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À La Une - révolte

L'ONU travaille sur le projet d'une force de maintien de la paix en Syrie

Des intellectuels français appellent à intervenir contre "la dictature des Assad" ; l'espoir d'instaurer une trêve est "faible".

Un rebelle tire sur un poste de l'armée syrienne, le 21 octobre 2012, à Alep. FABIO BUCCIARELLI/

L'ONU travaille sur le projet d'une force de maintien de la paix en Syrie en cas de cessez-le-feu durable sur le terrain, a annoncé lundi le chef des opérations de maintien de la paix des Nations unies, Hervé Ladsous.

 

"Je confirme que nous réfléchissons à ce qui se passera si un cessez-le-feu et une solution politique émergent, à ce que nous pouvons faire pour contribuer à la sécurité et à la protection des civils", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à New York qui coïncidait avec la visite à Damas du médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi.

 

"Nous nous préparons à agir si c'est nécessaire et si un mandat est approuvé" par le Conseil de sécurité pour déployer une telle force, a-t-il ajouté.

Le Conseil devrait en effet donner son feu vert à une telle initiative. Or ses 15 membres sont profondément divisés sur la question, la Russie et la Chine protégeant leur allié syrien de toute pression en utilisant leur droit de veto.

 

Ahmad Ramadan, chef du bureau d'information du Conseil national syrien (CNS), principale instance de l'opposition, avait indiqué il y a quelques jours que M. Brahimi envisageait le déploiement d'une force de maintien de la paix en Syrie, ce que M. Brahimi avait ensuite démenti.

 

Le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe, qui a rencontré à Damas le président syrien Bachar el-Assad, a appelé les belligérants à observer une trêve pendant la fête musulmane de l'Adha, du 26 au 28 octobre.

L'Adha, ou fête du sacrifice, est l'une des fêtes musulmanes les plus sacrées.

Il a souligné qu'il s'agissait d'une "initiative personnelle", et non d'un plan détaillé de paix, pour arrêter le bain de sang qui a fait selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) 34.000 morts depuis le début en mars 2011 d'une révolte qui s'est peu à peu militarisée.

 

Mais un haut responsable de Ligue arabe a jugé lundi minimes les chances de parvenir à un cessez-le-feu cette semaine.

"Malheureusement, l'espoir d'instaurer une trêve en Syrie pour la fête est faible jusqu'à présent", a déclaré le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Ahmad ben Hilli. "Les signes sur le terrain et la réaction du gouvernement syrien (...) ne témoignent pas d'une volonté réelle de répondre positivement à cette initiative", a-t-il expliqué.

 

Violences sans relâche

En écho à ces propos, les troupes du régime tentaient de reprendre plusieurs localités aux mains des rebelles dans les provinces d'Idleb (nord-ouest), Alep (nord), Damas, Deraa (sud) et Homs (centre), a annoncé l'OSDH, qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de témoins.

 

L'armée bombardait en particulier à l'artillerie des localités près de Damas où sont retranchés les insurgés, comme Harasta, Zamalka et Irbine, et tentait de les prendre d'assaut, a précisé l'OSDH.
Dans la province d'Idleb, les combats faisaient rage près de la base militaire de Wadi Deif, assiégée par des rebelles.
Cette base est située à la périphérie de Maaret al-Noomane, ville stratégique bombardée depuis l'aube par les troupes du régime et dont la prise le 9 octobre a permis aux rebelles de couper le principal axe routier utilisé par l'armée pour envoyer les renforts dans le nord.

Lundi, au moins 84 personnes - 22 civils, 37 soldats et 25 rebelles - ont été tuées dans les violences à travers le pays, selon un bilan provisoire de l'OSDH, qui témoigne d'un grand nombre de soldats tués depuis une dizaine de jours.


En outre, le procureur général de la province de Deraa, Tayssir Smadi, a été enlevé, selon l'OSDH et l'agence officielle syrienne Sana, qui a accusé "un groupe terroriste", terme utilisé par le régime pour désigner les opposants et rebelles.


