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À La Une - Révolte

Vers une force de maintien de la paix en Syrie ?

Faible espoir pour une trêve, selon la Ligue arabe ; au moins 89 morts hier.

Un civil grièvement blessé pendant les combats est soigné dans un hôpital de fortune, à Alep. Les troupes de Bachar el-Assad continuaient hier leurs opérations dans les provinces d’Idleb, Alep, Damas, Deraa et Homs. Fabio Bucciarelli/AFP

L’ONU travaille sur le projet d’une force de maintien de la paix en Syrie en cas de cessez-le-feu durable sur le terrain, a annoncé hier le chef des opérations de maintien de la paix des Nations unies, Hervé Ladsous. « Je confirme que nous réfléchissons à ce qui se passera si un cessez-le-feu et une solution politique émergent, à ce que nous pouvons faire pour contribuer à la sécurité et à la protection des civils », a-t-il ainsi déclaré lors d’une conférence de presse à New York. « Nous nous préparons à agir si c’est nécessaire et si un mandat est approuvé » par le Conseil de sécurité pour déployer une telle force, a-t-il ajouté. Le Conseil devrait en effet donner son feu vert à une telle initiative. Or ses 15 membres sont profondément divisés sur la question, la Russie et la Chine protégeant leur allié syrien de toute pression en utilisant leur droit de veto. M. Ladsous a souligné qu’il était « prématuré de citer un chiffre » concernant les effectifs de cette éventuelle force et que cela dépendrait de sa mission précise.


Une mission de 300 observateurs militaires de l’ONU non armés avait été déployée en Syrie pendant trois mois avant d’être retirée en raison de la poursuite des combats entre le gouvernement et l’opposition armée. « À l’heure actuelle on se concentre vraiment sur les efforts de Lakhdar Brahimi pour obtenir un cessez-le-feu, temporaire ou plus durable », a encore expliqué M. Ladsous.


Après un entretien dimanche à Damas avec le président syrien Bachar el-Assad, l’émissaire international a appelé les belligérants à cesser « unilatéralement » les combats « à partir d’aujourd’hui (dimanche) ou de demain (lundi) », à l’occasion de l’Adha, qui débute vendredi. Il a souligné qu’il s’agissait d’une « initiative personnelle », et non d’un plan détaillé de paix, pour arrêter le bain de sang qui a fait selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) 34 000 morts depuis le début de la révolte.

Ligue arabe
« Malheureusement, l’espoir d’instaurer une trêve en Syrie pour la fête est faible jusqu’à présent », a déclaré le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Ahmad ben Hilli. « Les signes sur le terrain et la réaction du gouvernement syrien (...) ne témoignent pas d’une volonté réelle de répondre positivement à cette initiative », a-t-il expliqué.


En écho à ces propos, les troupes du régime tentaient de reprendre plusieurs localités aux mains des rebelles dans les provinces d’Idleb, Alep, Damas, Deraa et Homs, a annoncé l’OSDH. Au moins 89 personnes ont trouvé la mort hier, selon la chaîne satellitaire al-Arabiya. L’armée bombardait en particulier à l’artillerie des localités près de Damas où sont retranchés les insurgés, comme Harasta, Zamalka et Irbine, et tentait de les prendre d’assaut.
Dans la province d’Idleb, les combats faisaient rage près de la base militaire de Wadi Deif, assiégée par des rebelles. Cette base est située à la périphérie de Maaret al-Noomane, ville stratégique bombardée depuis l’aube par les troupes du régime et dont la prise le 9 octobre a permis aux rebelles de couper le principal axe routier utilisé par l’armée pour envoyer les renforts dans le nord.
En outre, le procureur général de la province de Deraa, Tayssir Smadi, a été enlevé, selon l’OSDH et l’agence officielle syrienne SANA, qui a accusé « un groupe terroriste », terme utilisé par le régime pour désigner les opposants et rebelles.


Sur le plan diplomatique, le représentant spécial du président russe Vladimir Poutine, Mikhaïl Bogdanov, se trouvait hier en Iran pour discuter de la Syrie. Téhéran et Moscou soutiennent le régime Assad et refusent toute ingérence étrangère dans ce pays. M. Brahimi doit se rendre à Moscou « dans une semaine », a par ailleurs indiqué le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
Alors que M. Brahimi a mis en garde contre un débordement du conflit syrien si une issue n’était pas rapidement trouvée, un soldat jordanien a été tué tôt hier matin dans un accrochage avec des hommes armés qui tentaient de s’infiltrer en Syrie.


Par ailleurs, la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a visité le camp de réfugiés de Zaatari, qui héberge 36 000 Syriens, et pressé les donateurs de poursuivre leur aide aux réfugiés syriens dans les différents pays où ils sont accueillis. À Amman, la chef de la diplomatie européenne a évoqué le conflit avec le roi Abdallah II, qui a de nouveau plaidé pour une solution politique à la crise et pour la préservation de l’intégrité territoriale de son voisin, selon l’agence Petra.


L’afflux de réfugiés syriens en Turquie a parallèlement attisé les tensions dans la province d’Hatay, pourtant réputée pour sa tolérance. Comme les insurgés, les réfugiés sont pour la plupart de confession sunnite et leur présence n’est pas du goût des Turcs d’origine arabe issus comme le président syrien de la minorité alaouite.

 

Reportage

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