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À La Une - Otages

De retour parmi les siens, Awad Ibrahim remercie Hariri...

L'otage libéré a appelé les rebelles syriens à faire preuve de clémence à l’égard des neuf pèlerins libanais toujours détenus en Syrie.

Awad Ibrahim, l’otage libanais libéré en Syrie, à son arrivée hier à l’aéroport de Beyrouth. Mohammad Azakir/

L’otage libanais libéré en Syrie est arrivé en soirée à l’aéroport où il a été accueilli par plusieurs responsables libanais.
« J’ai hâte d’arriver auprès de ma famille. » C’est ce qu’a affirmé hier Awad Ibrahim sur Skype à partir de la Turquie, peu de temps avant son départ en direction du Liban.


Alors qu’il venait d’être remis aux deux officiers libanais dépêchés à Istanbul, l’ex-otage a réitéré la déclaration qu’il avait déjà faite la veille dès sa libération, soulignant que les otages « ont véritablement été traités comme des hôtes ».


Awad Ibrahim a été reçu à l’aéroport par sa famille et plusieurs responsables officiels, notamment le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, le directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, un représentant des services de renseignements de l’armée et plusieurs députés, notamment du Hezbollah.


Harcelé par les journalistes dès son arrivée, Awad Ibrahim n’a pas pu prononcer un seul mot, à cause du brouhaha provoqué par la presse, dont les représentants ont afflué par dizaines. Le ministre de l’Intérieur, lui, avait réussi quelques minutes plus tôt à placer quelques mots. « Notre joie ne sera vraiment entière que lorsque tous les autres otages seront libérés », a-t-il dit, sans oublier de mentionner dans la foulée Hassan Moqdad.


Le ministre a cherché à rassurer les Libanais en leur rappelant que les membres du comité ministériel chargé de ce dossier déploient tous les efforts possibles en vue du règlement de cette affaire, soulignant que l’État est régulièrement en contact avec les autorités turques qu’il a tenu à remercier, tout en admettant la « difficulté » de la mission dont elles ont la charge. M. Charbel a tenu à remercier en particulier l’ancien chef de gouvernement, Saad Hariri, qui, a-t-il dit, « nous aide sur ce dossier et déploie tous les efforts possibles pour l’unité et la stabilité du Liban ».

 

Awad Ibrahim (centre) entouré de Marwan Charbel (droite),

Abbas Ibrahim (gauche) et des députés du Hezbollah.

Mohammad Azakir/Reuters


Prié de commenter les derniers propos d’Abou Ibrahim qui avait annoncé la fin du rôle turc dans cette affaire, M. Charbel a répondu : « Il revient aux autorités turques de lui répondre. On verra alors qui est le plus fort dans cette équation. »
Réagissant à une autre question sur le lien présumé des otages avec le Hezbollah évoqué par les ravisseurs, le ministre a affirmé qu’Abou Ibrahim « va constater par lui-même que ces gens n’ont rien à voir avec ces accusations et qu’ils sont innocents ».


Ce n’est qu’à son arrivée dans son quartier à Hay el-Selloum, où il a été accueilli comme un roi, que Awad a pris la parole à son tour pour remercier les médias. Après avoir lancé un appel aux Libanais les invitant à s’unir, il a remercié un par un ceux qui ont contribué à sa libération, notamment les ulémas sunnites et Saad Hariri. Il a également tenu à adresser un mot de remerciements au directeur général de la Sûreté, le général Abbas Ibrahim, et au ministre de l’Intérieur, « qui ont déployé des efforts importants ». Il a enfin salué les autorités turques qui ont assuré son transport à bord d’un avion spécial jusqu’à Istanbul.


Le jeune pèlerin a également lancé aux ravisseurs un message les exhortant à faire preuve de clémence à l’égard des pèlerins pour les libérer, plus particulièrement à l’adresse de l’un d’entre eux qui est « malade du cœur ». Il a en outre sollicité l’État libanais à faire de son mieux pour libérer ses compagnons de captivité.


Avant son départ de Turquie, Awad Ibrahim a tenu à transmettre un message de la part du porte-parole des ravisseurs Abou Ibrahim, relatif à la requête faite par les ravisseurs qui attendent toujours que « des excuses soient faites au peuple syrien par le secrétaire général du Hezbollah », une condition sine qua non pour relâcher les neuf otages restants.


Awad Ibrahim a réaffirmé d’ailleurs qu’il a été surpris de la décision de sa relaxe, précisant que les otages n’avaient pas accès aux informations et que c’est seulement lorsque l’un d’entre eux était libéré qu’Abou Ibrahim permettait aux autres d’assister à sa libération et à son arrivée au Liban.


L’ambassadeur turc, Suleyman İnan Özyildiz, a tenu à confirmer pour sa part l’engagement de son pays pour la résolution de ce dossier. « L’affaire est très compliquée », a-t-il dit, précisant que « la Turquie a déployé tous les efforts possibles pour faire pression en vue de la protection des otages et de leur libération ».


Commentant enfin la requête formulée, de nouveau, par Abou Ibrahim qui, à l’occasion de la libération du deuxième otage, est revenu à la charge pour réclamer des excuses au chef du Hezbollah, le chef de la commission des ulémas musulmans, cheikh Salem Rafeï, a appelé lors d’un entretien aux médias le chef du Hezbollah à revoir sa position concernant la révolution syrienne, car, a-t-il dit, « le peuple syrien est en train de subir beaucoup d’injustice et sa révolte ressemble à celle de Hussein ».


La libération de Awad Ibrahim et les propos alarmants d’Abou Ibrahim qui l’ont accompagnée sur l’allégeance présumée des autres pèlerins au Hezbollah n’ont pas manqué de susciter des interrogations multiples sur leur sort. Des sources citées par l’agence al-Markaziya ont indiqué que les contacts avec les autorités turques se sont intensifiés au cours des dernières heures et que le directeur de la Sûreté générale pourrait se rendre sous peu en Turquie pour s’enquérir des derniers développements survenus dans ce dossier, qui semble se compliquer de plus en plus.


Les sources précisent que, dès l’annonce de la libération de Awad Ibrahim, l’ancien chef de gouvernement, Saad Hariri, s’est dépêché de prendre contact avec les responsables libanais pour proposer son aide et envoyer son avion privé pour le ramener. Sauf que les officiels libanais ont préféré que l’otage revienne à bord d’un avion commercial. Un grand point d’interrogation reste toutefois en suspens : celui de savoir ce que sont devenus les deux autres otages qui avaient été acheminés à la frontière turque avec Awad Ibrahim et qu’une décision de dernière minute a empêché de libérer. Une question à laquelle la réponse pourrait être apportée dans les prochains jours, avec la libération potentielle d’au moins l’un d’entre eux.

L’otage libanais libéré en Syrie est arrivé en soirée à l’aéroport où il a été accueilli par plusieurs responsables libanais. « J’ai hâte d’arriver auprès de ma famille. » C’est ce qu’a affirmé hier Awad Ibrahim sur Skype à partir de la Turquie, peu de temps avant son départ en direction du Liban.
Alors qu’il venait d’être remis aux deux officiers libanais...

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