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À La Une - Violences

Film anti-islam : les protestations prennent une tournure violente en Afghanistan et au Pakistan

Le gouvernement iranien prêt à traquer les créateurs du film islamophobe.

Des manifestants scandent des slogans hostiles aux Etats-Unis devant l'ambassade américaine à Jakarta, en Indonésie le 17 septembre 2012.  REUTERS/Beawiharta

Les violences continuent à se propager dans le monde arabo-musulman et les protestations contre le film dénigrant l'islam ont pris lundi une tournure violente en Afghanistan et au Pakistan.


A Kaboul, des hommes armés se trouvant parmi les protestataires ont ouvert le feu pendant la manifestation. La police a décidé de ne pas riposter, pour ne pas exciter davantage les protestataires, selon le chef de la police Mohammad Ayoub Salangi, sur qui on a tiré "trois fois". "Je suis chanceux", a-t-il observé, remarquant qu'il n'avait été touché que par un jet de pierre. Tout comme lui, entre 40 et 50 policiers ont été légèrement blessés par des jets de pierres ou des coups de bâtons, a déclaré M. Salangi à l'AFP.

 

Il s'agit de la première manifestation violente à Kaboul et dans tout le pays contre la diffusion du film "Innocence of Muslims" (L'innocence des musulmans), qui a entraîné plusieurs manifestations, parfois violentes, à travers le monde.

 

Des extraits de ce film à petit budget, avec des costumes d'amateurs, des doublages étranges, un scénario confus et des décors artificiels, ont été postés sur internet ou diffusés sur des chaînes de télévision privées. Ce film islamophobe se veut une description de la vie du prophète Mahomet, en évoquant notamment les thèmes de l'homosexualité et de la pédophilie.

 

La mobilisation a mis du temps à se radicaliser en Afghanistan, où les insultes proférées contre l'islam sont généralement prises très au sérieux.

Les multiples appels au calme des autorités politiques et religieuses ont vraisemblablement permis de stabiliser une situation potentiellement explosive. Des émeutes, après que des exemplaires du Coran eurent été brûlés sur une base américaine, avaient ainsi fait 40 morts et 200 blessés en février.

 

Au Pakistan, deuxième pays musulman le plus peuplé, deux manifestants ont perdu la vie lundi à la suite de manifestations contre le film anti-islam. Des étudiants rejoints par des habitants de la ville avaient commencé par incendier un commissariat de police, le club local des journalistes, la maison d'un magistrat et trois véhicules.

La police a utilisé des gaz lacrymogènes et tiré en l'air pour tenter de disperser la foule, mais un manifestant a ouvert le feu sur les forces de l'ordre qui ont répliqué. "Nous avons arrêté 22 manifestants, la situation est maintenant sous contrôle", a souligné Ihsanullah Khan, chef de la police locale.

Des manifestations violentes avaient fait au moins huit blessés dimanche à Karachi, première ville du pays, forçant les autorités à renforcer les mesures de sécurité à proximité du consulat des Etats-Unis.

 

A Peshawar, capitale de la province du Khyber Pakhtunkhwa, adossée à la frontière afghane, entre 2.500 et 3.000 étudiants, professeurs et employés de soutien d'une université locale ont défilé dans les rues, a dit à l'AFP Gul Nawaz Khan, un haut responsable de la police locale. Les manifestants se sont dispersés dans le calme, a-t-il ajouté. Une autre manifestation, à l'initiative de la section locale des étudiants du parti sunnite radical Jamaat-e-Islami (JI), a réuni environ 350 personnes, selon un journaliste de l'AFP sur place.

 

En Tunisie, une centaine de ressortissants américains ont été évacués de Tunis après l'attaque vendredi de l'ambassade des États-Unis par des manifestants. 

 

Des heurts entre policiers et manifestants, les premiers en Indonésie, ont aussi eu lieu près de l'ambassade américaine à Jakarta et de nouveaux incidents se sont produits au Yémen.

 

La semaine dernière, les manifestations et les violences en réaction au film avaient fait plusieurs morts dans le monde arabo-musulman dont quatre à Tunis et un au Liban.

Dix-neuf personnes sont mortes au total dans le monde dans les violences liées au film, dont l'ambassadeur américain et trois autres membres du corps diplomatique américain en Libye.


Les réactions face à la propagation de la violence à cause du film se sont également poursuivies. Lundi, l'envoyé spécial du Quartette pour le Proche-Orient, Tony Blair, a qualifié le film islamophobe de "risible", ajoutant que la flambée de violences qu'il a suscitée lui semblait "très dangereuse et inappropriée".

