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À La Une - Hommage

L’émouvant adieu de l’État et des FSI aux deux compagnons assassinés

Cérémonie officielle au QG des FSI à Sayyar.

Dimanche 21 octobre 2012, en début d'après-midi, une cérémonie militaire a eu lieu dans le QG des FSI à Beyrouth, en hommage à Wissam el-Hassan et à son compagnon, tués dans l'attentat de vendredi, place Sassine. Photo AFP

Tristesse, émotion retenue. C’est dans cette ambiance que l’État et les Forces de sécurité intérieure ont fait leurs adieux hier à leur héros et chef des services de renseignements, le général Wissam el-Hassan, et à son chauffeur et garde du corps, l’aspirant chef Ahmad Sahyouni, tous deux tués, vendredi, dans l’attentat d’Achrafieh.


La cérémonie solennelle, émouvante et sobre, s’est déroulée à 14 heures dans la cour intérieure du siège central des FSI, à la caserne de Sayyar, Achrafieh. Et ce, en présence des proches des défunts, du président de la République, Michel Sleiman, du Premier ministre, Nagib Mikati, et des ministres de l’Intérieur, Marwan Charbel, et de l’Information, Walid Daouk.

Également parmi les participants, le commandant en chef de l’armée, le général Jean Kahwagi, le directeur général de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, le directeur général des FSI, le général Achraf Rifi, ainsi que nombre d’officiers supérieurs de l’institution, de députés et de membres de Dar el-Fatwa, au Nord. Grand absent du moment, le président du Parlement, Nabih Berry. 

Grand commandeur ...
Pour l’occasion, les façades étaient tapissées de drapeaux libanais et de photos géantes des deux défunts. Au sein de l’assistance, composée essentiellement de journalistes, les membres du service d’ordre veillaient, retenant leurs larmes à grand-peine, les yeux rougis par la tristesse. À leur manière, les habitants du quartier avaient décidé de rendre eux aussi un dernier hommage aux deux soldats martyrs. À l’entrée de la caserne, ils avaient allumé des cierges sur un trottoir, portant les images de la Vierge, de saint Antoine, de Mar Charbel et d’autres saints. Nombre d’entre eux étaient massés aux balcons, pour ne rien rater de la scène.


Point d’orgue de la cérémonie, la remise par le président Sleiman au général assassiné des insignes de Grand commandeur de l’ordre national du Cèdre, à titre posthume, pour son patriotisme et son travail au service du pays. Mais aussi ce discours, historique, fort, vibrant, durant lequel Michel Sleiman n’a pas mâché ses mots, invitant la justice à faire son devoir sans hésiter et à publier les actes d’accusation dans l’affaire de Michel Samaha et dans le dossier Nahr el-Bared. « N’hésite pas, tu as l’appui du peuple », a-t-il dit, interpellant la justice. Dénonçant l’assassinat de Wissam el-Hassan, il a assuré que « les services des renseignements des FSI ont été récompensés, par la récompense qu’a obtenue le défunt », mais qu’ils « ont été punis, par l’assassinat de leur chef ». Ce dernier avait réalisé « un franc succès, en démantelant des réseaux terroristes et en empêchant la discorde ».

 

L'épouse de Wissam el-Hassan, embrasse la mère du général, lors de la

cérémonie militaire, au quartier général des FSI. REUTERS/Mohamed Azakir

 


Quant au général Rifi, c’est d’une voix éraillée, gagnée par l’émotion, à la limite du bégaiement, qu’il a rendu un hommage poignant et affectueux à son collègue et poulain, qui était amené à lui succéder un jour, mais aussi à ce « grand martyr de la nation ». « Mon cher Wissam », a-t-il dit à maintes reprises, saluant ce héros « qui ne craignait pas la mort » et dont « le seul objectif était de protéger le pays ». Tu as réussi à former « une équipe compétente et professionnelle », « digne de poursuivre ce que tu as accompli et de contrer ceux qui veulent porter atteinte à la sécurité », a-t-il ajouté, se voulant rassurant pour l’avenir de l’institution.

 


Un silence asourdissant...
C’est à partir de 13h30 que les personnalités sont arrivées, accueillies par le directeur général Achraf Rifi, maître de cérémonie, en présence des familles des défunts. Le tout dans un profond silence, criant de douleur. Interrompu, de temps à autre, par la fanfare, qui accueillait les hautes personnalités, l’une après l’autre, ou par les cloches des églises du quartier, en signe de solidarité. Peu après l’entrée du président Michel Sleiman, et les traditions d’usage, les sirènes ont retenti, annonçant l’arrivée des deux cercueils, recouverts de drapeaux libanais. La fanfare a aussitôt pris la relève, jouant la marche funèbre, pendant que la troupe saluait ses deux héros. Moment difficile pour le jeune fils de Wissam el-Hassan, consolé par son frère aîné, également en larmes. Sur les deux cercueils, les décorations et insignes ont été déposés, bien en relief.


C’est après les discours du général Achraf Rifi et du président Michel Sleiman que ce dernier a remis la plus haute décoration au chef des services de renseignements assassiné, qu’il a déposée sur son cercueil. Triste consolation pour ses proches, dignes dans leur douleur, et pour tous les soldats présents, fiers de leur héros. La voix nouée, un jeune membre des FSI n’arrivait pas à retenir ses larmes. « Il se promenait ici, là où se déroule la cérémonie en son honneur, a-t-il dit. Ses voitures sont encore là, dans ce garage », a-t-il ajouté, montrant les véhicules du doigt. « Il nous sera difficile de faire revivre les beaux souvenirs, maintenant qu’ils l’ont tué. » Les yeux encore rouges, un officier se souvient comment Wissam el-Hassan avait organisé, il y a quelques années, la cérémonie en hommage à son confrère, Wissam Eid, lui aussi assassiné dans un attentat.
« Triste ironie du sort ! »

 

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