A l'heure d'internet, de la diffusion et de l'accès global à l'information et aux images, certains réalisateurs américains s'accrochent à leurs oeillères. En la matière, le dernier épisode de la sécurité américaine Homeland, intitulé "Beirut is back", est un cas d'école.
Dans le Beyrouth des réalisateurs de Homeland, aucun centre commercial, pas de cafés hyper chics, pas de nightlife et encore moins de pubs branchés... Un tableau qui a irrité au plus haut point le ministre libanais du Tourisme, Fadi Abboud.
Interrogé par le magazine libanais Executive, Fadi Abboud dénonce la série américaine qui dépeint Beyrouth comme un paradis pour terroristes : hommes armés, femmes voilées, affrontements entre membres du Hezbollah et agents de la CIA...
"Ce genre de film porte atteinte à l'image du Liban", affirme M. Abboud, dans un entretien avec le magazine. "Ce n'est pas juste et ce n'est pas vrai, cela ne reflète pas la réalité", ajoute le ministre, qui a promis d'intenter une action en justice contre les producteurs de la série. "Nous voulons écrire aux producteurs et réclamer des excuses", martèle le ministre libanais.
Ironie de l'histoire, le créateur de la série, Gideon Raff, est d'origine israélienne et la série elle même est inspirée d'une série israélienne intitulée "Hatufim" (Prisonniers de guerre), selon le site IMDB. Cerise sur le gâteau, l'épisode sur Beyrouth a été filmé dans les rues de Haïfa, en Israël.
"L'équipe de tournage est la bienvenue au Liban. Nous avons été insultés par le fait qu'ils ont filmé la série en Israël, et ont dit qu'il s'agissait de Beyrouth", déclare encore M. Abboud.
Les premiers épisodes de "Homeland" ont été diffusés en 2011, et depuis, la série cartonne aux Etats-Unis et a remporté plusieurs prix. "Homeland" raconte l'histoire d'un agent de la CIA qui soupçonne un soldat américain, capturé en Irak puis libéré, d'être devenu un espion à la solde d'el-Qaëda.
Lors du dernier épisode qui se déroule à Beyrouth, l'actrice Clair Danes qui joue le rôle de l'agent de la CIA, tente d'assassiner un haut responsable du Hezbollah, présenté comme un allié d'el-Qaëda dans la série.
Pour le ministre libanais, la falsification des faits dans la série est grave. "Cette série est regardée par beaucoup de téléspectateurs et si le Liban est représenté comme une zone non sûre, cela va affecter le tourisme. Si les étrangers sont convaincus par ce qu'ils regardent, ils vont éviter de venir chez nous", poursuit M. Abboud. "Beyrouth est l'une des villes les plus sûres au monde, plus sûre que Londres et New York", insiste le responsable, qui, au delà de sa légitime colère, semble néanmoins sujet à une perte de mémoire quant aux incidents sécuritaires dont la capitale libanaise a été le théâtre ces derniers mois.
Dans le Beyrouth des réalisateurs de Homeland, aucun centre commercial, pas de cafés hyper chics, pas de...
commentaires (8)
Monsieur le Ministre, Si le ridicule tuait, vous seriez deja mort.
MICHAEL KASSOUF
14 h 02, le 18 octobre 2012