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À La Une - Syrie - rapport

HRW accuse les rebelles syriens d'exactions

"Que les groupes de l'opposition affirment vouloir respecter les droits de l'homme est une chose importante, mais l'essentiel est la manière dont se comportent les forces d'opposition"

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), cette photo tirée d'une vidéo YouTube mise en ligne le 10 septembre, montre les corps de soldats syriens exécutés par les rebelles dans le secteur de Hanano, à Alep, en Syrie. AFP /YOUTUBE

Les rebelles syriens se livrent à des crimes de guerre, affirme l'organisation non-gouvernementale Human Rights Watch qui a recensé des cas de torture et des exécutions de détenus par les opposants au président syrien Bachar el-Assad.

 

Depuis le début du conflit en Syrie, HRW a plusieurs fois dénoncé les exactions commises par les troupes gouvernementales contre des insurgés et contre les civils, parlant de massacres, d'exécutions sommaires et de torture généralisée dans les centres de détention.

L'ONG indique, cette fois, avoir recensé plus de douze cas d'exécutions par des combattants rebelles de leurs prisonniers tandis que six détenus interrogés ont dit avoir été torturés et maltraités. HRW rappelle qu'il s'agit de crimes de guerre, voire de crimes contre l'humanité s'ils deviennent "répandus et systématiques".

 

"L'opposition syrienne n'a cessé de nous répéter qu'elle combattait le gouvernement (syrien) en raison des abominables violations des droits de l'homme qu'il commettait", a expliqué Nadim Houry, directeur adjoint de HRW pour le Moyen-Orient. "Il est maintenant temps que l'opposition nous montre qu'elle est fidèle à sa parole", a-t-il ajouté.

 

HRW a récupéré des images vidéo montrant des insurgés jetant des corps depuis le haut d'immeubles tandis que d'autres paradaient devant les cadavres de vingt hommes vêtus d'uniforme, les mains attachées dans le dos.

 

L'ONG signale également l'assassinat de quatre hommes partisans d'Assad à Alep le 31 juillet, jour de leur arrestation. Les rebelles auraient expliqué à HRW que les accusés avaient été jugés et condamnés par un conseil judiciaire local.

"Il semble toutefois impossible que ces hommes aient pu bénéficier d'un procès équitable devant une juridiction légalement constituée compte tenu des circonstances et de la rapidité avec laquelle ils ont été jugés et exécutés", note HRW.

Quatre autres personnes auraient été exécutées lors de l'attaque d'un commissariat à Haffa, dans la province méditerranéenne de Lattaquié, il y a trois mois.

 

HRW a été autorisée par les combattants de l'opposition à se rendre dans des centres de détention dans plusieurs villes du nord de la Syrie.

Six des douze prisonniers interrogés à cette occasion ont affirmé avoir été torturés et maltraités, ayant été en particulier frappés sur la plante des pieds. Pour les six autres prisonniers, les membres d'HRW ont noté des traces de blessures résultant très probablement d'actes de torture.

 

Frapper un détenu sur la plante des pieds est une méthode de torture fréquemment utilisée par le régime et appelée "falaqa", rappelle HRW. 

 

Samir, que l’Armée Syrienne Libre (ASL, qui tente de fédérer l'opposition armée) a arrêté en août, a affirmé à HRW : Les combattants qui m’ont arrêté m’ont ramené à leur base. J’y ai passé une nuit avec un autre prisonnier. Ils m’ont beaucoup frappé, à l’aide d’un bâton en bois durant deux heures, sur la plante des pieds. D’abord j’ai refusé de dire quoi que ce soit, mais plus tard j'ai avoué, c’est alors qu’ils ont arrêté de me battre".

 

Un deuxième prisonnier, qui a été détenu dans une école, a affirmé à HRW que les combattants de l’ASL l’ont battu régulièrement durant 25 jours avant qu’il ne soit transféré dans un autre camp, où HRW l’a interviewé.

