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À La Une - Conflit

L'avion syrien intercepté à Ankara transportait des "munitions", assure Erdogan

Les rebelles contrôlent près de 5 km d'autoroute entre Alep et Damas.

Rahaf et Kamar, deux enfants syriens défigurés suite à des blessures subies lors des violences dans leur pays. Ali Jarekji/

L'avion de ligne syrien reliant Moscou à Damas intercepté mercredi soir au dessus de la Turquie transportait des "munitions" et du matériel militaire à destination de Damas, a assuré jeudi le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan.

Lors d'un discours télévisé, M. Erdogan a déclaré que la cargaison de cet Airbus comportait "de l'équipement et des munitions à destination du ministère syrien de la Défense" en provenance d'un fabricant russe de matériel militaire.

Le chef du gouvernement turc n'a pas cité le nom du fournisseur russe mais a indiqué qu'il s'agissait de l'équivalent russe de l'industriel turc qui fournit l'essentiel du matériel en service dans l'armée turque.

 

M. Erdogan n'a pas non plus précisé l'origine du renseignement qui avait décidé les autorités turques à intercepter l'avion de la compagnie Syrian Air et à lui enjoindre de se poser sur l'aéroport d'Ankara.

Le matériel confisqué par la Turquie à l'occasion de cette escale forcée faisait toujours l'objet d'un examen méticuleux jeudi en fin de journée par les autorités turques compétentes, a également indiqué M. Erdogan.

 

A la suite de cet incident, le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé jeudi avoir demandé à Ankara des explications sur l'interception de l'avion syrien et accusé la Turquie d'avoir "mis en danger les passagers" russes qui s'y trouvaient. Les autorités russes ont également nié la présence d'armes à bord.

 

Damas a pour sa part estimé que l'incident était "un signe supplémentaire de la politique hostile menée par le gouvernement" turc à son égard. Le gouvernement syrien a réclamé la restitution "intégrale" du contenu de l'avion, accusant les autorités turques d'avoir "maltraité" l'équipage, des reproches rejetés par Ankara.

 

Les rapports entre la Turquie - majoritairement sunnite et dirigé par un gouvernement islamo-conservateur -, et la Syrie, gouvernée par une minorité alaouite (émanation du chiisme), se sont délités depuis la début de la révolte contre le régime de Bachar el-Assad en mars 2011.

 

L'avion de ligne syrien, intercepté, mercredi soir, par les

autorités turques. AFP/ADEM ALTAN

 

 

Une victoire clé pour les rebelles

 

Sur le terrain, les rebelles ont remporté une victoire clé en prenant le contrôle, à hauteur de la ville de Maaret al-Noomane, de plusieurs kilomètres de l'autoroute internationale reliant la capitale Damas à Alep, théâtre d'une bataille cruciale depuis près de trois mois.

En deux jours, les insurgés sont parvenus à prendre le contrôle de huit positions de l'armée dans cette ville stratégique, passage obligé pour les renforts de l'armée se rendant à Alep, plus au nord.

 

De violents combats se concentrent désormais dans des localités situées à l'est de la ville, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les deux belligérants voulant à tout prix empêcher la progression de la partie adverse.

"Des renforts de l'armée dépêchés pour prêter main forte aux soldats dans la région de Maaret al-Noomane n'ont pas pu avancer. Des barrages sont même détruits par les rebelles le long de l'autoroute internationale", a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, président de l'OSDH.

 

Les forces de Bachar el-Assad conservent deux bases importantes en périphérie est. "Pour tenter d'alléger la pression, l'aviation bombarde sans relâche les positions rebelles", selon M. Abdel Rahmane.

Si l'armée continue de ne plus pouvoir envoyer des renforts à Alep, l'armée risque de s'affaiblir considérablement dans cette grande ville du Nord, selon lui.

 

Dans le centre du pays, les quartiers rebelles de Homs et la localité insurgée de Qousseir étaient toujours la cible d'attaques selon l'OSDH, malgré l'annonce par l'armée il y a trois jours du "nettoyage" des dernières poches de résistance.

L'armée est décidée à en finir avec ces deux villes, assiégées depuis des mois, afin de pouvoir concentrer ses forces sur le Nord et y reconquérir le terrain perdu.

 

La violence a fait jeudi 97 morts, dont 37 civils, 36 soldats et 24 rebelles, selon l'OSDH. Selon cette ONG, qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins, plus de 32.000 personnes sont mortes en Syrie depuis le début du soulèvement.

 

 

Brahimi à Riyad

 

Sur le plan diplomatique, le médiateur international Lakhdar Brahimi a entamé en Arabie saoudite, un pays très critique de Damas, une nouvelle tournée régionale pour tenter de trouver une issue au conflit, au lendemain du rejet par Damas d'un cessez-le-feu unilatéral réclamé par le chef de l'ONU.

Selon un responsable saoudien, il doit rencontrer jeudi soir le vice-ministre des Affaires étrangères, le prince Abdel Aziz ben Abdallah, fils du souverain saoudien et qui est chargé du dossier syrien.

 

M. Brahimi s'était rendu une première fois au Proche-Orient à la mi-septembre, notamment à Damas où il avait rencontré le président Assad. Il n'avait toutefois pu obtenir aucune concession de sa part.

 

Alors que le nombre de réfugiés et déplacés ne cessent de croître quotidiennement, le coordinateur régional de l'ONU pour les réfugiés, Panos Mumtzis, a averti que les moyens pour leur venir en aide s'épuisaient rapidement.

 

A la frontière syro-libanaise, de nouveau rattrapée par le conflit, au moins huit personnes ont été tuées par un "groupe terroriste" qui a attaqué un bus venant du Liban et transportant des ouvriers syriens, selon la télévision officielle syrienne.

 

 

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