Devant M. Brahimi, M. Assad a d'ailleurs répété dimanche que toute initiative politique devait se fonder sur "l'arrêt du terrorisme (...) avec l'engagement de certains pays impliqués, de cesser d'héberger, de soutenir et d'armer les terroristes en Syrie".
Le régime de Damas accuse le Qatar, l'Arabie saoudite et la Turquie d'apporter un soutien militaire aux rebelles.
L'opposition a de son côté affirmé qu'elle accepterait de cesser le feu à condition que le régime arrête en premier.

 

 

"Assez de dérobades ! Assez de pusillanimité !"
Face aux divisions de la communauté internationale sur les moyens de régler le conflit, des intellectuels français ont appelé les pays occidentaux à intervenir d'urgence pour combattre "la dictature des Assad" et le "fondamentalisme islamiste", dans une tribune publiée dans le quotidien Le Monde.

 

(Lire aussi : Des combattants tchétchènes ont participé à des combats à Alep)


 

"Assez de dérobades ! Assez de pusillanimité ! L'avenir démocratique de la Syrie requiert une aide décisive", écrivent les intellectuels Bernard-Henri Lévy et André Glucksmann, ainsi que l'ancien ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner et Jacques Bérès, un chirurgien de guerre qui s'est rendu plusieurs fois en Syrie depuis le début de la répression.


Sur le plan diplomatique, le représentant spécial du président russe Vladimir Poutine, Mikhaïl Bogdanov, se trouvait lundi en Iran pour discuter de la Syrie. Téhéran et Moscou soutiennent le régime Assad et refusent toute ingérence étrangère dans ce pays.
M. Brahimi doit se rendre à Moscou "dans une semaine", selon le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.


En outre, le Vatican a confirmé que des archevêques se rendraient "dès que possible" en Syrie, à la demande du pape Benoît XVI, pour exprimer la solidarité de l'Eglise à la population syrienne. Le porte-parole du Saint-Siège a précisé qu'il convenait "de tenir compte des événements des derniers jours", en référence aux attentats ayant eu lieu à Damas et à Beyrouth.


Alors que M. Brahimi a mis en garde contre un débordement du conflit syrien si une issue n'était pas rapidement trouvée, un soldat jordanien a été tué tôt lundi matin dans un accrochage avec des hommes armés qui tentaient de s'infiltrer en Syrie.

 

 

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commentaires (2)

Il faut bien qu'ils justifient leur gros salaire! Jusqu'ici ils n'ont fait que constater les dégâts des guerres et soutenir les plus puissants et les plus injustes... c'est intrinsèquement lié. Ils ont commis l'irréparable en faisant créer un état qui n'aurait jamais du voir le jour et dans quelles conditions et avec quelles conséquences... pensant ainsi de résoudre de manière intelligente la dramatique question des juifs et des holocaustes perpétrés dans le continent des grandes civilisations... Allez, Donnons la bienvenue au travail de l'onu sur une force de maintien de la paix.

Ali Farhat

17 h 39, le 22 octobre 2012

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Commentaires (2)

  • Il faut bien qu'ils justifient leur gros salaire! Jusqu'ici ils n'ont fait que constater les dégâts des guerres et soutenir les plus puissants et les plus injustes... c'est intrinsèquement lié. Ils ont commis l'irréparable en faisant créer un état qui n'aurait jamais du voir le jour et dans quelles conditions et avec quelles conséquences... pensant ainsi de résoudre de manière intelligente la dramatique question des juifs et des holocaustes perpétrés dans le continent des grandes civilisations... Allez, Donnons la bienvenue au travail de l'onu sur une force de maintien de la paix.

    Ali Farhat

    17 h 39, le 22 octobre 2012

  • Les intellos français se sont réveillé après 42 ans de dictature de la dynastie des Assad et 20 mois de guerre civile en Syrie! ! ! , il semble pour un syrien ...que compter sur eux ...soit un pari plus qu'incertain... pour espérer une réalité de son devenir...!

    M.V.

    08 h 18, le 22 octobre 2012

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