"Ils me battaient tous les deux ou trois jours. Ils m’ont attaché à une croix, la tête en bas. Cinq hommes me battaient en utilisant des câbles. La première fois, ils m’ont battu pendant une heure. La troisième fois, ils m’ont battu dès l’aube jusqu’en début d’après-midi. Ils m’ont frappé au visage. Ils voulaient que j’avoue que j’avais tué plusieurs personnes avec un couteau. Finalement, j'ai avoué, bien que je n'ai tué personne. Ils ont menacé de me tuer si je disais que j'avais été torturé". Les plaies couvrant le corps du détenu sont une preuve irréfutable de la torture qu’il a subie, souligne HRW dans son communiqué.

 

Le 10 septembre dernier, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) avait annoncé qu'au moins 20 soldats syriens avaient été sommairement exécutés par des rebelles dans la ville d'Alep. "Ces soldats ont été capturés à la caserne Hanano vendredi ou samedi par les rebelles, puis ont été exécutés ailleurs. Leurs mains sont été ligotées et leurs yeux bandés", avait indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, président de l'OSDH avec à l'appui une vidéo.

 

Le Conseil national syrien (CNS, opposition) avait condamné ces exécutions sommaires et demandé que les auteurs soient traduits en justice.

 

Human Rights Watch a présenté ses constatations au conseil militaire rebelle du gouvernement d'Alep qui a répondu vouloir respecter les droits de l'homme et s'est engagé à examiner les conditions de détention des prisonniers. Le chef du conseil révolutionnaire pour le governorat d'Alep a néanmoins indiqué à l'ONG qu'il était "permis" de frapper la plante des pieds, car ceci "ne cause pas de blessure".

 

"Que les groupes de l'opposition affirment vouloir respecter les droits de l'homme est une chose importante mais l'essentiel est la manière dont se comportent les forces d'opposition", a jugé M. Houry. "Ceux qui soutiennent l'opposition syrienne ont une responsabilité particulière dans la condamnation de ces abus", a-t-il dit.

 

Le conseil militaire de l'Armée syrienne libre a condamné les exécutions, mais selon le communiqué, "lorsqu'on leur a présenté les preuves, trois responsables de l'opposition ont déclaré à HRW que ceux qui avaient été tués méritaient d'être tués".

Les rebelles syriens se livrent à des crimes de guerre, affirme l'organisation non-gouvernementale Human Rights Watch qui a recensé des cas de torture et des exécutions de détenus par les opposants au président syrien Bachar el-Assad.
 
Depuis le début du conflit en Syrie, HRW a plusieurs fois dénoncé les exactions commises par les troupes gouvernementales contre des insurgés et contre...

commentaires (3)

C'est bien que HRW dise enfin que les exactions se déroulent des deux côtés....mais pouvait on s'attendre à autre chose? la guerre,qui plus est en partie civile,c'est dégueulasse,de toute façon..et nous Libanais,sommes bien placés pour le savoir,je crois...la problème des responsabilités,à la limite,on s'en fout...c'est comment sortir de cette tuerie qui compte,non?

GEDEON Christian

04 h 42, le 18 septembre 2012

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Commentaires (3)

  • C'est bien que HRW dise enfin que les exactions se déroulent des deux côtés....mais pouvait on s'attendre à autre chose? la guerre,qui plus est en partie civile,c'est dégueulasse,de toute façon..et nous Libanais,sommes bien placés pour le savoir,je crois...la problème des responsabilités,à la limite,on s'en fout...c'est comment sortir de cette tuerie qui compte,non?

    GEDEON Christian

    04 h 42, le 18 septembre 2012

  • Bon, ça va... On passe de l'appellation de ces bandes armées et terroristes, de révolutionnaire à... rebelles. Je voudrais dire au Watcheur du droit humain que des rebelles qui égorgent au nom d'Allah, pillent, démembrent, défenestrent, jettent leurs adversaires et compatriotes, parfois même ex compagnons par dessus les pont etc... on peut tranquillement leur attribuer un autre nom. Soyez courageux messieurs les Watcheurs, vous y êtes presque!

    Ali Farhat

    15 h 57, le 17 septembre 2012

  • Eh oui, la violence appelle la violence. Le boucher a laissé pourrir une situation devenue maintenant ingérable, qu'il reste ou pas. Il en est le premier responsable.

    Robert Malek

    11 h 50, le 17 septembre 2012

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