public avait demandé respectivement 10 mois de prison avec sursis, 18 mois dont 14 avec sursis et trois ans dont 18 mois avec sursis.

Il avait demandé des amendes de 15.000 euros contre la prostituée de 32 ans, notant "son changement de mode de vie", et 30.000 euros contre le chauffeur libanais qui souhaitait "gagner de l'argent comme les autres et avoir une Rolex".

 

Le procès prévu initialement jusqu'à jeudi s'est achevé mardi du fait de l'absence de quatre des sept prévenus.

 

Le tribunal correctionnel de Marseille (Sud de la France) a condamné mardi Elie Nahas, un Libanais en fuite, à huit ans de prison pour avoir dirigé un réseau de prostitution de luxe sur la Côte d'Azur, qui fournissait des jeunes femmes à des princes arabes et à un fils défunt de Kadhafi.
 
Une condamnation conforme aux réquisitions du procureur Damien Martinelli qui avait dressé le...

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