"Je viens de parcourir une région qui est au beau milieu d'une énorme transition. Il y a une lutte entre les forces de modernisation qui souhaitent une société ouverte, une économie qui fonctionne correctement (..) et ceux dont les réactions sont fondées sur une vision pervertie de la religion, ceux qui veulent faire régresser la société", a déclaré dans l'émission Radio 4 de la BBC l'ancien Premier ministre britannique.

"Pour qu'une démocratie fonctionne correctement, il faut que la religion y trouve sa place, mais la religion doit être aussi respectueuse de la démocratie que la démocratie l'est de la religion", a fait valoir M. Blair.

 

Dans le même temps, le vice-président iranien Mohammad Reza Rahmini a déclaré que son gouvernement est prêt à traquer et poursuivre les créateurs de la vidéo islamophobe. "Le gouvernement de la république islamique condamne ce film déplacé et offensant", a-t-il affirmé. "Il (le gouvernement) va certainement chercher, traquer et poursuivre la personne coupable qui a insulté un milliard et demi de musulmans à travers le monde", a-t-il ajouté.

Les dirigeants iraniens ont également demandé aux États-Unis de présenter aux musulmans des excuses pour la diffusion de ce film.

 

Au Liban, le ministre de l'Intérieur Marwan Charbel a assuré que les établissements américains du pays sont protégés par les services de sécurité trois jours après que des islamistes eurent incendié un fast-food américain à Tripoli, capitale du Liban, pour protester contre le film en question.

"Des Libanais vivent de ces établissements", a affirmé Marwan Charbel à une radio locale, en référence notamment aux chaînes américaines de restauration rapide qui emploient de nombreux jeunes libanais. Le ministre Charbel a regretté que les "manifestations s'en prennent aux établissements pour leur seul nom".

 

Ses propos interviennent au lendemain de l'appel lancé par le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah à une semaine de protestations contre le film anti-islam.

Hassan Nasrallah a appelé ses partisans à manifester lundi à 17h, dans la banlieue sud de Beyrouth. Il a également appelé ses partisans à "montrer au monde entier (leur) colère et (leurs) cris, lundi et les jours qui suivent". Des manifestations sont également prévues mercredi à Tyr (sud), vendredi à Baalbeck (est), samedi à Bent Jbeil au Liban sud et dimanche dans la vallée de la Bekaa.

 

Lundi, le mouvement chiite Amal, du président du Parlement libanais Nabih Berry, a lui aussi appelé ses partisans à participer massivement à la manifestation prévue lundi. Le ministre libanais de l’Intérieur, Marwan Charbel, a assuré que ces rassemblements ne donneraient pas lieu à des débordements.

Google, propriétaire du site de visionnage de vidéos Youtube, a de son côté commencé à interdire l'accès à "Innocence of muslims" en Malaisie, après l'autorité de régulation d'internet eut déposé une plainte au sujet de ce long-métrage à petit budget, caricatural et de très faible intérêt.

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Les violences continuent à se propager dans le monde arabo-musulman et les protestations contre le film dénigrant l'islam ont pris lundi une tournure violente en Afghanistan et au Pakistan.

A Kaboul, des hommes armés se trouvant parmi les protestataires ont ouvert le feu pendant la manifestation. La police a décidé de ne pas riposter, pour ne pas exciter davantage les protestataires, selon...

commentaires (4)

"Pauvres" mollahs face à ces SUNNITES centre asiatiques !

Antoine-Serge KARAMAOUN

03 h 03, le 18 septembre 2012

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Commentaires (4)

  • "Pauvres" mollahs face à ces SUNNITES centre asiatiques !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    03 h 03, le 18 septembre 2012

  • Pourquoi n'ont-ils pas manifesté contre le Sheikh blasphémateur qui a brûlé les pages du Coran pour en accuser une fillette chrétienne de 14 ans. L'acte du Sheikh n'est-il pas une double offense, car croyant ?

    SAKR LEBNAN

    10 h 58, le 17 septembre 2012

  • Et ils vont bientôt s'attaquer à l'Iran sitôt les Américains partis !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    10 h 40, le 17 septembre 2012

  • Si ...des nuls du cinoche , avaient produit un navet ,se nommant anti -paix ...aurait il eut le même succès de rue ...?

    M.V.

    09 h 32, le 17 septembre 2012

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